DOI Heft:
Nr. 196 (30 Octobre 1886)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19488#0163
l'art ornemental. i55
Hugues des Hazards, qui était natif de Blénod, avait fait bâtir là un
château dont il reste encore les ruines, et une église où il a été inhumé.
Le tombeau, qui n'a pas moins de quatre mètres de hauteur, présente la
forme d'une espèce de tableau en bas-relief, appliqué au mur de gauche,
dans le chœur, et entouré de pilastres, d'une corniche et d'un socle. Les
pilastres sont décorés d'arabesques élégantes. Au milieu du monument est
l'évêque couché, revêtu de ses vêtements épiscopaux, les mains jointes et les
pieds posés sur un lion. Au-dessous de l'évêque, dix religieuses en larmes,
et distribuées dans cinq niches, portent une banderole sur laquelle on lit
cette devise : Nasci, laborare, mori. Un autre bas-relief, dont les figures
sont un peu plus grandes, décore le haut du tombeau et représente évi-
Intérieur de la cathédrale de Toul.
Toul, surnommée la Sainte, à cause du grand nombre de ses évêques
canonisés, est une des plus anciennes villes de France. Elle possède deux
églises remarquables : Saint-Etienne et Saint-Gengould.
L'église de Saint-Etienne, autrefois cathédrale, aujourd'hui simple
église paroissiale, est remarquable par la légèreté de sa construction.
« La cathédrale de Toul, dit M. Henri Lepage, est d'une grande
beauté comme monument architectural; mais son portail, surtout, est un
chef-d'œuvre. Ses deux tours si élégamment découpées, sa jolie tourelle
demment les Sept Arts libéraux. de l'horloge, ses légères aiguilles,
Mais ils s^ ^ ■" sa ^ ses
ardemment un fils qui pût porter ^^^^M M j ^^ ^ jubé, qui ^ du
sance. Bereswinde devint grosse; É^^PB||^ ■■)■■ • ^'l^fi I ! m^^' \ 1 ^^"^fraBB» ' I ' s't aussi à cette époque un monu-
mais, au lieu d'un fils, ce fut une ..IKEw'î^f*: $ f|f/J II : flKlt' '-! I '< 1 ' il IIHhHk 1 j 1 S' ' ment élevé à la Sloire de Jeanne
fille, et, qui pis est, une fille SI;llfeÈ^v! -1 ji vffÉ^Hjnllsi• * ïl|-i ' Pr''''!HWPBl ''-!»' d'Arc- L'héroïne de Domremy
aveugle qu'elle mit au monde. 1 fB^PP^r'^j^- 0,?' 'V^ÀJwÊ\ ni'' HpIlIP^ i •' était rePr6sentée en guerrière.
Le duc est furieux: il chasse IP^I!!!''', ! «Pjm'vj- WÊ'l ! I ; S -ffl^^ï' 1 " tenant en main son étendard,
l'enfant. La nourrice l'emporte 1111111 P ' 'rj l ]'^! IBil;!^1 \àî ' l'Ilh^^W!:' i i L'église de Saint-Etienne pos-
et va trouver saint Ehrard et pKffÉi H1 4^ lll' 'i I è*' ' j k*s\âËÊ} 'WfflÊr^ | ■ i ' lh sède des vitraux remarquables et
saint Hidolphe, qui^baptisent la ^^gQ M^I^^H|||II_ 'ii-j^g p " ™ S'fge éPiscopal en pierre
sacrement,^ ses^ yeux r^v^rin^nt ^^^^^ '■-G*™d>^^ qui date du xiu« si^cle^
Odile grandit, et sa beauté devient l^^^^^p| ''^^^^^^^S^^j - ~— .'^, • --J^ " ferme plusieurs pierres tombales
merveilleuse. Le duc alors relié- ; ï!.' \ j^^gjf1, ^^^^M^^^bF^u -'- " ' intéressantes, entre autres celle
chit qu'un gendre puissant pour- !_ ^^J^^^^^f-^^^^_ilT^^-TT",^ i-"^7"-^T*^^ qui est située dans le transept
