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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 4.1886-1887

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Nr. 172 (15 Mai 1886)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19488#0068

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L'ART ORNEMENTAL.

L'ART ORNEMENTAL.

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nous reproduisons, qu'il déclara « la plus remarquable peinture murale de
France ».

Elle représentait originairement les Sept Arts libéraux réglementés par
Marcianus Capella, grammairien du vc siècle, et tels qu'ils furent enseignés
au Moyen-Age jusqu'au xvnc siècle.

Sur une des parois de l'ancienne Librairie, il n'en subsiste plus que

quatre : la Grammaire, la Rhétoiique, la Logique et la Musique, placés

dans.l'ordre du distique classique :

Gram loquitur ; Dia. vcra docet; Rhet. verba colorai :
Mus. canit; Astr. numcrat-, Geo. pondérât; Ast. colit astra.

Ce qui frappe tout d'abord, dit M. Giron,
dans cette représentation des Arts libéraux, c'est
que leurs attributs ne sont point les attributs
connus jusqu'ici, depuis la miniature du
xiie siècle de YHortus deliciarum, les sculptures
des cathédrales de Chartres et de Laon, jus-
qu'aux miniatures que le célèbre florentin
Attavante exécuta au xvc siècle, pour les noces
de la Philologie et de Mercure de Capella.

La fresque de la Librairie de Notre-Dame
du Puy est, malgré quelques incorrections de
dessin, une oeuvre de haute valeur. Elle semble
peinte à la colle et cirée ensuite suivant un
procédé employé au xve siècle.

Chaque Art libéral est représenté par un
groupe, une femme qui le symbolise et le
personnage qui l'a le mieux illustré. Nous ne
les décrirons pas, nous contentant d'indiquer
les couleurs des vêtements ainsi que celles des
ornements, et de signaler les bijoux.

Les quatre jeunes femmes sont assises
dans des chaises élégantes et variées de formes.

La Grammaire a les cheveux bruns sous
son capulet rouge foncé. Elle porte une tunique
blanche sur laquelle est jeté un manteau vert de
mer; elle dicte à Priscien. Le chapeau du
grammairien byzantin est vert; sa robe est
rouge, fourrée de martre avec des manches et
un collet verts. A droite de la Grammaire, les
deux enfants en longue robe de bure semblent
des petits clercs de l'Université Saint-Mayol
qui relevait de Notre-Dame et dont les bâti-
ments confinaient à l'antique basilique.

La Logique a la chevelure châtaine ; elle
est coiffée d'une sorte de turban à petits
losanges verts et roses alternés, étoilé d'une
topaze sur le devant ; sa tunique est de
nuance lilas clair, avec mancherons semés de
cabochons. C'est un ovale de cristal qui forme
la bordure autour du col. Aristote argumente
des doigts de chaque main. Il est coiffé d'un
bonnet rouge de fourrure fauve; son vêtement
est une sorte de dalmatique de brocart cra-
moisi, à riches ramages d'or, avec collet et
bordure d'hermine. La Logique tient dans la
main droite un lézard et dans la gauche
un scorpion, emblèmes du sorite et du

dilemme, l'argument subtil qui se glisse, l'argument cornu qui serre et
retient.

Les cheveux cendrés de la Rhétorique sont surmontés d'une cornette
roide et demi-circulaire en gaze bleue nervée de filets gothiques. De ce
chaperon, un bavolet lâche, en toile blanche festonnée, retombe sur sa poi-
trine. Sa robe est lilas foncé, avec galons à dessin jaune. Elle porte à la
main un livre, ce qui signifie évidemment qu'il faut s'efforcer de polir son
discours. Le cou est orné d'une étroite dentelle de dessin primitif et de
facile exécution.

Cicéron est coiffé d'une chausse rouge de docteur. Son ample toge vert
olive est doublée de vair.

La Musique est une blonde, à filet en cannetille d'or. Elle a le cou
garni de rangs de velours noir. Sa robe est rose, à manches d'un bleu ver-

dàtie, agrémentée d'une bordure de cuir à cabochons. Elle tient sur ses
genoux un diminutif d'orgue.

Quant à Tubal, le forgeron biblique dont le père est l'inventeur de la
musique instrumentale, il est coiffé d'un béret gris. Sa robe de dessous est
grise aussi ; son manteau à larges ouvertures au col et au bras, en couleur
brique foncée, bordé d'étoffe vert bouteille. Sa ceinture est fermée d'oves
concaves en cuivre.

être de quelques chanoines du Puy-Notre-Dame, et celle de Cicéron, la
tête d'Odin lui-même, l'éloquent orateur du chapitre qui commanda des
peintures pour la Librairie, ainsi que le rapporte la chronique.

