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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 3.1885

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Nr. 129 (18 Juillet 1885)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19487#0105

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L'ART ORNEMENTAL.

des grotesques en relief, le tout peint en polychromie. Des sujets mytholo-
giques furent aussi exploite's comme décor. Notre soupière est un des plus
beaux types de ce genre.

Lorsque Charles III abandonna en 1759 le royaume de Naples pour le
royaume d'Espagne, il laissa la couronne à son troisième fils Ferdinand IV.
Ce prince se montra moins amateur que son père des choses de la céra-
mique. Il ne porta pas à la manufacture de Capo di Monte l'intérêt royal
qui lui avait donné la vie. Ce qu'il envisagea surtout, ce fut l'intérêt du
pays bien plus que son goût personnel, et il encouragea la création de
fabriques secondaires, sans se préoccuper du préjudice qu'elles pourraient
causer à l'établissement royal. Ce fut pour Capo di Monte le commence-
ment de la fin. La fabrique déclina progressivement et finit par sombrer
dans la tourmente de 1821. C'est pendant cette seconde période que Naples
fabriqua des porcelaines dures, soit avec du kaolin, soit avec d'autres terres
spéciales.

Les découvertes faites à Herculanum, dans la dernière moitié du
siècle, exercèrent, dit M. Garnier, une certaine influence sur la décoration
de la porcelaine de Naples. Les belles fresques qui ornent les maisons de
la ville antique se trouvent souvent reproduites sur des tasses, des cafe-
tières ou des assiettes avec les formes desquelles, elles ne s'harmonisent
que très imparfaitement, il faut bien en convenir, malgré l'habileté qui a
présidé à leur exécution.

Les porcelaines de cette seconde période sont marquées d'un N cou-
ronné.

Un salon du palais de Portici donne une idée de toutes les ressources
que les artistes napolitains avaient su trouver pour varier l'ornementation
céramique, et le musée de Sèvres possède une console qui fournira des
renseignements précieux sur cet objet à ceux qui ne peuvent faire le voyage
de Naples.

On fit par exception de la faïence à Capo di Monte, ainsi que le

prouve, d'après M. Jacquemart, une fontaine de sacristie qu'il décrit dans
son livre et qu'il déclare magnifique quoique d'une époque assez basse.

Couvercle de soupière.

C'est le couvercle de la soupière que nous avons reproduite à notre
première page.

Le Parnasse.

L'estampe de notre troisième page représente une plaque ovale en
émaux de couleur et sur paillons peinte par Jean Courtois, de Limoges.
Elle appartient à M. le baron de Rothschild. La composition n'est qu'une
copie assez fidèle de la grande fresque de Raphaël. Mais dans l'exécution
l'artiste a manifesté l'intention évidente de faire briller tout son talent et
de mettre en œuvre toutes les ressources de la peinture sur émail. Malgré
l'intensité vigoureuse du paysage, on peut distinguer ces derniers plans

profonds et travaillés tels que les affectionnait Jean Courtois. Les figures,
un peu rougeâtres dans les demi-teintes et d'une blancheur très-vive dans
la lumière, sont revêtues de draperies dont les nuances bleues, vertes et
rouges, deviennent étonnamment riches par suite de l'emploi presque
constant des paillons et des hachures d'or qui les rehaussent en beaucoup
d'endroits. Le travail matériel est traité avec un soin minutieux et conduit
à une grande perfection. La sûreté et la précision de l'ornementation se
font aussi remarquer dans la bordure décorée de rinceaux composés de
dauphins et de feuillages, en blanc sur fond vert foncé.

Quel est le Jean Courtois qui a signé cet émail? Est-ce Jean de Court
qui signait I.C. ou Jean Courteys, cela est difficile à déterminer. On n'a
que des renseignements assez vagues sur cette famille limousine. Ce que
l'on sait seulement, c'est que Jean de Court était émailleur à Limoges au
xvie siècle, qu'il succéda à François Clouet comme peintre du roi, qu'il
était probablement élève de Léonard Limosin.

Un autre Jean Courteys ou Courtois signe également du monogramme
I.C. qui se trouve sur un grand nombre d'émaux. Il vivait à Limoges
 
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