L'ART ORNEMENTAL.
dans la manufacture royale du Buen Retiro. Il a fallu un grand art pour
rassembler ces pièces et créer l'illusion d'une surface non interrompue et
exécutée d'un seul jet.
Cette fabrique du Buen Retiro avait pris son nom du jardin célèbre
où elle s'élevait, jardin que Philippe IV avait planté et où il se retirait avec
Lope de Vega, Calderon et Velasquez, loin des soucis de la politique, dont
il laissait la direction au comte d'Olivarez. Il ne reste même plus trace au-
jourd'hui de ce superbe établissement: la tradition constate qu'il s'élevait
à l'endroit même où a été creusé le grand étang. Il y a tout lieu de croire
qu'il n'atteignit son grand développement que sous Charles III, puisque
l'industrie elle-même est assez moderne chez nous et que la faïence, honorée
en Espagne jusqu'à ce règne, fut délaissée vers cette époque. D'ailleurs,
Charles III, à Aranjuez, s'était diverti à faire exécuter un salon en porce-
laine de Chine, et toutes ces décorations datent à peu près de ce temps. Il
y avait, outre les grandes et belles industries du Midi, très nombreuses alors,
cinq heures du soir. Chaque maquette portera une devise qui sera repro-
duite dans un pli cacheté, signé de l'auteur, adressé au secrétaire de la
commission.
Le jugement sera rendu, au plus tard, le dixième jour après l'exposi-
tion publique, qui durera quinze jours et commencera le 8 septembre 1885.
Trois maquettes pourront être choisies parmi les œuvres des concur-
rents. Leurs auteurs seront chargés d'exécuter chacun le buste en plâtre de
Broca, grandeur nature, et une nouvelle maquette haute de im,20 avec la
plinthe. L'artiste, qui après cette épreuve complémentaire aura réuni les
suffrages du jury, sera chargé de l'exécution définitive ; les deux autres,
classés suivant le mérite de leur œuvre, recevront une prime de 1,000 fr.
et de 5oo fr.
Il sera donné à chaque concurrent un délai de deux mois pour faire
la deuxième épreuve : le jugement de ce second degré du concours aura
lieu dans la première quinzaine de décembre 1885.
puisque chaque grande ville d'Andalou- Une somme de 8,ooo francs sera
sie et du littoral avait sa faïence parti- ^ mise à la disposition de l'artiste désigné
culière, des fabriques royales, où on ... - par le jury pour l'exécution en plâtre du
^ ^^^^^ n^ se^a^
dustrie, quittèrent pour la plupart l'Es- y; .. ' y • ,(ilï-(° des adhérents, et la Société, à force de
pagne. ~ ... . . llî,f J persévérance et de démarches, a enfin
'\\... :•' y obtenu, à la suite d'une entrevue avec
Portrait de Marie-Antoinette. \ I ^ M. Poulain, la somme nécessaire pour
la restauration de la porte Saint-Denis.
C'est une gravure de Le Beau, detail d'une stalle de la cathédrale de Burgos. lfis trayaux vom ~tre commencûs
d'après Mauperin, 1774. Nous la repro- dans quelques jours et les Parisiens ne
duisons comme spécimen des portraits ornés de l'époque, dont un grand risqueront plus, en passant sous le légendaire monument, de recevoir sur
nombre sont extrêmement intéressants. la tête un fragment plus ou moins volumineux de l'édifice.
Un autre point non moins intéressant de l'ordre du jour était la
découverte d'une œuvre de Philibert Delorme, qui se trouve en ce moment
au Mont-Valéricn, après des pérégrinations très aventureuses.
C'est une grande arcade, de chaque côté de laquelle sont fouillées
quatre niches renfermant des statues.
Cette arcade faisait partie de la clôture du cimetière du Calvaire, à
Nogent, et longeait la rue principale de cette petite ville.
Lors de la destruction du cimetière, le Roi fit don de cette arcade
aux moines du Calvaire, qui la gardèrent jusqu'au dernier siècle, époque
à laquelle un habitant de Nogent l'acheta pour orner son parc.
Comment cette œuvre importante et admirable de Philibert Delorme
se trouve-t-elle transportée au Mont-Valérien ? On ne sait.
Une demande a été adressée au général commandant le Mont-Valérien
pour permettre de visiter cette arcade, mais il y faut, paraît-il, des forma-
lités qui demanderont encore quelques jours.
Les autres points à l'ordre du jour étaient : la lecture de la correspon-
PETITE CHEONIQUE
— On vient d'ouvrir à Paris un concours pour l'érection d'une statue
au docteur Paul Broca.
Cette statue sera élevée sur le terre-plein situé en face de l'entrée de
la Faculté de Médecine, au coin de la rue de l'École-de-Médecine et du
boulevard Saint-Germain.
Les conditions du concours sont les suivantes :
La statue aura 2"',2° de hauteur. Les maquettes produites par les
concurrents auront une hauteur totale de 70 centimètres.
