Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 4.1886-1887

DOI Heft:
Nr. 197 (6 Novembre 1886)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19488#0166

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
158

L'ART ORNEMENTAL.

l'italien croce (croix), il lui vient de ce que, jadis, elle était surmontée
d'une petite pièce transversale qui lui donnait la forme d'une croix en tau.

On distingue trois parties dans une crosse : le bâton, la boule ou le
globe, et la recourbure ou volute. Dans le principe, le bâton constituait seul
la crosse; on la faisait souvent en bois, particulièrement en bois de cyprès.
Plus tard, on termina ce bâton, tantôt par le croisillon dont nous venons
de parler, tantôt par une tête humaine ou par une boule que surmontait
presque toujours une petite croix. Enfin, on ajouta à cette même boule la
volute, qui, toutefois, n'a pris ses dimensions actuelles qu'à une époque
relativement récente. En même temps, on substitua les métaux précieux
au bois primitivement employé, et on fit de l'instrument, particulièrement
de sa partie supérieure, un travail d'orfèvrerie d'une grande richesse. Les
évêques ne tiennent la crosse que dans les processions ou quand ils
donnent la bénédiction pastorale. Dans toute autre circonstance, ils la font
porter devant eux par un prêtre qui, pour cette raison, s'appelle porte-crosse.

A Rome, aucun évêque n'a le droit de porter la crosse, car c'est le
souverain pontife qui est l'évêque propre de la ville. Enfin les abbés et les
abbesses de certaines abbayes portaient autrefois la crosse, mais en
tournant intérieurement la partie recourbée, afin de montrer que leur
juridiction était intérieure et ne s'étendait pas au delà de leur monastère.

La crosse en usage dans l'église grecque consiste en un bâton terminé
par une boule, une croix, un tau ou deux serpents entrelacés dont les
têtes se regardent. Celle des évêques arméniens est recourbée, mais la
recourbure représente un serpent, symbole de la prudence épiscopale.

Église de Rosheim,

La jolie église de Rosheim est un monument très complet du style
roman alsacien.

Sa construction se rattache à une légende très populaire en Alsace.

/

Kg lise de Rosheim.

Le comte de Salen avait eu plusieurs iils, mais il ne lui en restait plus
qu'un, car les loups avaient successivement dévoré tous les autres.

On exerçait sur le dernier une surveillance de tous les instants. Il fut
cependant, un jour, malgré toutes les précautions, surpris lui-même par
un loup, qui le saisit et l'emporta au fond des bois.

Le comte, désespéré, s'en alla trouver un saint ermite, qui lui promit
de nouveaux héritiers s'il bâtissait une église à l'endroit que lui indiquerait
un oiseau de la forêt.

Un jour que le comte errait dans ses domaines, en proie à son violent
chagrin, il vit arriver un oiseau qui se mit à tournoyer autour de lui, et,
reconnaissant le signe céleste dont l'ermite lui avait parlé, il fonda en ce
lieu l'église de Saint-Pierre et Saint-Paul. C'est pour cela qu'un oiseau est
sculpté sur le faîte du fronton et qu'on voit aux angles un loup tenant un
enfant qu'il s'apprête à dévorer.

Il paraît aussi que, tandis qu'on bâtissait l'église, l'argent fit défaut.
L'architecte organisa une quête dans la contrée, et la dévotion des fidèles

lui fournit les fonds nécessaires pour achever l'œuvre commencée. Pour
perpétuer le souvenir de cette quête, l'architecte s'est représenté lui-même,
au pied du rocher, dans l'attitude d'un homme accroupi qui tient une
bourse à la main.

« L'église de Rosheim, dit M. Bœswihvald, est un monument excep-
tionnel dans l'architecture du xu° siècle en Alsace et sur les bords du
Rhin. Elle se distingue tout particulièrement par le style, la variété et
l'originalité de ses sculptures, ainsi que par la beauté des profils, de ses
bases et de ses corniches. Les chapiteaux cubiques des colonnes de la nef,
tous variés de composition, n'ont d'analogues dans aucun des monuments
de la même époque, en Alsace. »

Ave Maria.

Sculpture en bois du xvi" siècle dans l'église Saint- Laurent, à Nuiembef};.
Cette très remarquable sculpture est de Veit Stoss. Les figures princi»
 
Annotationen