DOI Heft:
Nr. 189 (11 Septembre 1886)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19488#0135
I2Ô
L'ART ORNEMENTAL
EXPLICATION DES PLANCHES
Tombeau de Eenozzo Federighi, évoque de Fiesole,
par Luca délia Robbia. (Eglise de San Francesco di Paola, près de Florence.)
L'exécution de tombeaux somptueux en marbre et en bronze a été
TÊTE de jeune fille.
Terre cuite mexicaine.
l'une des grandes occupations des sculpteurs à toutes les époques de l'his-
toire de l'art, et au xve siècle en particulier; et Luca, sous ce rapport, ne
s'est pas montré inférieur à ses grands contemporains. Malheureusement,
des deux tombeaux qu'il exécuta, l'un, le tombeau d'un jeune frère du duc
de Calabre, dans lequel le marbre et la terre cuite se mariaient harmo-
nieusement, semble perdu. Nous n'avons donc, pour apprécier le talent
de Luca en ce genre de sculpture, que le tombeau de Benozzo Federighi,
mort en 1450.
Le 2 mars 1455, Luca s'engagea à exécuter en marbre le tombeau de
l'évêque de Fiesole; et le cadastre nous apprend que cet ouvrage était
terminé depuis déjà plus d'un an en 1457. Enfin, en I45q, des difficultés
s'étant élevées entre l'artiste et les héritiers de l'évêque, les sculptures
furent examinées et estimées par Andréa di Lazzaro Cavalcanti, dit de
Buggiano.
Placé autrefois dans l'église de San Pancrazio, le tombeau a été, il n'y
a pas fort longtemps, transporté dans l'église de San Francesco di Paola,
près de la colline de Bellosguardo.
Ce tombeau se compose d'un sarcophage encastré dans une niche, et
TÈTE de lion.
Bronze antique.
de forme rectangulaire, sur lequel est couché l'évêque, revêtu de ses orne-
ments épiscopaux. Au-dessus du sarcophage, la paroi est divisée en trois
compartiments, contenant en bas-reliefs : au centre, le Christ sortant du
tombeau et vu à mi-corps; à gauche, la Vierge; à droite, saint Jean. Sur le
Siège en brèche d'Egypte.
devant du sarcophage, deux anges, vêtus de longues tuniques, soutiennent
une couronne qui encadre l'épitaphe du défunt :
REVEREND1 PATRIS
BENOTII DE FIDE
REGIS EPISCOPI FESULAN1
QUI VIR INTEGERRIMjE
VIT^J SUMMA CUM LAUDE
V1XIT ANNOQUE
M.CCCG.L DEFUNCTUS EST
Tout le monument est entouré d'une frise peinte et émaillée, où des
fruits et des fleurs sont réunis en bouquets par des entrelacs; aux angles
inférieurs se voient les armes des Federighi.
Le sarcophage est certainement la meilleure partie de l'œuvre : le
gisant est véritablement un morceau de premier ordre, et les anges sont
d'une telle souplesse, que Ghiberti eût pu les signer sans déroger. Mais les
trois bas-reliefs qui décorent le fond de la niche ne sont pas à la hauteur
du reste. Luca a évidemment sacrifié cette partie accessoire pour faire
mieux ressortir le reste de l'œuvre. Il n'était pas, du reste, indispensable
de traiter, avec autant de soin que la figure de l'évêque, des sculptures
L'ART ORNEMENTAL
EXPLICATION DES PLANCHES
Tombeau de Eenozzo Federighi, évoque de Fiesole,
par Luca délia Robbia. (Eglise de San Francesco di Paola, près de Florence.)
L'exécution de tombeaux somptueux en marbre et en bronze a été
TÊTE de jeune fille.
Terre cuite mexicaine.
l'une des grandes occupations des sculpteurs à toutes les époques de l'his-
toire de l'art, et au xve siècle en particulier; et Luca, sous ce rapport, ne
s'est pas montré inférieur à ses grands contemporains. Malheureusement,
des deux tombeaux qu'il exécuta, l'un, le tombeau d'un jeune frère du duc
de Calabre, dans lequel le marbre et la terre cuite se mariaient harmo-
nieusement, semble perdu. Nous n'avons donc, pour apprécier le talent
de Luca en ce genre de sculpture, que le tombeau de Benozzo Federighi,
mort en 1450.
Le 2 mars 1455, Luca s'engagea à exécuter en marbre le tombeau de
l'évêque de Fiesole; et le cadastre nous apprend que cet ouvrage était
terminé depuis déjà plus d'un an en 1457. Enfin, en I45q, des difficultés
s'étant élevées entre l'artiste et les héritiers de l'évêque, les sculptures
furent examinées et estimées par Andréa di Lazzaro Cavalcanti, dit de
Buggiano.
Placé autrefois dans l'église de San Pancrazio, le tombeau a été, il n'y
a pas fort longtemps, transporté dans l'église de San Francesco di Paola,
près de la colline de Bellosguardo.
Ce tombeau se compose d'un sarcophage encastré dans une niche, et
TÈTE de lion.
Bronze antique.
de forme rectangulaire, sur lequel est couché l'évêque, revêtu de ses orne-
ments épiscopaux. Au-dessus du sarcophage, la paroi est divisée en trois
compartiments, contenant en bas-reliefs : au centre, le Christ sortant du
tombeau et vu à mi-corps; à gauche, la Vierge; à droite, saint Jean. Sur le
Siège en brèche d'Egypte.
devant du sarcophage, deux anges, vêtus de longues tuniques, soutiennent
une couronne qui encadre l'épitaphe du défunt :
REVEREND1 PATRIS
BENOTII DE FIDE
REGIS EPISCOPI FESULAN1
QUI VIR INTEGERRIMjE
VIT^J SUMMA CUM LAUDE
V1XIT ANNOQUE
M.CCCG.L DEFUNCTUS EST
Tout le monument est entouré d'une frise peinte et émaillée, où des
fruits et des fleurs sont réunis en bouquets par des entrelacs; aux angles
inférieurs se voient les armes des Federighi.
Le sarcophage est certainement la meilleure partie de l'œuvre : le
gisant est véritablement un morceau de premier ordre, et les anges sont
d'une telle souplesse, que Ghiberti eût pu les signer sans déroger. Mais les
trois bas-reliefs qui décorent le fond de la niche ne sont pas à la hauteur
du reste. Luca a évidemment sacrifié cette partie accessoire pour faire
mieux ressortir le reste de l'œuvre. Il n'était pas, du reste, indispensable
de traiter, avec autant de soin que la figure de l'évêque, des sculptures