rait servir ses vues. Il annonce à ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^S^=^^^^^=5S-~'^"-"^'-^. du nord, et qui représente trois
sa fille la résolution qu'il a prise Intérieur de la cathédrale de Toul. figures dans l'attitude de la prière,
de la marier. Odile déclare qu'elle sous une triple ogive surmontée
s'est vouée à Dieu. Fureur du de pyramides sculptées, entre
duc. Odile quitte le toit paternel. Son père la poursuit à travers les mon- lesquelles sont des armoiries. Un cloître, dont le style marque la dernière
tagnes et les forêts. Il est sur le point de l'atteindre, lorsque la terre époque des constructions à ogives, est annexé à l'église et forme la partie
s'entr'ouvre pour recevoir la sainte. Confondu par le miracle qui vient la plus curieuse de l'édifice,
de s'accomplir sous ses yeux, le duc jure de ne plus contrarier désor-
mais la vocation de sa fille. L'antique château se change alors en monas-
tère, et les jeunes filles de la noblesse austrasienne et bourguignonne
viennent se consacrer au Seigneur sous la direction de sainte Odile.
Sainte Odile n'est pas seulement le type de la Vierge austère, la tradi-
tion veut encore en faire une artiste. On la représente comme imposant
à ses religieuses l'obligation de transcrire des manuscrits et de les orner
de miniatures.
Fresque du tombeau Golini. (L'Ame du mort quittant la terre.)
Ce beau morceau appartient au Musée Étrusque de Florence.
PETITE CHEONIQUE
— Musée Coudé. Les termes de l'acte de donation du domaine de
Chantilly à l'Institut de France ont été arrêtés et approuvés par la commis-
sion spéciale, composée de MM. Barthélémy Saint-Hilaire, Aucoc, Jules
Simon, C. Doucet, Delaborde, Rousse, Bocher, Limbourg et Denormandie.
L'acte, dressé par Me Fontana, notaire, va être soumis, selon l'usage,
Hugues des Hazards, qui était natif de Blénod, avait fait bâtir là un
château dont il reste encore les ruines, et une église où il a été inhumé.
Le tombeau, qui n'a pas moins de quatre mètres de hauteur, présente la
forme d'une espèce de tableau en bas-relief, appliqué au mur de gauche,
dans le chœur, et entouré de pilastres, d'une corniche et d'un socle. Les
pilastres sont décorés d'arabesques élégantes. Au milieu du monument est
l'évêque couché, revêtu de ses vêtements épiscopaux, les mains jointes et les
pieds posés sur un lion. Au-dessous de l'évêque, dix religieuses en larmes,
et distribuées dans cinq niches, portent une banderole sur laquelle on lit
cette devise : Nasci, laborare, mori. Un autre bas-relief, dont les figures
sont un peu plus grandes, décore le haut du tombeau et représente évi-
Intérieur de la cathédrale de Toul.
Toul, surnommée la Sainte, à cause du grand nombre de ses évêques
canonisés, est une des plus anciennes villes de France. Elle possède deux
églises remarquables : Saint-Etienne et Saint-Gengould.
L'église de Saint-Etienne, autrefois cathédrale, aujourd'hui simple
église paroissiale, est remarquable par la légèreté de sa construction.
