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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 4.1886-1887

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Nr. 160 (20 Février 1886)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19488#0020

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dès le temps des Romains, elle était déjà parvenue. Plus tard, dans les
premiers siècles de notre ère, c'est encore en suivant le cours du Rhin que
la prédication du christianisme s'était propagée vers le Nord. Le long de ses
rives, à Spire, à Worms, à Mayence, à Bonn, les couvents et les églises
s'élevaient en si grande quantité que le fleuve lui-même avait reçu le nom de
Rue des Moines (Pfaffençasse). Aujourd'hui encore, vu de l'autre côté du
Rhin, avec ses tours et ses clochers, Cologne a conservé sa curieuse phy-
sionomie, et justifie toujours les appellations de Ville Sainte et de Rome
du Nord sous lesquelles elle était autrefois connue.

La cathédrale le Dôme domine de haut cette silhouette pittoresque.
C'est un monument d'une masse imposante, l'orgueil de la contrée, et qui,

pendant longtemps, a défrayé les prétentions émises par nos voisins rela
tivement à la création de l'art ogival. Les monuments civils de Cologne
ne sont pas non plus sans intérêt. L'Hôtel de ville que nous reproduisons,
assemblage de constructions disparates enchevêtrées les unes dans les
autres, avec un portique de la Renaissance d'une disposition originale, est,
en réalité, une œuvre intéressante qu'il est bon de connaître.

Sainte Ursule et ses compagnes. — Saint Géréon et ses compagnons.
L'Adoration des Mages.

Ces deux volets font partie du fameux triptyque de la cathédrale de

Sainte Ursule et ses compagnes.
Par maître Stcphan Lothner. — Volet de gauche du Dombild, à la cathédrale de Cologne.

Cologne, œuvre de Stephan Lothner qui, après avoir autrefois orné l'autel
de la Chapelle du Conseil, fut ensuite transporté au Dôme, dans la cha-
pelle de sainte Agnès. Le volet de gauche représente sainte Ursule et les
vierges qui lui font cortège. La sainte, couronnée d'un diadème d'or, porte,
par-dessus sa jupe bleue, une robe et un manteau rouges bordés d'hermine.
Ses cheveux, d'un blond doré, encadrent son candide visage. Un héros
placé à côté d'elle, et qui semble l'encourager à approcher de la Vierge,
relie cet épisode avec la composition du panneau central.

Sur le panneau de droite c'est saint Géréon. Ses compagnons, cou-
verts d'armures noires, de cottes de mailles et de blouses rouges et vertes,
entourent leur chef et semblent comme lui décidés à affirmer leur foi jus-
qu'à la mort. Saint Géréon, coiffé d'une toque blanche et bleue et revêtu
d'une armure dorée sur laquelle sont passés une cotte de mailles et un

Saint Géréon et ses compagnons.
Par maître Stephan Lothner. — Volet de droite du Dombild, à la cathédrale de Cologne.

justaucorps, se tient dans une attitude résolue, l'étendard de la légion à la
main. L'aspect austère de la petite troupe contraste avec la riante harmonie
qu'offre le cortège des jeunes filles. Les deux suites de personnages, en se
déployant de chaque côté du tableau central, offrent, dans leur ensemble,
une symétrie voulue, et les lignes qui convergent vers ce tableau ramènent
le regard sur la Vierge et son fils, l'objet de toutes ces adorations. Cette
Vierge est assise sur un trône, vêtue d'une robe et d'un manteau bleus, de
ce bleu admirable dont Stephan Lothner avait le secret. La robe comme
le manteau sont doublés d'hermine, et les agrafes ainsi que la couronne
de brillants et de pierres fines que porte la Vierge sont du travail le plus
précieux. Les yeux baissés vers le divin enfant, Marie s'unit, du fond de
son âme, à l'adoration des Mages.

Le triptyque de Cologne date de 1446.
 
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