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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 4.1886-1887

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Nr. 191 (25 Septembre 1886)
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i34 L'ART ORNEMENTAL. L'ART ORNEMENTAL. i35

pauvres et aux pèlerins. Église et hospice, tout fut d'abord régi par des
moines augustins. La peste de 1348 frappa tous les moines, à l'exception
du prieur. Celui-ci vécut encore
une vingtaine d'années et laissa,
en mourant, sa dignité à un certain
Luca Moro. Dès 1369, le patriarche
de l'ordre, Francesco Guerini, in-
vestit à perpétuité la famille Moro
de l'administration de l'église et
de l'hospice. Cette fameuse maison
y instituait comme prieur un des
siens, un étranger même suivant
le cas.

L'église, modifiée à diverses
époques, resta ouverte jusqu'à la
chute de la République. Comme
bien d'autres, alors, elle fut fermée,
puis délaissée. Elle avait subi,
autrefois, divers changements dans
ses dispositions intérieures et exté-
rieures, qui correspondaient au
goût romano-byzantin. Mais, au
xvii0 siècle, Clément Moli construi-
sit la façade en marbre d'Istrie,
que nous reproduisons. On lui doit
les statues de la Constance et de
la Miséricorde placées au-dessus
et des deux côtés de la porte,
ainsi que les deux anges soute-
nant une inscription en l'honneur
de Gasparo Moro, philosophe, mort
en 1671, le tout surmonté d'un
buste du même.

En 1828, l'abbé Pianton entre-
prit une restauration d'ensemble
de l'église. L'intérieur était à ce
moment dans un état de délabre-
ment complet. Les murs étaient
moisis ; il n'y avait plus ni portes,
ni fenêtres; le maître-autel était
au même niveau que le dallage
de la nef et fait d'une simple table
de marbre. Dans une chapelle, à
droite, quelques tableaux de Boni-
facio faisaient maigre figure ; une
Sainte Christine, de Mazza, sur
l'autel, ne valait pas mieux. A cette
chapelle aboutissait une arcade
de brique immense, et qui ne tenait
que par miracle. Sur un autre
autel plus petit, se trouvait une
vierge byzantine. On y remarquait
encore un bas-relief de Bastiano .
Buono. Un autel, mélange de bois
et de brique, portait une peinture
de Cima de Conegliano : Tobie et
l'Ange. Dans l'obscure sacristie,
étaient des tableaux et des tapis-
series dévorés par l'humidité et la
moisissure.

L'abbé Pianton fit tomber l'ar-
cade et construire une nouvelle
chapelle.

Le chœur de Sainte-Marie de
la Miséricorde fut alors élevé de
deux marches ; on le surmonta
d'un magnifique autel et de ces

superbes stalles qui coûtèrent 12,000 ducats aux Camaldules de Murano.

Les murailles et la charpente furent exhaussées et deux fenêtres transfor-
mées en niche pour recevoir un San Gaetano et un San Girolamo Miani.

On adossa contre le mur de droite le tombeau de Malipiero, élevé On aurait pu croire que, après tant de dépenses et de sacrifices

au xvie siècle à Sainte-Marie Majeure. faits par l'abbé Pianton pour rendre à la vraie cité des arts ce bijou

famille Moro, déclarés propriétaires de l'église, d'entrevoir une spécu-
lation lucrative pour les déterminer à en faire le sacrifice.

L'Adoration de la Vierge.

Cette composition est une de
celles qui ornaient la façade de
l'église Sainte-Marie de la Miséri-
corde, à Venise.

PETITE CHRONIQUE

Sainte Famille. — nr Plume d'Albert Durer.

On réinstalla le buffet d'orgues; on couvrit tous les murs de tableaux,
le dallage fut réparé, et l'église, perdant son air misérable, devint un

splendide entre tous, tout le monde se serait ligué pour empêcher sa
destruction.

monument imposant. Il n'en a pas été ainsi, et il a suffi, pour les descendants de

L'enseignement technique et
professionnel. — M. Lockroy, mi-
nistre du commerce et de l'indus-
trie, a reçu en audience particu-
lière MM. Denis Poulot, A. Fon-
taine, Mesureur, Albert Cahen et
Leroux, ingénieurs délégués du
comité de la Société des anciens
élèves des Écoles nationales des
Arts-et-Métiers.

Ces messieurs ont remis entre
les mains du ministre un rapport
qui leur avait été demandé, con-
cernant l'organisation générale de
l'enseignement technique et pro-
fessionnel.

Voici les vœux formant la con-
clusion de ce volumineux rapport :
i° Donner le plus grand dé-
veloppement possible à l'enseigne-
ment du travail manuel, du dessin
linéaire et du dessin artistique à
l'école primaire.

20 Donner ces deux enseigne-
ments d'après des méthodes péda-
gogiques et rationnelles ;

3° Centraliser la direction de
tous les établissements d'ensei-
gnement technique au ministère
du commerce et de l'industrie;

4° Multiplier les écoles d'ap-
prentissage pour former des ou-
vriers dans toutes les professions
5° Créer des cours profession-
nels du jour et du dimanche dans
les localités dont l'importance ne
comporte pas la création d'écoles
d'apprentissage ;

6° Laisser à l'initiative et aux
ressources locales le rôle prépon-
dérant dans la création des écoles
d'apprentissage ;

7° Créer des écoles profes-
sionnelles régionales formant le
second degré de l'enseignement
technique et servant de prépara-
tion aux carrières industrielles,
commerciales et agricoles, ainsi
qu'aux écoles supérieures d'in-
dustrie, de commerce et d'agri-
culture ;

8° Adapter l'enseignement pro-
fessionnel aux besoins de la région ;
90 Laisser aux Conseils généraux et aux associations régionales ou
locales le rôle prépondérant dans la fondation des écoles professionnelles ;
io° Introduire des méthodes raisonnées dans les écoles techniques du
 
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