Les maquettes devront être déposées à l'École des Beaux-Arts, dans
les salles du premier étage, sur le quai, le f septembre 1885, avant
dans la manufacture royale du Buen Retiro. Il a fallu un grand art pour
rassembler ces pièces et créer l'illusion d'une surface non interrompue et
exécutée d'un seul jet.
Cette fabrique du Buen Retiro avait pris son nom du jardin célèbre
où elle s'élevait, jardin que Philippe IV avait planté et où il se retirait avec
Lope de Vega, Calderon et Velasquez, loin des soucis de la politique, dont
il laissait la direction au comte d'Olivarez. Il ne reste même plus trace au-
jourd'hui de ce superbe établissement: la tradition constate qu'il s'élevait
à l'endroit même où a été creusé le grand étang. Il y a tout lieu de croire
qu'il n'atteignit son grand développement que sous Charles III, puisque
l'industrie elle-même est assez moderne chez nous et que la faïence, honorée
en Espagne jusqu'à ce règne, fut délaissée vers cette époque. D'ailleurs,
Charles III, à Aranjuez, s'était diverti à faire exécuter un salon en porce-
laine de Chine, et toutes ces décorations datent à peu près de ce temps. Il
y avait, outre les grandes et belles industries du Midi, très nombreuses alors,
cinq heures du soir. Chaque maquette portera une devise qui sera repro-
duite dans un pli cacheté, signé de l'auteur, adressé au secrétaire de la
commission.
Le jugement sera rendu, au plus tard, le dixième jour après l'exposi-
tion publique, qui durera quinze jours et commencera le 8 septembre 1885.
Trois maquettes pourront être choisies parmi les œuvres des concur-
rents. Leurs auteurs seront chargés d'exécuter chacun le buste en plâtre de
Broca, grandeur nature, et une nouvelle maquette haute de im,20 avec la
plinthe. L'artiste, qui après cette épreuve complémentaire aura réuni les
suffrages du jury, sera chargé de l'exécution définitive ; les deux autres,
classés suivant le mérite de leur œuvre, recevront une prime de 1,000 fr.
et de 5oo fr.
Il sera donné à chaque concurrent un délai de deux mois pour faire
la deuxième épreuve : le jugement de ce second degré du concours aura
lieu dans la première quinzaine de décembre 1885.
puisque chaque grande ville d'Andalou- Une somme de 8,ooo francs sera
sie et du littoral avait sa faïence parti- ^ mise à la disposition de l'artiste désigné
culière, des fabriques royales, où on ... - par le jury pour l'exécution en plâtre du
^ ^^^^^ n^ se^a^
dustrie, quittèrent pour la plupart l'Es- y; .. ' y • ,(ilï-(° des adhérents, et la Société, à force de
pagne. ~ ... . . llî,f J persévérance et de démarches, a enfin
'\\... :•' y obtenu, à la suite d'une entrevue avec
Portrait de Marie-Antoinette. \ I ^ M. Poulain, la somme nécessaire pour
la restauration de la porte Saint-Denis.
C'est une gravure de Le Beau, detail d'une stalle de la cathédrale de Burgos. lfis trayaux vom ~tre commencûs
d'après Mauperin, 1774. Nous la repro- dans quelques jours et les Parisiens ne
duisons comme spécimen des portraits ornés de l'époque, dont un grand risqueront plus, en passant sous le légendaire monument, de recevoir sur
nombre sont extrêmement intéressants. la tête un fragment plus ou moins volumineux de l'édifice.
Un autre point non moins intéressant de l'ordre du jour était la
découverte d'une œuvre de Philibert Delorme, qui se trouve en ce moment
au Mont-Valéricn, après des pérégrinations très aventureuses.
C'est une grande arcade, de chaque côté de laquelle sont fouillées
quatre niches renfermant des statues.
Cette arcade faisait partie de la clôture du cimetière du Calvaire, à
Nogent, et longeait la rue principale de cette petite ville.
Lors de la destruction du cimetière, le Roi fit don de cette arcade
aux moines du Calvaire, qui la gardèrent jusqu'au dernier siècle, époque
à laquelle un habitant de Nogent l'acheta pour orner son parc.
Comment cette œuvre importante et admirable de Philibert Delorme
se trouve-t-elle transportée au Mont-Valérien ? On ne sait.
Une demande a été adressée au général commandant le Mont-Valérien
pour permettre de visiter cette arcade, mais il y faut, paraît-il, des forma-
lités qui demanderont encore quelques jours.
Les autres points à l'ordre du jour étaient : la lecture de la correspon-
PETITE CHEONIQUE
— On vient d'ouvrir à Paris un concours pour l'érection d'une statue
au docteur Paul Broca.
Cette statue sera élevée sur le terre-plein situé en face de l'entrée de
la Faculté de Médecine, au coin de la rue de l'École-de-Médecine et du
boulevard Saint-Germain.
Les conditions du concours sont les suivantes :
La statue aura 2"',2° de hauteur. Les maquettes produites par les
concurrents auront une hauteur totale de 70 centimètres.
Les maquettes devront être déposées à l'École des Beaux-Arts, dans
les salles du premier étage, sur le quai, le f septembre 1885, avant