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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 3.1885

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Nr. 142 (17 Octobre 1885)
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I48 L'ART ORNEMENTAL.

conduit par un esprit céleste, mais invisible,
venait à eux, malgré vents et marées, chargé,
par des mains inconnues, de tout ce qui pou-
vait être nécessaire aux ermites.

Cependant, un prêtre du nom d'Aubert, qui
demeurait dans la ville d'Avranches, fut averti
par une révélation qu'il devait bâtir, en ce lieu,
un temple au bienheureux archange saint Michel.
Comme Aubert ne portait à cette suggestion
qu'une attention distraite, l'envoyé de Dieu lui
Y%\p <T j jfW/U \ fit un trou à la tête avec son doigt. Cela lui
1 yt, ,1; I donna à réfléchir, et Aubert, obéissant enfin à

l'ordre du ciel, se mit en devoir de bâtir, sur la
^? U^' ^ I grande Tombe, une église souterraine pouvant
contenir environ cent personnes. Il établit là
douze clercs consacrés au service de l'archange,
dont les reliques, rapportées d'Asie, opéraient
des miracles. Les clercs occupèrent le Mont-
Saint-Michel pendant plus de trois cents ans.
Leurs mœurs, austères dans le principe, finirent
par se relâcher. Ils chassaient, buvaient, faisaient
ripaille, si bien que, en l'année 966, Richard,
duc de Normandie, les fit mettre en jugement
et condamner. En outre, avec l'agrément du
pape, il les chassa et leur substitua des moines
qui édifièrent toute la contrée. Ce fut le duc
Richard qui commença la série de ces grands
travaux qui, se continuant de siècle en siècle,
ont fait du Mont-Saint-Michel le magnifique
ensemble que nous admirons aujourd'hui. L'ad-
ministration des abbés fut féconde. Presque
tous eurent uniquement en vue la grandeur et
la prospérité de leur communauté. Ils accrurent
son domaine, et les travaux se succédèrent sans
interruption. Le Mont-Saint-Michel devint
célèbre dans toute la chrétienté et fut un lieu
de pèlerinage des plus fréquentés.

A l'époque de la terrible guerre qui coûta
tant d'or et de sang à l'Angleterre et à la France,
on songea à tirer parti de l'admirable position
du Mont pour la défense du pays. A partir de
i334, l'abbé du Mont-Saint-Michel prit aussi
le titre de capitaine du Mont. Ce fut une vie
kf S^VSyV'pj toute nouvelle qui commença pour l'abbaye. Le

It . lJI Mont-Saint-Michel eut l'honneur de rester seul

indépendant. En vain les Anglais, installés à
Tombelaine, lui livrèrent-ils de furieux assauts.
Il résista et ne se rendit jamais.

En 1462, Louis XI, fort dévot à l'archange,
dans lequel il voyait un puissant protecteur,
vint en pèlerinage au Mont et institua l'ordre
|«( (,tfj | royal des chevaliers de Saint-Michel.

W'-^ï Les capitaines séculiers du Mont, étrangers

à l'abbaye même, finirent par troubler profon-
dément l'organisation de l'abbaye. Ils voulurent
avoir des abbés de leur nom et de leur sang, et
cet abus amena des désordres tels qu'une ré-
forme fut jugée nécessaire. C'est en 1622 qu'elle
fut opérée par les Pères de Saint-Maur. A ce
moment, et depuis le duc Richard, le Mont avait
compté quarante et un abbés. 11 n'eut plus, à
partir de cette époque, que des prieurs. Puis
vint la Révolution, le Mont-Saint-Michel prit le
nom de Mont-Libre. Mais ce Mont-Libre ne
tarda pas à devenir une prison et conserva cette
affectation jusque sous le second empire. Sans

PETITE CHRONIQUE

ffirawt| vFë'ra b i i -op^

ménagement pour sa belle architecture, on
badigeonna les murs et on coupa par des pla-
fonds les plus belles salles de l'intérieur. Il faut
aujourd'hui remettre en ordre tout cela, em-
pêcher les remparts de tomber, restaurer l'ad-
mirable partie romane de l'église, refaire le
portail. 'Et l'État n'alloue, pour ces travaux si
urgents, qu'une somme de 60,000 francs par an, (jf$$'(^,
tout à fait insuffisante pour mener une restau-
ration générale avec suite.

Fourreau d'épée en cuir repoussé, ayant appartenu
à César Borgia.

ma

Il est orné de groupes allégoriques et de
médaillons et porte, trois fois répété, le mono- j j^/'^^

gramme Cesare. La composition en est attribuée
à Pollajuolo. C'est un travail italien d'environ
15oo. Il a été acquis par le South Kensington
Muséum en 1878 pour une somme de 2,5oo fr.

mi

— Par décision du 27 août, M. Edmond
Turquet a informé M. Auguste Rodin qu'un
crédit de 35,000 francs lui était ouvert à partir
de 1886 pour l'exécution en bronze, par les pro-
cédés de fonte à cire perdue, de la porte déco-
rative commandée en 1880 à l'éminent sculp-
teur. On sait que M. Rodin s'est inspiré, pour
cette œuvre grandiose, de l'Enfer du Dante.

— On s'occupe au ministère des Beaux-Arts
de mener à bonne fin les travaux de la Biblio-
thèque nationale.

On a repris (et cette fois pour les achever
sans interruption) les travaux de la cour inté-
rieure qui a son entrée rue Richelieu, en face de
la place Louvois. Ces nouveaux travaux com-
prendront le pavage de la cour, l'achèvement
des perrons, au nombre de trois, conduisant
dans les salles du rez-de-chaussée, et l'aména-
gement de ces nouvelles salles. Dans deux mois,
ce quartier de la Bibliothèque sera livré à l'ad-
ministration, qui y installera aussitôt de nou-
veaux services.

— Nous croyons devoir rappeler à nos lec-
teurs que Mme Mac-Nab est le premier professeur
dirigeant l'une des écoles de dessin de la ville de
Paris qui ait eu l'idée d'instituer des cours d'art
ornemental et qui, grâce à son enseignement,
dirigé par M. Galland, ait obtenu d'incontestables
résultats. Ces cours viennent de rouvrir, 5, rue
Milton. Indépendamment de son école, Mm0 Mac-
Nab met à la disposition des jeunes femmes qui W'v
désirent se livrer à l'étude de la peinture son
magnifique atelier de la rue Pelouze, n° 5, où
l'enseignement est placé sous la haute direction
du peintre Stevens.

G. Dargenty.

Fourreau d'épée en cuir repoussé, ayant appartenu a César Borgia.

Paris. — Imprimerie de l'Art. E. Ménakd et J. Augrt, 41, rue de la Victoire.

Le Gérant : EUGÈNE VÉRON.
 
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