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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 2.1884

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Nr. 67 (10 Mai 1884)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19486#0063
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L'ART ORNEMENTAL.

ne devons pas passer sous silence une porcelaine fabriquée à
Yédo, qui porte un décor émaillé en couleur un peu froide
rappelant la fabrication coréenne.

Parlons maintenant de la famille rose japonaise : elle n'a
de commun avec la famille rose chinoise que le nom tiré de
l'emploi du rouge d'or. Les émaux sont les mêmes, mais ils f,
sont si bien choisis et expurgés qu'ils ont une pureté irréprochable : le
rouge d'or éclate vigoureusement lorsqu'il est seul et passe au rose le plus
tendre en s'associant à l'émail blanc ; il en est de-même du bleu : mis sous
couverte en traits déliés, ou en couches puissantes, il forme un camaïeu
rendu plus vit par la transparence du vernis pétro-siliceux ; posé sur ce

vernis, soit en fonds, soit en touches de relief, il se montre vigoureux 3 :

comme une lazulite ou suave comme une turquoise. Le vert d'eau, le jaune
orangé partagent ce caractère de pureté. Les figures ont une grâce naïve,
les oiseaux et les plantes sont tous d'une exécution charmante. Il y a

pourtant un choix à faire parmi les pièces toutes précieuses de la famille ^ '^^l^^^^!*

rose japonaise.

Les porcelaines artistiques sont les chefs-d'œuvre de la fabrication
japonaise. Elles réunissent toutes les perfections de détail disséminées ici
et là sur les autres, oiseaux au brillant plumage, fleurs éclatantes et
fraîches ; enfin on y rencontre des scènes qui se rapportent aux légendes
sacrées et aux usages de la vie aristocratique. Une série de fables très
intéressantes se rattachent à la porcelaine artistique, la brièveté de cette
notice ne nous permet pas de leur donner place. Il serait téméraire d'assi-
gner une date à la fabrication de la porcelaine artistique japonaise. On
peut dire cependant que, selon toute probabilité, elle vit le jour vers le
milieu du xv'! siècle.

M. Jacquemart a donné le nom de porcelaine à mandarins à celle dont «j
le décor contient des personnages. La nature des sujets représentés n'est
presque jamais historique; ce sont des scènes d'intérieur, des jeux d'en-
fants, des jongleurs. Ces sujets sont pour la plupart circonscrits par un
fond ornementé. La porcelaine à mandarins date du xvm° siècle. La
régularité du décor, la nature des fonds permettent d'établir plusieurs
sections dans ces sortes de porcelaines. L'espace dont nous disposons ne 3 'tS"^?V

nous permet pas d'entrer dans le détail de ces diverses catégories et d'indi-
quer la grande variété de traits par où on les distingue.

Toutes les porcelaines japonaises dont nous avons parlé dans les lignes
qui précèdent peuvent être confondues avec les produits chinois. Mais s'il ïj
est un produit pour ainsi dire inimitable et dont la nationalité ne peut être
mise en doute, c'est la porcelaine vitreuse. La pâte en est fabriquée avec
des matériaux tellement purs, l'émail en est si complètement homogène,
qu'on ne soupçonne pas la superposition de deux substances distinctes; la
couleur et la translucidité sont celles d'un jade très aminci. Les pièces
caractéristiques en porcelaine vitreuse sont de petites coupes très ouvertes,
portées sur un pied assez élevé en forne de cône tronqué: elles servent à
boire le saki, sorte d'eau-de-vie de grain qui se prend bouillante. Il y a
aussi de petites tasses campanulées, sans soucoupes, minces comme du
papier, décorées à l'intérieur et dont l'extérieur est du plus beau blanc. Le
décor des porcelaines vitreuses est généralement simple et peu couvert. Le
plus ancien consiste en représentations d'animaux en or rehaussé de rouge:

ce sont des oiseaux fabuleux à cornes de cerf, des oies, des grillons, des 3 "

coqs. C'est à la poterie translucide vitreuse qu'appartiennent les plus
précieuses espèces modernes du Japon.

Il est des fabrications particulières où le Japon excelle. Au nombre de
celles-ci et en tète est la porcelaine laquée. Les Japonais seuls ont imaginé
d'appliquer leur précieux vernis de laque sur de la porcelaine et d'y exécu-
ter en mosaïque de nacre les décors les plus originaux. Le décor de ces
aques, qu'on nomme burgautées, se compose en général d'un paysage en
mosaïque chatoyante, où les arbres, les oiseaux, les fleuves, les rochers, les
herbes, les animaux et les ciels se détachent sur un fond noir et velouté. /'Mh i

Ces sortes de pièces sont des œuvres de patience extraordinaires. Les céla-
dons, surtout les céladons gris bleu, sont très intéressants aussi. Les cra-
quelés, et en particulier ceux de l'île de Kiousiou, d'un jaune presque
chamois, constituent un des genres de fabrication les plus intéressants du
vieux Japon. Enfin le grès a pris, entre les mains des ouvriers ingénieux de

ce peuple bizarre, les formes les plus artistiques. Bizen, dans le Sanjoodo, mM^^S&^i^^.

se place en première ligne par le nombre et l'importance de ses produits. L.------

Les figures sorties de cette usine peuvent rivaliser avec les bronzes dont
Pilastre en bois sculpté, elles ont presque la couleur, On trouve en grès de Bizen des dieux, des Pilastre en dois sculptl,

pur Antonio Bariii. personnages historiques, des oiseaux et des animaux réels ou symboliques Par Antonio BariU.
 
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