DOI Heft:
Nr. 194 (16 Octobre 1886)
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L'ART ORNEMENTAL
Un artiste de beaucoup de talent, M. Tournois, qui est bourguignon même que la Ville vient d'entrer en pourparlers avec la Compagnie
— il est né à Chazeuil (Côte-d'Or), — est l'auteur du monument. Prix ge'nérale des omnibus pour acquérir de celle-ci le bâtiment servant de
de Rome de 1857, médaillé aux Salons de 1868, 18S9 et 1870, M. Joseph dépôt qu'elle possède sur un terrain attenant à celui des Arènes, et dans
Tournois est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1878. les profondeurs duquel il existe, d'après les sondages faits, d'autres ruines
de l'ancien Paris.
— On vient de découvrir, dans l'église de May-sur-Orne, une magni-
fique dalle funéraire à double personnage, de la fin du xve siècle.
L'éclat de cette cérémonie sera rehaussé par la lecture d'une poésie
due à la plume si habile et si classique de M. Lucien Paté, qui a déjà
célébré avec un rare bonheur d'expressions la gloire de Lamartine, lors
de l'érection de la statue de Falguière à Mâcon, et qui est considéré à bon
droit comme le poète par excellence de la Bourgogne. Elle représente, sous des dais ornés, un chevalier et une dame, mains
L'es lecteurs de l'Art ornemental seront des premiers à lire les magni- jointes et avec le costume caractéristique. L'attention de la Société des
Antiquaires de Normandie a été appelée par MM. Aimé Jacquier et Simon
sur ce curieux monument.
On a inauguré à Carcassonne, le 26 septembre, la statue de Barbés.
La statue, en bronze, est édifiée au rond-point du boulevard Barbès; — Le Musée Borgia de la Propagande s'est enrichi de plusieurs dons
offerts par Léon XIII. Ce sont des vases en bronze ciselé, des éventails,
fiques vers que le génie de Rude a inspirés à M. Lucien Paté.
Porte de la maison n • 24,
rue Vieille-Bourse, à Anvers.
elle est l'œuvre de M. Falguières. Barbès est debout, pensif, le bras
gauche sur la hanche, le bras droit dans une longue redingote, le fusil
allongé à ses pieds entre ses jambes. La statue révèle bien un rêveur et
un lutteur. Comme inscription : «A Barbès. —Vivre libre ou mourir. »
— Après avoir fait beaucoup de bruit autour des Arènes de Lutèce,
voici que depuis fort longtemps on ne parle plus de ces restes du vieux
Paris. Les terrains, fouillés en tous sens et percés de larges tranchées,
ont de nouveau repris un aspect agreste et sauvage. Plantes et arbustes
s'y sont développés avec une telle vigueur que plusieurs coins de ce vaste
emplacement se trouvent aujourd'hui changés en véritables bosquets.
M. Alphand a cependant préparé un projet tendant à transformer
cette enceinte en un square, dont le principal attrait serait évidemment
les ruines des anciennes Arènes mises en relief par des travaux d'art
complémentaires.
Ce projet n'est nullement abandonné. Il tient toujours. Nous apprenons
Porte de la loge d'assemblée de la corporation des bateliers,
rue des Serments (Gildenkamerstraat), à Anvers.
des objets d'ivoire finement travaillés, de petits meubles en bronze et en
bois doré, des broderies de soie et d'or ainsi que des monnaies indiennes.
Ces objets ont été envoyés au pape par les missionnaires de Chine.
•— La statue colossale de Ramsès II, qui fut offerte à l'Angleterre au
commencement du siècle actuel en même temps que l'Aiguille de Cléo-
pâtre, et qui gît encore enterrée à Memphis, sera transportée à Londres
l'année prochaine.
Le gigantesque monument antique sera placé dans le voisinage du
« Albert Hall », les quais ne présentant pas, comme pour l'Aiguille, une
situation convenable.
On estime que pour dégager la statue, l'empaqueter et la transporter,
il faudra au moins sacrifier 5,ooo livres sterling, les difficultés du chemin
étant énormes.
G. Dargenty
Paris. — Imprimerie de l'Ait, E. Ménard et J. Auonv, 41, rue de la Victoire.
Le Gérant : EUGÈNE VÉRON.
