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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 3.1885

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Nr. 125 (20 Juin 1885)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19487#0089

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78

L'ART ORNEMENTAL.

encadrent les sujets religieux places à la voûte de la petite chapelle de
Guidobalbo.

Mais les deux chefs-d'œuvre qui attirent particulièrement l'attention
de l'artiste et de l'étranger sont les bas-reliefs du palais Corboli et la Crèche
de l'oratoire de Saint-Joseph.

Les premiers se déroulent sur le vaste périmètre d'une salle immense,
figurant ici des combats sur terre et sur mer, là des forteresses déman-
telées, plus loin encore de splendides festins, des temples, des galeries, et
dans chacun de ces sujets si différents, partout la même grâce, la même
abondance, la même vérité du geste, et surtout une connaissance exacte
des costumes, des armes, des machines en usage dans l'antiquité.

Quant à la Crèche, elle est traitée d'une façon vraiment supérieure et
jamais ce sujet, si souvent exploité, n'inspira mieux un artiste. Au centre,
une grotte en tuf. Les personnages qui l'occupent ont une telle puissance
de mouvement, une telle intensité de vie, que la parole semble jaillir de
leurs lèvres. A droite et à gauche, des coteaux parsemés de villages et de

chaumières, dominés dans le fond par la petite vallée de Bethléem. La
joie céleste qui semble illuminer le visage de la Vierge, la profonde médi-
tation de saint Joseph, les poses variées des pasteurs, le reflet divin éclai-
rant le visage du Bambino, tout cela est d'une grâce et d'une variété qui
enchantent.

Dans cette admirable composition, l'observateur attentif retrouve à la
fois l'élégance du Corrège, le charme de Raphaël, la science anatomique
de Léonard de Vinci, la noblesse des lignes du Bramante. On sait d'ailleurs
que Véronèse, enthousiasmé de ce chef-d'œuvre, le reporta sur une de ses
toiles non des moins admirées.

Bien qu'il suffise d'une semblable création pour témoigner du talent de
Brandani, il est profondément regrettable qu'un tremblement de terre ait
anéanti ses travaux de l'église de Piobbico. On y remarquait, entre autres,
des statues de prophètes, les ornements de trois autels et le groupe du
baptistère.

Brandani tenait école à Urbino. Parmi ses élèves on cite Marcello

Cheminée du château de Piobbico, sculptée par Federico Brandani.

Sfarzio, bien connu à Gènes, et Fabio Viviani qui habita Gènes également,
puis Pavie.

Les trois cheminées que nous reproduisons ont été exécutées par
Brandani, dans la dernière année de sa vie, en i 576.

Tapisserie du palais de Madrid, d'après Albert Durer. (Scène de l'Apocalypse.)

Une lettre adressée de Bruxelles à Philippe II par le cardinal Granvelle
fournit sur la date de cette tapisserie un renseignement fort important. Le
ministre écrit que les trois chariots qui doivent transporter la tapisserie
seront bientôt prêts et qu'il a eu beaucoup de peine à trouver les chevaux
nécessaires ainsi que les hommes d'armes pour les accompagner. Il parle
des légendes de la tapisserie de l'Apocalyse dans lesquelles il y a des fautes
et qu'il va faire corriger immédiatement, et il ajoute que l'argent manque
au tapissier de Pannemaeker pour payer ses ouvriers et retirer de leurs
mains les pièces qu'ils ont confectionnées. Ce passage nous apprend donc
que l'exécution de cette belle série de VApocalypse, composée de treize
tentures, date du milieu du xvi° siècle : il révèle en même temps le nom du

tapissier. On ne doit pas confondre cette série, qui est tissée de laine, de
soie et d'or, avec celle qui porte le même titre et dont parle l'inventaire de
Charles-Quint de 1536. Cette dernière ne comprenait que huit pièces,
ouvrées de sayelte seulement.

— L'Académie des Beaux-Arts décernera cette année, pour la pre-
mière fois, le prix Desprez.

Ce prix, de la valeur de 1,000 francs, est destiné à une œuvre de
sculpture choisie parmi celles que les artistes eux-mêmes auront sou-
mises à l'examen de l'Académie par une déclaration déposée au secrétariat
de l'Institut et indiquant avec l'intention de participer au concours l'ou-
vrage ou les ouvrages sur lesquels ils fondent leur demande d'admission,
 
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