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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 3.1885

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Nr. 149 (5 Décembre 1885)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19487#0185

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L'ART ORNEMENTAL.

PETITE CHEONIQUE

■— Un des plus curieux spécimens de l'architecture romane, à Paris, la
chapelle Saint-Agnan, serait, nous apprend le Rappel, menacée de dispa-
raître par suite de nouveaux travaux projetés dans la Cité.

La Commission des monuments historiques s'est vivement émue de
cette disparition ; aussi va-t-elle prendre les mesures nécessaires pour
conserver cette chapelle, bâtie au xil0 siècle par Etienne de Garlande,
chancelier de France.

Supprimée en 1790 et vendue comme propriété nationale en 1791,
elle a été conservée jusqu'à nos jours, ainsi que l'on peut s'en convaincre
en se rendant rue des Ur'sins, 19, à côté de Notre-Dame.

La chapelle Saint-Agnan, bâtie, suivant Gilbert, vers le déclin de

l'époque romane (1118), présente dans sa longueur trois travées à voûtes
d'arête, séparées par des arcs en plate-bande à plein cintre. Les retombées
de ces arcs portent sur des faisceaux composés chacun de trois colonnes
engagées à chapiteaux variés dans leur composition et présentant un
système d'ornementation puisé dans les règnes animal et végétal.

Sur le devant de la corbeille des chapiteaux de droite, au-dessus de
l'astragale, se voit une fleur de lis dont la forme en fer de lance semble
révéler son origine, attribuée à l'angon ou javelot des anciens Francs,
mais reconnue généralement comme le glaïeul ou lis d'eau.

La chapelle Saint-Agnan est occupée par un atelier de teinturerie et
les murs sont tapissés, depuis le sol jusqu'à la voûte, de rayons de bois
remplis de marchandises.

— M. Jean-Paul Laurens, artiste peintre, a été désigné pour succéder,
comme professeur aux cours du soir de l'École des Beaux-Arts, à M. Gus-

flambeau en bronze doré.

Travail florentin de la fin du xve siècle.

tave Boulanger, membre de l'Institut, nommé professeur de peinture, chef
d'atelier.

— Une bien utile fondation. Par dispositions testamentaires, M. Con-
vent-Dampley vient de léguer à l'Ecole nationale et spéciale des Beaux-
Arts un capital dont les arrérages pourront être distribués chaque année,
par le conseil de cet établissement, à des élèves architectes n'étant point
assez fortunés pour continuer leurs études.

— En Bretagne, à Sizun, se trouve un magnifique arc de triomphe,
à trois baies, qui donne entrée dans le cimetière.

M. Léon Palustre, l'éloquent et érudit historien, en donne la des-
cription :

« Au centre de l'étroite et longue terrasse bordée d'une double balus-
trade, qui occupe toute la partie supérieure, se trouve un autel dominé
par les trois croix du calvaire.

« L'arc de Sizun, qui a été terminé en même temps que l'ossuaire
voisin, c'est-à-dire en 1588, comptait peut-être des analogues en Bretagne.
Mais, à cette heure-ci, il est le seul de son espèce, et cette considération,
en dehors du mérite architectural, eût dû le rendre sacré. Cependant, un
arrêt de mort a été porté récemment contre lui; dans le but d'élargir
une route où ne passe jamais personne, l'ingénieur en chef du département
a décidé sa destruction, et tous les efforts tentés jusqu'à ce jour pour
entraver l'exécution d'un projet aussi déplorable sont demeurés inutiles.
Nos villages comptent trop peu d'œuvres d'architecture dignes d'attirer
l'attention, pour qu'on les prive bénévolement de celles qu'ils ont, par
hasard, le bonheur de posséder. »

L'arc de Sizun se trouve classé comme monument historique.

A la Commission des monuments historiques revient donc le devoir
de mettre au plus tôt obstacle à un acte de vandalisme que n'excuseraient
qu'à peine de grands intérêts de voirie.

G. Dargenty.

Paris. — Imprimerie de l'Art. E. Ménard et J. Augry, 41, rue de la Victoire.

Le Gérant : EUGÈNE VÉRON.
 
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