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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 3.1885

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Nr. 106 (7 Février 1885)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19487#0016

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L'ART ORNEMENTAL.

bonne taille. Lieu secret et habitacle où sont les beaux joyaulx et bagues,
chaînes, boutons. » Gilles Corrozet met une vignette à l'appui de son dire',
laquelle représente un meuble à deux portes, sans gradins, pose sur deux
piliers. D'autre part, on trouve dans le dictionnaire de Robert Estienne :
a Un dressoir est un buffet, repositorium » ; dans Noël du Fail : « Dres-

soit dans le bas, soit dans le haut, avec des vantaux à glace, afin de
préserver de la poussière les objets qu'ils renferment.

On voit que le beau meuble que nous reproduisons est plutôt un
buffet-dressoir qu'un dressoir proprement dit. Quel que soit le nom véri-
table qui doive lui être régulièrement attribué, il n'en reste pas moins très

rencontrent.

PETITE CHRONIQUE

souer ou buffet à deux étages ». M. Edmond Bon- remarquable par la richesse, l'audace et le ronflant

naffé, qui est un maître en la matière, dit de son de sa décoration,

côté: « Jadis la salle étant commune et faisant -faT-, %, ^JW&P' ,lfi \r&3'f, î'

l'office de salon et de salle à manger, le dressoir ou Colonne en labrador avec chapiteau en bronze doré,
buffet servait à deux fins : on y étalait l'argenterie

de service et ces mille riens que nous appelle- ^^^Hw La labradonte est un silicate d'alumine et de

rions aujourd'hui les objets d'étagère. C'est ainsi iW^M^M^W chaux, qui a des reflets vifs et changeants, bleus,

au'Eutranel installe des livres sur « le dressouer '■WIËËBfâJïïœfà*'***.• »«r ^ „ . ,, ■ .

4u j^uLiapci ni3Lc.iv. «v .JMBk'y^ •'-•Qf rouges, verts. Cette belle substance tire son nom

ou buffet à deux estages » et que Corrozet en fait WmSÊÊÊmM de l'a cote de Labrador où elle a été d'abord obser-

le « tabernacle des objets précieux », la caisse ren- <Q HHSrW Les beaux échantillons bien chatoyants sont

fermant «les thrésors monnoiez et à monnoier ». mÊÊÊKKNm&mËÊ . ■ i 1 • , •- ,

JHBnHEftMl très recherches comme les variétés analogues

Dans la vie usuelle c'est un meuble assez bas : il ne ffll'EfflPîi-i-'il1!! lil ,, n , ... • . f , , ■

|B| Mm1!5! nil i 1 orthose. (.es deux matières qui sont des feldspaths

sert pas à découper, mais à présenter. La tablette 'HraraMnmMHI i- „ , „ ,

, , 'mÊS«mÊB^wM se distinguent 1 une de 1 autre, parce que la pre-

supérieure avec ou sans sradins est placée a portée 'MWmmt • wiffHI •• • , , .., i .,•

-, iffllilK^l'ft'ïiIIlHffl miere se rapporte au prisme rhomboidal oblique,

île la main et du l'œil, pour poser facilement les WÊÊÊÊSÊOÊ^WmÊ ,. „ . ,.

. . , , iraMVMP^Rral tandis que 1 autre se rapporte au prisme oblique

objets et les regarder à 1 aise. Les jours de gala, WÊÊÊÊÊMWSmË ,,• , _ , . . ..

. . . •mÊWÈBP^WÊÊi obliquangle. 1 outes deux présentent des clivages

on organise un dressoir provisoire au moyen de iraraHMWCmfli i r .. . . , .

r , 1 l™sffiiiiiJiPlll 1 plus ou moins faciles, mais dans ceux de la première

planches portant sur des tréteaux et surmontées 'WÊMKNÊmPlÊÈÊ , , , , . ,

. Wm!''*#■■ deux des races produites se rencontrent a an^Ie

de gradins, le tout recouvert île nappes ou de tapis 'WÊKtKKKKfStmSÊ , . .. j .. ,

° , , , , „ , 'raMMtH&^&taiPwl droit, tandis que dans 1 autre toutes ces laces se

d Orient, quelque chose d analogue aux buffets de iBlHrap^P^iM

nos bals modernes. Un écrivain du temps décrit i!#5^V,,^ilj

ainsi un de ces dressoirs de circonstance : « Au -M SSm'-^iimjÊ

bout d'en bas, il y avoit une fort longue table et 'Mil' ' mÊÊ

assez large, dessus laquelle il y avoit un grand linge

estendu traisnant jusques en terre; dessus ceste i'wPiÉlliï1""vw4lH

table on avoit mis un petit escalier de bois, de ^raMrallBM^tlil _

quatre ou cinq degrez seulement, qui contenoit ifl Un Wf- VPflB

toute la longueur de la table, et sur lequel esca- fli^Pf^iH — M- Besnard est occupé en ce moment à

