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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 3.1885

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Nr. 116 (18 Avril 1885)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19487#0054

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42

L'ART ORNEMENTAL.

C'est dans une lettre d'un style familier et pittoresque adressée à M. le
baron de Monville et insérée, au mois de juillet i85r>, dans un petit journal
de Florence, le Piovano Arlotto, que M. Foresi
a publié la première notice sur sa découverte si
intéressante pour la céramique : « Et vous aussi,
Monsieur le baron, écrivait-il à l'amateur parisien,
vous avez été pris du désir de posséder un plat de
porcelaine de la fabrique des Médicis. Ne craignez
rien, dans peu de jours vous serez satisfait, car
on vous portera chez vous un petit plat de cette
fabrique, et je vous le cède très volontiers, d'a-
près le vif désir que m'a témoigné de votre part
M. Tito Gagliardi. Mais puisque j'ai pris la liberté
de vous écrire pour vous annoncer que le curieux
objet est en route pour Paris, je veux vous conter
l'histoire des circonstances qui ont contribué à
faire connaître aux antiquaires la vaisselle médi-
céenne.

« Dans une visite que je fis au mois d'a-
vril 1857 à M. Spencer, dans son atelier, je vis
sur un coffre ancien une petite bouteille à fond
d'un blanc jaunâtre, sur laquelle étaient peintes
en bleu des grappes entrelacées de jasmin sau-
vage. Ayant regardé sous le pied, j'y vis la marque
dont je vous donne ici le dessin. ■— Cette marque
est celle du dôme de Florence dont nous repro-
duirons le dessin dans un prochain numéro.
— Je demandai à M. Spencer de quelle fabrique
il croyait cette bouteille, et il me répondit : De
Faenza. — Peut-être parce qu'il y a un F, ajoutai-je ;
mais c'est de la porcelaine, et je ne crois pas qu'il
ait jamais existé une fabrique de porcelaine à
Faenza : en outre, il n'est pas à ma connaissance
qu'il y ait dans cette ville une coupole qui res-
semble à celle de notre cathédrale. Peut-être
est-ce un produit de la fabrique Ginori qui aura,
à une certaine époque, marqué ses pièces avec la
coupole de la cathédrale et avec un F qui signi-
fierait Florence... Quelques instants après j'étais chez moi et {j'avais
mis sens dessus dessous mes livres d'art pour voir si je réussirais à trouver

Gourde ou flacon', porcelaine des 'Médicis.

moment chez Freppa pour montrer à ce roi des antiquaires le flacon en
question et savoir ce qu'il en pensait. Il n'hésita pas, après avoir vu la

quelque document qui prouvât que la fabrique Ginori avait autrefois
marque ses porcelaines en y peignant la coupole de Brunellesco. Après
avoir examiné différents ouvrages, j'ouvris à la
fin l'Osservatore fiorentino de Lastri, et dans le
premier volume, page 1 14, sous la rubrique : Pa-
latfo de' Marchesi Ginori autori d'una fabbrica
di porcellane, je lus le passage suivant : « Vers la
« fin du xvi1- siècle, les princes de la maison de
« Médicis en firent à Florence un essai, à l'imita-
« tion de celles de Chine, essai qui ne réussit
(i pas sans mérite. Il y a encore quelques per-
« sonnes qui en conservent des pièces : elles
« portent au revers la marque de la coupole de
« la cathédrale, avec la lettre F pour désigner le
« grand-duc François Ier, auteur de cette entre-
« prise. On croit aussi qu'elle fut reprise sous
« Cosme II, neveu de François Ier, et on appuie
« cette croyance sur un journal de la cour (Diario
« di Corte), dans lequel se lit le récit d'une fête
« solennelle qui fut donnée au palais Pitti, en i6i3.
« Il est donc dit dans ce récit qu'on fabriqua des
« bulletins de forme carrée, d'une matière appelée
« porcelaine royale (porcelana regia), et sur la-
it.quelle se voyait l'empreinte des armes aux palle,
« avec un cimeterre au revers, bulletins destinés
« à être donnés aux seigneurs étrangers et aux
« autres gentilshommes.

« Mais cette fabrique des Médicis dura peu
« de temps et il n'en a plus existé d'autre jus-
« qu'en 1714, époque à laquelle le marquis Carlo
« fonda celle de la Doccia, délicieuse villa aux
« environs de Florence, à cinq milles de distance,
« laquelle est encore prospère. »

« Vous ne pouvez vous imaginer, continue
M. Foresi, avec quel empressement, après avoir
lu cette notice, je courus à l'atelier de M. Spen-
cer, pour devenir possesseur de la gourde que
j'avais vue deux heures avant. A peine arrivé,
reprendre l'objet, demander le prix, tomber d'accord et partir, tout cela
fut l'affaire de deux minutes. En passant via Rondinelli, je m'arrêtai un

AlC, U 1ère DE PORCELAINE DES MÉDICIS.

marque à la croix de Faenza, et ce fut aussi l'avis de M. Abraham Phi-
lipson, excellent connaisseur en porcelaines. Cependant ces messieurs

Aiguière de porcelaine des Médicis.
 
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