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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 3.1885

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Nr. 110 (7 Mars 1885)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19487#0030

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i8

L'ART ORNEMENTAL.

attrait de plus, appellent à leur aide le dessinateur et le graveur sur bois,
le tailleur d'ymaiges, suivant l'expression d'alors. Les marges de livres
d'heures imprimés se couvrent de gravures offrant à l'œil un continuel
divertissement. Les grands imprimeurs de Mayence, de Bruges, de Lyon
et de Paris, rivalisent de luxe et de prodigalité dans l'ornementation des
produits de leurs presses. Vérard, entre autres, embellit ses livres de
grandes compositions et fait encore enluminer les exemplaires de choix
imprimés sur vélin, qu'il destine aux souverains et aux grands amateurs, et
les belles Heures de Simon Vostre ornées de danses des morts sont dans
toutes les mains pieuses.

Le xvie siècle, moins naïf, entre davantage dans l'étude des intérieurs.

courent magnifiquement à l'ornementation des livres et des manuscrits.

Puis viennent Tomas de Leu, Rabel et plus tard Léonard Gaultier, qui
reproduisent avec un sentiment charmant les traits du personnage auquel
le livre est dédié ; puis Crispin de Passe qui se partage avec Abraham
Bosse l'illustration des grands livres et des romans de l'époque ; Callot qui
envoie de Rome à son ami Israël Silvestre ses suites de Figures de la Passion,
ses Images de tous les saints, ses séries à.'Exercices militaires, ses Gueux,
ses Bouffons, son épopée des Misères de la guerre et son Combat à la bar-
rière de Nancy.

Sous l'influence des Le Brun et des Philippe de Champagne, l'illustra-
tion tend à prendre un certain caractère classique dont l'œuvre de Sébastien

11 se préoccupe pour la première fois de Le Clerc est une des plus heureuses

la perspective et prend souci de reproduire_______________7_v^__^_.__i_. - , _______ expressions.

les choses telles qu'il les voit dans la gMr°3 l^'gjp, '^^f'*^fs^5&s=' ^ $WT^T^ En Hollande, ce sont Romeyn de

réalité. L'expression des physionomies ^ W^^^^S^^ %i 'S^^^s^^^'^ *^Sp8«® Hooghe, Harrevvyn, Bernard Picard, qui

devient plus personnelle , l'influence ita-
lienne se fait déjà sentir à la suite des
expéditions de Charles VIII et de LouisXII,
et avec elle, l'ornementation se dépouille
peu à peu de son caractère gothique pour
revêtir les élégantes nouveautés du style
de la Renaissance.

Un admirable artiste, Geofroy Tory,
est l'un des principaux apôtres de cette
révolution dans le goût ; il encadre d'ara-
besques délicieuses de légèreté les com-
positions et les textes de ses livres d'Heures.
Le grand Holbein dessine d'une façon
saisissante en 1538 les Simulachres de la
mort, prête aux scènes de l'Ancien Testa-
ment la magie de son crayon et ne dé-
daigne pas de couvrir de spirituels cro-
quis la marge de l'Eloge de la folie, de
son ami Erasme. Rabelais lui-même s'a-
muse, dans une série de figures satiriques
et grotesques, à stigmatiser les ridicules
des personnages de son époque.

Pendant ce temps, les imprimeurs de

Lyon rivalisent avec ceux de Paris de /S=vS'*n «=--_ t,__™,^„j;«*. ,S„~;„,.„ % _JS^<?

/, ,,,,, . „ I—"=vX De3Ct quomacscaudttt-donunus %gg^> par Messirc Antoine de Pluvinel. -Paris, *6i5

TOCemoratlOnismea:. cV(ffl($y^ Figures de Crispin de Passe

richesse et d'élégance dans l'ornementa-
tion des livres qui sortent de leurs presses. V^IO? Il î )q»u<inclinauitauremfuammi

Le Petit Bernard, artiste original et fé- ^©JA<4, J î J JhÙB'iindiebusmdsinuocsbo, ^V^H^ Au xvu" siècle, le duel, l'équitation,

cond, est le fournisseur de la grande ^Qp^ aê-bx^s CirCUndederât.medoIoresmor W^jf^L sont en honneur, et les livres qui traitent

imprimerie des de Tournes. A Paris, Jean fe^îSs? tis:&periculainfcrniimienerunime. «or^fe£k>> de ces matières sont édités avec luxe. Le