lier on avoit étendu un autre linge qui couvroit SbI^ terminer l'ensemble de la décoration du vestibule

chacune de ces marches... Aussitôt on vint arran- WÊÊS^^wÊi du grand escalier de l'École de pharmacie; ces

ger dessus plusieurs vaisselles d'argent, comme • peintures, qui forment suite à celles que l'on a vues

plats, escuelles, assiettes, bassins, vases, esguillères; f. U ■ au dernier Salon, seront probablement envoyées à

et tout cela disposé en fort bel ordre, de sorte que •i'W^fflff^:-Mfll':': la prochaine Exposition,

cela avoit quelque ressemblance avec ces reposoirs :;:§RjUhj|r

qu'on faict en ce pays le jour de la Feste Dieu. » ■'wÊSÊ^ÊÊ^^^ ' ~ Un amateur connu, M. Bancel, vient de don-

Le dressoir-buffet et le cabinet sont proches parents, ■^ ^iBiS^ ner au Musée du Louvre un tableau très intéres-

avec cette différence que le premier, fixé sur un ... gl^lWHB^Ml '.'^Mïii sant de Péréal, à la condition qu'il serait placé

pied, fait corps avec lui, tandis que le cabinet, 1 .^^Hm':;ï>^ïfi^fe ^ dans le Salon carré, et qu'il serait gravé sous la

indépendant de sa base, se place à volonté sur une ^Pwlliâfi ' direction de M. Ferdinand Gaillard. L'État a natu-

table, sur un coffre ou sur un tréteau fait exprès. Tellement accepté cette généreuse proposition; le

Christine de Pisan, qui a chanté «les aorne- ifcp|*:^^S:: ' ''~WM:-:r tableau sera prochainement exposé dans le Salon

ments des sales, chambres d'estranges et riches carré et la commande de la gravure vient d'être faite

bordeures à grosses perles d'or et soye à ouvrages ''ÈSÊSÉ^* ''---"^ ■ a M- ''"irncv, un des élevés les plus distingues du

divers; la vaisselle d'or et d'argent et autres nobles _ i^ÉÏI maître graveur, F. Gaillard,
estoremens », dit en parlant de l'ameublement de )Wi^ÊBÊÊmÊ^^^î£aL^^Qfnh,

la femme d'un marchand : « Car ains qu'on entrait 'IllJi^^^^^^^l — Une reproduction en bronze du Génie de la

dans sa chambre, on passait par deux autres cham- g||J§|l| ig^ggggfltau Liberté, de Dumont, sera prochainement envoyée,

bres moult belles, ou il y avait en ehascune uug Sj par les soins de sa veuve, au Musée du Louvre,
grand lict bien et richement encourtiné, et en la ^^^^^^^^^^^^^^^^^^tf-S^îi^â:'-'

deuxième ung grand dressoir couvert, comme ung -~^=^j||^EfcSj^^^™^si=^^^^MH^^i •— On s'occupe de plus en plus activement de

autel, tout chargé de vaisselle d'argent. l'organisation du Musée des Arts décoratifs.

Enfin M. Bosc définit le dressoir : « meuble ssszÙJTS —û^tj^^feraw^S; Une commission vient d'être nommée pour

en bois sculpté, ouvert dans sa partie supérieure, étudier en détail les questions multiples que soulève

c'est-à-dire au-dessus de la hauteur d'appui, et qui Colonne en labrador, cette organisation.

sert à étaler, à dresser l'argenterie et l'orfèvrerie de avec chapiteau en bronze doré! La commission se compose de MM. Proust,

table. Les dressoirs sont souvent richement sculp- Bapst, Bouillet, Ephrussi, de Fourcaud, comte de

tés : ils comportent une ou deux tablettes au-dessus ducorps inférieur.
Ce meuble existait dès le moyen âge, puisque, dans les manuscrits enlu-
minés, on en voit des représentations: c'était alors l'étagère, sur laquelle
on plaçait, dans la salle à manger, les grandes pièces d'orfèvrerie, et,
dans les autres pièces de la maison, tout ce qui pouvait flatter la vanité
du maître du logis. Quelquefois les dressoirs sont également ouverts dans
la partie inférieure ; souvent aussi, aujourd'hui surtout, on les ferme,

Ganay, Eugène Guillaume, Lafenestre, de Lajolais, Paul Mantz, Eugène
Mùntz et René Ménard.

— Le directeur des Beaux-Arts fait fondre en ce moment un buste du
docteur Crevaux, œuvre du sculpteur Hébert. Ce buste en bronze est des-
tiné à être placé dans le Musée d'ethnographie au Trocadéro.

G. Dargenty.

Paris. — Imprimerie de l'Art. E. Ménard et J. Augry, 41, rue de la Victoire.

Le Gérant : EUGÈNE VÉRON.
 
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