DOI Heft:
Nr. 106 (7 Février 1885)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19487#0014
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L'ART ORNEMENTAL.
genre. Bristol, Bath, Doncaster, ne le sont guère moins, et les corps de
métiers de bien des villes, ceux de Londres surtout, pourraient au besoin
rivaliser avec elles. Comme richesse, comme luxe d'apparat, cela repré-
sente beaucoup ; comme valeur d'art à peu près rien. L'orfèvrerie anglaise,
pendant tout le xvne siècle et presque jusqu'à la fin du xvmc, n'a guère, en
effet, qu'une qualité incontestable ; c'est cossu, c'est bien établi; on voit
qu'on n'a pas épargné la matière. Mais du style, du goût, il n'y en a pas
trace. C'est du Louis XIV sans grandeur, du Louis XV sans esprit et sans
originalité. Le retour à des formes plus châtiées ne se manifeste que bien
tardivement et surtout bien incomplètement en Angleterre, sous l'influence
ultra-classique du sculpteur Flaxman.
Les formes générales et le système ornemental adopté au xvfl0 et au
xvme siècle pour les pièces d'orfèvrerie sont à peu près les mêmes en
France et en Angleterre. Seulement la forme générale est moins élégante
en Angleterre et l'ornement est plus maigre.
Les rapports industriels et commerciaux entre la France et l'Angleterre
Vertumne préside a la récolte des vergers.
avaient été complètement interrompus pendant tout le temps de la Révo-
lution. Quand ils se rétablirent sous la Restauration, le goût anglais fit un
moment invasion dans notre orfèvrerie. Mais cette irruption ne fut pas de
longue durée, et lorsqu'en 1852 les deux nations se mesurèrent sous le
rapport du travail, il fut aisé de constater que le style en vigueur était
complètement différent des deux côtés de la Manche.
Vertumne préside à la récolte des vergers.
Nous avons déjà donné dans un de nos précédents numéros un des
panneaux de cette suite, qui fait partie de la belle collection de tapisseries
appartenant au musée de Madrid.
Dressoir (Annecy).
Que faut-il entendre par les mots dressoir, crédence, buffet, qu'on
emploie toujours sans connaître exactement les caractères particuliers qui
distinguent entre eux ces meubles, véritables dérivés du coffre ?
Gilles Corrozet, qui a composé, en 153g, le blason du dressouer, dit :
« Dressouer soustenu de pilliers bien aornez, fermé à deux guichetz de
L'ART ORNEMENTAL.
genre. Bristol, Bath, Doncaster, ne le sont guère moins, et les corps de
métiers de bien des villes, ceux de Londres surtout, pourraient au besoin
rivaliser avec elles. Comme richesse, comme luxe d'apparat, cela repré-
sente beaucoup ; comme valeur d'art à peu près rien. L'orfèvrerie anglaise,
pendant tout le xvne siècle et presque jusqu'à la fin du xvmc, n'a guère, en
effet, qu'une qualité incontestable ; c'est cossu, c'est bien établi; on voit
qu'on n'a pas épargné la matière. Mais du style, du goût, il n'y en a pas
trace. C'est du Louis XIV sans grandeur, du Louis XV sans esprit et sans
originalité. Le retour à des formes plus châtiées ne se manifeste que bien
tardivement et surtout bien incomplètement en Angleterre, sous l'influence
ultra-classique du sculpteur Flaxman.
Les formes générales et le système ornemental adopté au xvfl0 et au
xvme siècle pour les pièces d'orfèvrerie sont à peu près les mêmes en
France et en Angleterre. Seulement la forme générale est moins élégante
en Angleterre et l'ornement est plus maigre.
Les rapports industriels et commerciaux entre la France et l'Angleterre
Vertumne préside a la récolte des vergers.
avaient été complètement interrompus pendant tout le temps de la Révo-
lution. Quand ils se rétablirent sous la Restauration, le goût anglais fit un
moment invasion dans notre orfèvrerie. Mais cette irruption ne fut pas de
longue durée, et lorsqu'en 1852 les deux nations se mesurèrent sous le
rapport du travail, il fut aisé de constater que le style en vigueur était
complètement différent des deux côtés de la Manche.
Vertumne préside à la récolte des vergers.
Nous avons déjà donné dans un de nos précédents numéros un des
panneaux de cette suite, qui fait partie de la belle collection de tapisseries
appartenant au musée de Madrid.
Dressoir (Annecy).
Que faut-il entendre par les mots dressoir, crédence, buffet, qu'on
emploie toujours sans connaître exactement les caractères particuliers qui
distinguent entre eux ces meubles, véritables dérivés du coffre ?
Gilles Corrozet, qui a composé, en 153g, le blason du dressouer, dit :
« Dressouer soustenu de pilliers bien aornez, fermé à deux guichetz de