A qui attribuer cette œuvre qui décèle une grande habileté de main et
une richesse d'imagination unie à une science peu commune, cela est bien
difficile à déterminer. Mérimée disait Garofalo, mais il ignorait la mention
des chroniques qui accorde à la munificence du chanoine Odin la décoration

Ce qu'il faut admirer dans ces quatre groupes, c'est la variété des vête- de la Librairie. Or, Odin est mort en 002 et le Garofalo est né en 1481. 11

ments, des nuances diverses des draperies, la riche collection des bijoux, n'eût donc pu évidemment exécuter ces peintures. Est-ce Ghirlandajo ?

la dissemblance des coiffures. Est-ce Benedetto son frère ? Est-ce Pinturicchio ? Est-ce un artiste célèbre,

Fresque d.ins l'ancienne Librairie du chapitre de la cathédrale du Puy-en-Velav.

L'auteur de cette fresque n'a point affublé ses personnages de visages qui, venu en pèlerinage à Puy-Notre-Dame, a exécuté celte belle œuvre

de convention. Ces têtes sont des portraits, selon toute probabilité ; elles et caché modestement son nom ?

sont en tout cas, comme Mérimée se plaît à le constater, « toutes françaises
et parfaitement gracieuses, quoique un peu maniérées ».

La fresque du Puy-Notre-Dame avait une telle réputation qu'en 1533,
lorsque le roi François Ier se rendit en la ville, rien ne sembla plus galant PETITE CHRONIQUE

à Messieurs les Consuls que de représenter, sur le passage du roi chevalier,
les Sept Arts libéraux de la Librairie capitulaire : « De jeunes dames, dit le

chroniqueur Médicis, faisaient en ce lieu les Arts libérales, toutes accoutrées — Le 3 mai, a eu lieu, à l'hôtel des Invalides, le jugement définitif

de fin taffetas de diverses couleurs, à façons antiques et étranges, et leurs du concours organisé dans le but d'élever un monument au sergent

cheveux et testes à gaudailles, et coiffes de chagues d'or et d'autres façons Blandan et à ses braves compagnons d'armes,

de divers entrelassements étranges. » Quatre ouvrages sont classés :

Quant à Priscien, Aristote, Cicéron et Tubalcaïn, leurs têtes doivent L'auteur du n° 1 reçoit la commande de la statue de 3 m. 3o de

hauteur, ainsi que des deux bas-reliefs dont les dimensions seront déter-
minées par le projet d'architecture.

Le deuxième reçoit 1,200 lr.; le troisième, Soo fr.. et le quatrième,
5oo francs.

Voici la composition du jury institué en vue du concours pour la statue
du sergent Blandan :

Le général Wolff, commandant le 7e corps d'armée, membre président.
Mathurin Moreau, sculpteur, membre.
Chapu, sculpteur, membre.
E. Leroux, sculpteur, membre.

Captier, sculpteur, membre.
Barrias, sculpteur, membre.
Roger Ballu, inspecteur des Beaux-Arts,
membre.

Anatole de La Forge, vice-président de la
Chambre des députés, membre.

G. Thomson, député de l'Algérie, membre.
E. Etienne, député de l'Algérie, membre.
Jules Claretie, président du Comité de
la Société des gens de lettres, membre.

Le colonel Jung, chef du cabinet du
ministre de la guerre, membre.

Le colonel Breugnot, commandant le
260 de ligne, ancien régiment de Blandan,
membre.

Le colonel Trumelet, délégué du Comité
Blandan, membre.

Le capitaine Léon Berger, officier d'or-
donnance du gouverneur de Paris, sous-délé-
gué du Comité Blandan, membre secrétaire.

Ce jury a classé les projets présentés dans
l'ordre suivant :

Pour la statue.

MM. Charles Gauthier . . . . n° 1

Cariés......... n° 2

Gautherin....... n° 3

Aubert......... n» 4

En conséquence, M. Charles Gauthier a
été chargé de l'exécution de la statue.

Les statuaires ayant obtenu ensuite le
plus grand nombre de voix viennent dans
l'ordre suivant :

MM. Croisy, Perrin, de Vasselot, Four-
nier et Lefèvre-Deslonchamps.

Pour les bas-reliefs

MM. Charles Gauthier . ... n" 1

Fournier........n° 2

Croisy.........n° 3

En conséquence, M. Charles Gauthier
sera chargé de l'exécution des deux bas-reliefs
comme de la statue.

— En exécution du décret du 8 novembre
1884 et de la loi du 1"' août 1885, le ministre
du commerce et de l'industrie vient de prendre un arrêté instituant un
concours préparatoire en vue de l'Exposition universelle de 1889.

Ce concours est destiné à mettre en relief les conceptions et les idées
générales qui pourront être utilisées dans la rédaction du projet définitif.
Il est ouvert à tous les ingénieurs et architectes français.

L'arrêté indique les terrains à comprendre dans le futur emplacement
de l'Exposition, la quotité des surfaces à couvrir, et les diverses condi-
tions auxquelles doivent satisfaire les plans à présenter.

Les concurrents devront établir leurs plans à des échelles rigoureuse-
ment déterminées, les signer et les déposer, tendus sur châssis, à la salle
des Fêtes de l'Hôtel de Ville, le 18 mai, de neuf heures du matin à sept
heures du soir.

A la suite d'une exposition publique de quatre jours, les projets seront
 
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