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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 1.1883

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Nr. 52 (26 Janvier 1884)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19485#0234

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L'ART ORNEMENTAL. 207

perdu le secret de cette admirable fabrication, de ces formes si pures, de
ces merveilleuses couvertes, de ces émaux chatoyants, de ces décorations
si variées, de ces peintures si harmonieuses qui nous remplissent d'admi-
ration.

La fabrication de la porcelaine en Chine paraît avoir été répandue à
peu près sur toute la surface de l'Empire; treize provinces sur dix-huit
possédaient des manufactures et quelques-unes en nombre assez considé-
rable. Les plus renommées étaient celles de la province de Keang-se,
parmi lesquelles se trouvait la fabrique privilégiée de King-te-Tchin qui
seule fournissait les porcelaines destinées à l'empereur et aux personnes

de sa famille. Le Père Dentrecolle donne une longue description de cette
ville, qui ne comptait pas moins de trois mille fourneaux à porcelaine d'où
s'échappaient continuellement des tourbillons de flamme et de fumée. « A
l'entrée de la nuit, dit-il, on croit voir une vaste ville tout en feu, ou bien
une immense fournaise qui a plusieurs soupiraux. Aussi n'est-il pas sur-
prenant qu'on y voie souvent des incendies, et c'est pour cela que le Génie
du feu y a plusieurs temples, ce qui ne diminue pas le nombre des embra-
sements. »

Les porcelaines chinoises sont fabriquées avec des kaolins, sortes de
roches granitiques décomposées et désagrégées, souvent très blanches, de

Reliquaire du Trésor impérial de Vienne.

consistance friable, composées essentiellement de silice, d'alumine à l'état
d'argile blanche et d'eau. C'est le kaolin bien lavé et bien épuré qui
fournit la pâte, la matière solide des porcelaines ; la partie fusible est
formée par le pé-tun-tsé, sorte de pétrosilex de même origine géologique,
mais contenant de la silice en plus grande quantité. Ces deux matières
broyées et lavées sont intimement mêlées ensemble et donnent des pâtes
dont les qualités varient suivant la matière et la proportion du mélange.
La couverte ou émail est formée également par du pé-tun-tsé que l'on
choisit aussi pur que possible et que l'on mélange avec de la chaux et des
cendres de fougères qui en augmentent la fusibilité.

Les matières qui entrent dans la composition de la porcelaine chinoise

sont identiquement les mêmes que celles qui forment la pâte et la couverte
des porcelaines dures européennes. Il n'y a aucune différence appréciable
entre les kaolins de Canton et ceux de Saint-Yrieix, non plus qu'entre le
pé-tun-tsé et les pegmatites qui remplissent le même rôle dans notre
industrie.

Les mélanges seuls varient d'une façon assez sensible pour rendre la
pâte et la couverte des porcelaines chinoises plus fusibles et cuisant à une
température plus basse que celle des porcelaines françaises et surtout des
porcelaines de Sèvres. A ce point de vue, elles sont inférieures aux nôtres.
Ce n'est donc pas, comme on l'a prétendu, dans la qualité exceptionnelle
des matières premières qu'il faut chercher le secret des céramistes chinois,
 
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