Cousin compose et grave les décorations lj$Ùl Tg^i-dationé&doiotèminuéni: &nomendo* ^Wjéf Maneige royal, publié en ,625, où M. de

élevées pour l'Entrée solennelle de Henri II v^fWl^-, ^^^^^l^f) J~^~XS^ff^'^/f^^^P pluvinel enseigne au jeune roi Louis XIII,

et le charmant portrait équestre de ce J^te^Ë! h^P^V^^ I Sw^mi devant les seigneurs de la cour, les prin-

prince date de t'549. C'est aussi à lui qu'il tIMt S^Ifl^?x^5J Q^^P^ÂJh lf(w)Il c'Pes Je son art' est lc Plus beau livre sur

PETITE CIIROMOUE

ornent les grandes publications qui vont
se répandre par toute l'Europe : les Figures
de la Bible, les Métamorphoses d'Ovide;
Philippe d'Orléans peint les Amours de
Daphnis et Chloé. Puis c'est Charles
Coypel, Gillot, Oudry, Boucher qui illustre
le grand Molière ; Gravelot, Eisen et les
Contes de La Fontaine ; Moreau et les
Chansons de La Borde ; Choffart, l'orne-
maniste fécond et délicat; Monnet, le
peintre des sujets risqués; les deux Saint-
Aubin, dessinateurs et graveurs pleins de
verve et d'imagination ; Marillier qui excelle
dans la vignette, auquel on doit ce petit
chef-d'œuvre de goût : les Fables de Dorât.
C'est la fin de l'art aimable, aisé, plaisant,
arrangé et galant. Fragonard passé, nous
ne trouverons plus que Prudhon, le rêveur
tendre, et le grand Raffet, qui aient com-
pris la belle et libre illustration du livre.

Planche tirée de « l'Instruction du Eoi
en l'art de monter à cheval »,

faut donner ce beau livre du Songe de ^^Th W^^^tf\ W(^^Oï ^Y^I^/iC5 ce sujet.
Poliphile, qui, cinquante ans auparavant,
a déjà été assez remarquablement illustré
à Venise pour qu'on en ait attribué les
dessins à Mantegna. Jean Goujon, Phili-
bert Delorme, Androuet du Cerceau, Tor-
torel et Perissin, ces derniers dans les
Tableaux des guerres et massacres advenus . — L'État a acquis à l'Exposition pos-

Le Triomphe de la Mort.
Composition tirée des Heures de Geofroy Tory, imprimées à Paris en 1525.

en France, sont les principaux artistes de cette remarquable pléiade.

En Allemagne, Lucas Cranach, Albert Durer, gravent avec émotion les
Passions du Christ, si admirables dans l'expression de la douleur, et Hans
Burgmair, de concert avec ce dernier artiste, élève le fameux monument de
la gravure sur bois que l'on appelle la Marche triomphale de l'empereur
Maximilien. Hans Schauffelein orne de figures le poème de Theurdank ;
les de Bry dessinent et gravent les planches de leurs Grands Voyages, pen-
dant que Jost Amman, Virgile Solis et Wierix remplissent les livres de
leurs compositions.

En Italie, le mouvement artistique ' déborde, dans les livres comme
partout : Montagna, Bonasone, Garfagnino, Calçar, dans les livres d'ana-
tomie de Vésale et dans la Vie des peintres de Vasari, jusqu'au grand
Titien qui ne croit pas s'abaisser en donnant à son neveu Vecellio, pour
son recueil de costumes, les dessins de ceux de sa ville natale, tous con-

thume d'Eva Gonzalès (M'»c Henri Guérard) les deux œuvres suivantes :
La Nichée, pastel, et une peinture, l'Entrée du jardin.
Il est probable que le pastel sera envoyé au Musée du Luxembourg.

m — L'Union des femmes peintres et sculpteurs, dont Mmu Léon Bertaux
est la présidente fondatrice, a ouvert, le 2j février, sa quatrième Exposition
annuelle au palais des Champs-Elysées.

Cette Exposition offre au public, et même aux artistes, un double
intérêt, par une réunion, dans une salle à part, des œuvres laissées par une
des sociétaires de l'Union, morte à vingt-trois ans, M"° de Bashkirtselï.

■— La Société des Amis des Arts de Saintes prépare une Exposition
artistique dans laquelle elle désire grouper et présenter au public un
ensemble d'eeuvres d'un réel mérite. Dans ce but, les peintres reçus au
 
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