« La cathédrale de Toul, dit M. Henri Lepage, est d'une grande
beauté comme monument architectural; mais son portail, surtout, est un
chef-d'œuvre. Ses deux tours si élégamment découpées, sa jolie tourelle
demment les Sept Arts libéraux. de l'horloge, ses légères aiguilles,
Mais ils s^ ^ ■" sa ^ ses
ardemment un fils qui pût porter ^^^^M M j ^^ ^ jubé, qui ^ du
sance. Bereswinde devint grosse; É^^PB||^ ■■)■■ • ^'l^fi I ! m^^' \ 1 ^^"^fraBB» ' I ' s't aussi à cette époque un monu-
mais, au lieu d'un fils, ce fut une ..IKEw'î^f*: $ f|f/J II : flKlt' '-! I '< 1 ' il IIHhHk 1 j 1 S' ' ment élevé à la Sloire de Jeanne
fille, et, qui pis est, une fille SI;llfeÈ^v! -1 ji vffÉ^Hjnllsi• * ïl|-i ' Pr''''!HWPBl ''-!»' d'Arc- L'héroïne de Domremy
aveugle qu'elle mit au monde. 1 fB^PP^r'^j^- 0,?' 'V^ÀJwÊ\ ni'' HpIlIP^ i •' était rePr6sentée en guerrière.
Le duc est furieux: il chasse IP^I!!!''', ! «Pjm'vj- WÊ'l ! I ; S -ffl^^ï' 1 " tenant en main son étendard,
l'enfant. La nourrice l'emporte 1111111 P ' 'rj l ]'^! IBil;!^1 \àî ' l'Ilh^^W!:' i i L'église de Saint-Etienne pos-
et va trouver saint Ehrard et pKffÉi H1 4^ lll' 'i I è*' ' j k*s\âËÊ} 'WfflÊr^ | ■ i ' lh sède des vitraux remarquables et
saint Hidolphe, qui^baptisent la ^^gQ M^I^^H|||II_ 'ii-j^g p " ™ S'fge éPiscopal en pierre
sacrement,^ ses^ yeux r^v^rin^nt ^^^^^ '■-G*™d>^^ qui date du xiu« si^cle^
Odile grandit, et sa beauté devient l^^^^^p| ''^^^^^^^S^^j - ~— .'^, • --J^ " ferme plusieurs pierres tombales
merveilleuse. Le duc alors relié- ; ï!.' \ j^^gjf1, ^^^^M^^^bF^u -'- " ' intéressantes, entre autres celle
chit qu'un gendre puissant pour- !_ ^^J^^^^^f-^^^^_ilT^^-TT",^ i-"^7"-^T*^^ qui est située dans le transept
rait servir ses vues. Il annonce à ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^S^=^^^^^=5S-~'^"-"^'-^. du nord, et qui représente trois
sa fille la résolution qu'il a prise Intérieur de la cathédrale de Toul. figures dans l'attitude de la prière,
de la marier. Odile déclare qu'elle sous une triple ogive surmontée
s'est vouée à Dieu. Fureur du de pyramides sculptées, entre
duc. Odile quitte le toit paternel. Son père la poursuit à travers les mon- lesquelles sont des armoiries. Un cloître, dont le style marque la dernière
tagnes et les forêts. Il est sur le point de l'atteindre, lorsque la terre époque des constructions à ogives, est annexé à l'église et forme la partie
s'entr'ouvre pour recevoir la sainte. Confondu par le miracle qui vient la plus curieuse de l'édifice,
de s'accomplir sous ses yeux, le duc jure de ne plus contrarier désor-
mais la vocation de sa fille. L'antique château se change alors en monas-
tère, et les jeunes filles de la noblesse austrasienne et bourguignonne
viennent se consacrer au Seigneur sous la direction de sainte Odile.
Sainte Odile n'est pas seulement le type de la Vierge austère, la tradi-
tion veut encore en faire une artiste. On la représente comme imposant
à ses religieuses l'obligation de transcrire des manuscrits et de les orner
de miniatures.
Fresque du tombeau Golini. (L'Ame du mort quittant la terre.)
Ce beau morceau appartient au Musée Étrusque de Florence.
PETITE CHEONIQUE
— Musée Coudé. Les termes de l'acte de donation du domaine de
Chantilly à l'Institut de France ont été arrêtés et approuvés par la commis-
sion spéciale, composée de MM. Barthélémy Saint-Hilaire, Aucoc, Jules
Simon, C. Doucet, Delaborde, Rousse, Bocher, Limbourg et Denormandie.
L'acte, dressé par Me Fontana, notaire, va être soumis, selon l'usage,