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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 4.1886-1887

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Nr. 192 (2 Octobre 1886)
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i38

L'ART ORNEMENTAL.

Son œuvre se trouve ordinairement réuni dans un volume in-folio,
intitulé : «Œuvres du sieur D. MAROT, architecte de Guillaume III, roi
de la Grande-Bretagne, contenant plusieurs pensées utiles aux architectes,
peintres, sculpteurs, orfèvres, jardiniers et autres ; le tout en faveur de
ceux qui s'appliquent aux beaux-arts. A Amsterdam, chez l'auteur. 1712. »

Le volume de D. Marot, qui se trouve à la Bibliothèque de Paris,
contient des, intérieurs de salle à manger, de bibliothèques, de cabinets,
de chambres à coucher, de lits garnis de rideaux et de sièges. On y trouve
aussi divers plafonds, des cheminées, des panneaux d'ornement, des
modèles de broderies, de vases, de fontaines, d'étagères, de consoles,
de torchères, de pendules, de carrosses, de chaises à porteurs, etc., etc.

En tout, deux cent quatre-vingt-dix pièces, qui constituent une véri-
table encyclopédie de l'art ornemental de la moitié du xvii0 siècle. Ces
compositions, quoique dessinées et gravées en Hollande, ont bien le
caractère français; on voit que Daniel Marot avait conservé les bonnes
traditions qu'il possédait et qu'il avait puisées à l'école de son père.

La Mort, par Ligier Eichier.

L'étrange statue que nous reproduisons, connue sous le nom de
la Mort, est placée dans l'église Saint-Pierre, à Bar-le-Duc, au fond d'une
petite chapelle, près de laquelle on lit une inscription ainsi conçue :
« Ce squelette, ouvrage de Ligier Richier, se trouvait autrefois dans
l'église Saint-Maxe de Bar-le-Duc, et servait de mausolée à René de Cha-
lons, prince d'Orange, tué en 1544, au siège de Saint-Dizier. C'est Louise
de Lorraine, épouse de ce prince et sœur du duc François Ier, qui le fit
sculpter, en mémoire et comme symbole de son amour pour René. Elle fit
placer le cœur du prince dans la main gauche du squelette, et il y resta jus-
qu'en 17Q3, enfermé dans un étui de vermeil. Pendant la Révolution, il fut
enlevé, ce qui ne put se faire sans mutiler la main qui le portait. Depuis,
cette main fut restaurée et supporte actuellement un cœur moulé en
plâtre. Lors de la démolition de l'église Saint-Maxe, les cendres des
anciens souverains du Barrois, qui étaient dispersées dans différents tom-

beaux, furent apportées ici et réunies sous le squelette, dans une même
tombe. »

Il paraît que le prince avait, par humilité, demandé à être représenté
sur son tombeau tel qu'il serait un an après sa mort, et sa femme chargea
Ligier Richier d'élever un monument, en se conformant strictement aux
volontés de son mari. Une pareille besogne était tout à fait conforme au
tempérament du sculpteur lorrain : il fit, comme on en peut juger, non
un véritable squelette, mais une figure macabre-, un cadavre à demi
putréfié, qui, rongé par les vers et laissant voir des chairs desséchées
tombant par lambeaux, lève sa tête vers le ciel en présentant à Dieu son
cœur qu'il tient dans sa main. C'est d'un effet horrible, même un peu
répugnant, mais c'est aussi pittoresque et intéressant.

Porte de l'église d'Épinal.

L'église d'Epinal, dédiée à saint Garic. remonte au xc siècle, mais elle
a subi de nombreux remaniements. Quelques parties sont romanes, les

autres gothiques. La nef se distingue par ses colonnettes cannelées, dont
les arcades sont subdivisées en deux baies. Sa grosse tour carrée est
romane.

Culs-de-lampe composés et gravés par Sébastien Le Clerc.

Sébastien Le Clerc est né à Metz eu 16.17. A l'âge de douze ans, il
dessinait déjà fort bien et donnait des leçons. « Il était si faible et si fluet,
dit Mariette, que l'hyver il avait des engelures et ne pouvait marcher, et
que les dames qui voulaient l'employer étaient obligées d'envoyer un valet
pour l'emporter entre ses bras. C'est à peu près en ce temps-là qu'il a
fait les figures de nations dessinées à la main, qui sont dans son recueil,
et il s'en servait comme de modèles qu'il donnait à ceux qu'il instruisait.
A vingt-deux ou vingt-trois ans, il fut reçu ingénieur-géographe de M. de
la Ferté ; mais, n'ayant pas pu y rester à cause de sa délicatesse, il fut
obligé de se remettre à la gravure. C'est de lui-même que je sais cela... »

« Sébastien Le Clerc, dit encore Mariette, était sage et réglé dans ses
 
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