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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 4.1886-1887

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Nr. 165 (27 Mars 1886)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19488#0040

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3o

L'ART ORNEMENTAL

L'émail est un cristal colore au moyen d'oxydes me'talliques. On le
dépose à l'état pulvérulent sur le métal auquel le feu le fait adhérer.

L'émail a été connu des anciens, mais les monuments dans lesquels ils
l'ont employé sont rares; et, si l'on fait une exception pour les émaux mé-
rovingiens dont l'existence semble aujourd'hui probable, ce n'est qu'à une
époque relativement moderne que l'on semble en avoir fait un usage
courant. On s'en est alors servi pour faire des émaux cloisonnes, champ-
levés ou en taille d'épargne, dont l'Occident semble avoir eu le monopole.
Ces deux procédés se trouvent du reste parfois réunis et ont une origine
orientale commune.

Dans les émaux cloisonnés, le dessin est formé par des lames de métal
soudées sur une autre plaque de métal qui sert de fond; dans les émaux
champlevés, au contraire, le dessin est formé par des arêtes métalliques
réservées, épargnées dans la plaque de métal elle-même, creusée au burin
dans toutes ses autres parties.

Ces deux manières d'employer l'émail sont particulières au Moyen-
Age. Cependant il existe des émaux cloisonnés du xvi° siècle.

Un troisième procédé peut être considéré comme une transition entre
l'émail cloisonné et champlevé et l'émail peint : c'est l'émail translucide
sur relief. Dans ce procédé, on exécute sur le métal un véritable bas-relief
qui est entièrement recouvert d'émaux translucides.

Quant aux émaux peints proprement dits, ils consistent dans l'appli-
cation d'émaux sur une plaque de métal uni; mais les procédés au moyen
desquels on y obtient les modelés diffèrent sensiblement avec les artistes ;
c'est par l'étude de ces procédés aussi bien que par celle de la manière et

du dessin que l'on arrive à distinguer les œuvres des peintres émailleurs.

Nous ne pouvons pas donner ici de longs détails sur les écoles
d'émailleurs. Il nous suffira de rappeler les principales en indiquant som-
mairement les époques auxquelles elles ont fleuri, sans nous inquiéter
des pièces isolés qui étendent chronologiquement la durée de certains
ateliers, et peuvent être l'objet de discussions de la part des savants.

Pour les émaux champlevés, les centres de production sont, du xne au
xiv" siècle, Verdun, Liège, Cologne et Limoges. Dans ces écoles, on a par-
fois réuni les procédés du cloisonnage et du champlevage; cependant la
grande majorité des émaux qui en proviennent sont simplement champ-
levés. Il est probable qu'on a fait aussi des émaux champlevés en Italie,
mais c'est là un fait douteux encore. Ce qui est certain, c'est que ce
procédé a été employé plus tard dans ce pays, mais exceptionnellement au
xvc siècle.

Quant aux émaux translucides, on en a fait partout, en Italie, en France,
en Allemagne, depuis le commencement du xive siècle.

C'est surtout aux ateliers de Limoges qu'on doit les émaux exécutés
du xve à la fin du xvmc siècle. Cependant l'Italie, à la lin du xve siècle, a
fait aussi quelques émaux peints, mais cette fabrication ne paraît pas avoir
eu une longue durée. Il faut aussi mentionner les émaux dits vénitiens, bien
que l'on n'ait pas jusqu'ici trouvé la preuve de leur origine vénitienne.
Ce sont, pour la plupart, des vases, des aiguières ou des ornements d'église,
crosses, baisers de paix, etc. Ces émaux sont du commencement du xve ou
du xvie siècle.

Nous ne parlerons que pour mémoire des émaux à jour, dont il existe

Peigne de la reine Tiiéodelinde, en os enrichi d'argent et de pierres précieuses.

(Basilique royale de Monza.)

trop peu d'exemples pour que l'on puisse en déterminer l'origine et qui sont
surtout connus par la description qu'en a faite Benvenuto Cellini. Il en est
de même des émaux dits en résille sur verre, pièces très rares dont la
France semble pouvoir revendiquer la paternité.

Au xvne siècle naît un nouveau genre d'émaillerie que les Toutin et
les Petitot ont rendu célèbre. Sur un fond d'émail blanc opaque appliqué
sur or, on peint au moyen de couleurs vitrifiables. Ce n'est plus à propre-
ment parler de la peinture en émail, mais de la peinture sur émail. Un
semblable procédé, s'il permettait une grande finesse, ne pouvait convenir
à des compositions telles que les avaient conçues les artistes du xvie siècle ;
aussi tous les peintres sur émail ont-ils été des miniaturistes, depuis Tou-
tin jusqu'aux peintres allemands du xvme siècle. Ce n'est même en
somme que par tolérance qu'on maintient leurs noms à côté de ceux des
émailleurs. Il est en effet certain que, quelle que soit la délicatesse des œuvres
qu'ils ont produites, leur art tient beaucoup plus, par ses procédés, de la
miniature et de la peinture sur porcelaine que de l'émaillerie.

Peigne de la reine Théodelinde.

Il est en os enrichi d'argent et de pierres précieuses. Il provient de la
basilique de Monza, qui fut fondée au vie siècle par la reine Théodelinde,
femme d'Autharis, roi des Lombards, qui épousa ensuite Agilulphe, duc de
Turin, lequel fut converti par elle au christianisme. C'est la reine Théode-
linde qui plaça un des clous de la vraie croix dans la couronne des Lom-
bards.

Dessin de Prud'hon.

Notre dessin de Prud'hon est au crayon noir sur papier bleu, avec
rehauts de blanc. Il représente la reine Hortense et ses deux enfants dans
un parc.

---—■—î^-e^Lr-^^^r-b---

PETITE C KL ]RO NIQUE

— M. Eugène Révillout, conservateur du Musée égyptien, vient de
placer dans une vitrine la bague de la reine Aah-Rotep, dont le savant
égyptologue Mariette-Bey avait retrouvé la momie à Gournah, en t83o.

Cette bague porte le nom de la reine-mère Aah-Mé. Elle avait été
volée au musée du vice-roi d'Égypte. Un savant, ayant reconnu sur cette
bague le chiffre royal, l'acheta et la revendit au Musée du Louvre.

— On étudie en ce moment, à la préfecture de la Seine, un projet de
création d'un Musée municipal des Beaux-arts, qui serait composé d'œuvres
ne se rattachant pas d'une manière spéciale à l'histoire de Paris, pour ne
pas faire double emploi avec le Musée Carnavalet.

La collection du nouveau Musée réunirait d'abord les nombreuses
esquisses ou maquettes provenant des concours, en ce moment au magasin
de la Ville, de tableaux et d'une partie des magnifiques tapisseries que
possède la Ville de Paris.
 
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