L'ART ORNEMENTAL
Un artiste de beaucoup de talent, M. Tournois, qui est bourguignon même que la Ville vient d'entrer en pourparlers avec la Compagnie
— il est né à Chazeuil (Côte-d'Or), — est l'auteur du monument. Prix ge'nérale des omnibus pour acquérir de celle-ci le bâtiment servant de
de Rome de 1857, médaillé aux Salons de 1868, 18S9 et 1870, M. Joseph dépôt qu'elle possède sur un terrain attenant à celui des Arènes, et dans
Tournois est chevalier de la Légion d'honneur depuis 1878. les profondeurs duquel il existe, d'après les sondages faits, d'autres ruines
de l'ancien Paris.
— On vient de découvrir, dans l'église de May-sur-Orne, une magni-
fique dalle funéraire à double personnage, de la fin du xve siècle.
L'éclat de cette cérémonie sera rehaussé par la lecture d'une poésie
due à la plume si habile et si classique de M. Lucien Paté, qui a déjà
célébré avec un rare bonheur d'expressions la gloire de Lamartine, lors
de l'érection de la statue de Falguière à Mâcon, et qui est considéré à bon
droit comme le poète par excellence de la Bourgogne. Elle représente, sous des dais ornés, un chevalier et une dame, mains
L'es lecteurs de l'Art ornemental seront des premiers à lire les magni- jointes et avec le costume caractéristique. L'attention de la Société des
Antiquaires de Normandie a été appelée par MM. Aimé Jacquier et Simon
sur ce curieux monument.
On a inauguré à Carcassonne, le 26 septembre, la statue de Barbés.
La statue, en bronze, est édifiée au rond-point du boulevard Barbès; — Le Musée Borgia de la Propagande s'est enrichi de plusieurs dons
offerts par Léon XIII. Ce sont des vases en bronze ciselé, des éventails,
fiques vers que le génie de Rude a inspirés à M. Lucien Paté.
Porte de la maison n • 24,
rue Vieille-Bourse, à Anvers.
elle est l'œuvre de M. Falguières. Barbès est debout, pensif, le bras
gauche sur la hanche, le bras droit dans une longue redingote, le fusil
allongé à ses pieds entre ses jambes. La statue révèle bien un rêveur et
un lutteur. Comme inscription : «A Barbès. —Vivre libre ou mourir. »
— Après avoir fait beaucoup de bruit autour des Arènes de Lutèce,
voici que depuis fort longtemps on ne parle plus de ces restes du vieux
Paris. Les terrains, fouillés en tous sens et percés de larges tranchées,
ont de nouveau repris un aspect agreste et sauvage. Plantes et arbustes
s'y sont développés avec une telle vigueur que plusieurs coins de ce vaste
emplacement se trouvent aujourd'hui changés en véritables bosquets.
M. Alphand a cependant préparé un projet tendant à transformer
cette enceinte en un square, dont le principal attrait serait évidemment
les ruines des anciennes Arènes mises en relief par des travaux d'art
complémentaires.
Ce projet n'est nullement abandonné. Il tient toujours. Nous apprenons
Porte de la loge d'assemblée de la corporation des bateliers,
rue des Serments (Gildenkamerstraat), à Anvers.
des objets d'ivoire finement travaillés, de petits meubles en bronze et en
bois doré, des broderies de soie et d'or ainsi que des monnaies indiennes.
Ces objets ont été envoyés au pape par les missionnaires de Chine.
•— La statue colossale de Ramsès II, qui fut offerte à l'Angleterre au
commencement du siècle actuel en même temps que l'Aiguille de Cléo-
pâtre, et qui gît encore enterrée à Memphis, sera transportée à Londres
l'année prochaine.
Le gigantesque monument antique sera placé dans le voisinage du
« Albert Hall », les quais ne présentant pas, comme pour l'Aiguille, une
situation convenable.
On estime que pour dégager la statue, l'empaqueter et la transporter,
il faudra au moins sacrifier 5,ooo livres sterling, les difficultés du chemin
étant énormes.
G. Dargenty
Paris. — Imprimerie de l'Ait, E. Ménard et J. Auonv, 41, rue de la Victoire.
Le Gérant : EUGÈNE VÉRON.