DOI Heft:
No 622 (15 Mai 1886)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19272#0042
25e Année
L'ART POUR POU S
N° 622
XVIe SIECLE. — école suisse PORTRAIT DE FEMME
(costumes) par hans iiolbein
~,, /77ÎT,
ANNA SCHECKENPÛRLIN
UXOR IACOBI MEIERI
n n fi i I i c fmn n^n m TU Kl
.73 : JlitOn <■ pf'c.u/j>!l ? o i>
Coniuliô quoLidaiii T^eipuJolica? J^nlïJiculI?
o j>( un ç nien tx ■
loii ilJoJJjoin piirxif aumuu aovn s XVIII. exf :Baiîl:in JW.uCco "Fcfchî ano »
1 _________<ï___ - '
Suivant la coutume du moyen âge, qui prescrivait aux I
femmes mariées de cacher leur chevelure, le portrait de
respectable Dame Anna Scheckenpurlin la présente coiffée
d'une pièce de fine toile de Venise ouvrée, serrant la tête
et les cheveux , et retombant en écharpe. Mlle porte un
collier de perles et une chaîne d'or dont les extrémités ne }
sont pas visibles parce que les femmes avaient coutume d'y
attacher quelques amulettes, médailles, reliques, ou autres
objets de saintelé. l'ornementation de la chemisette est
des plus curieuses : c'est une broderie d'or sur bandes de
soie de couleur, composée de palmettes à l'antique, aller-
nées d'entrelacs à la vénitienne, pour la bande qui couvre j
l'ourlet du pourtour. Sur le devant, trois bandes de soie
larges sont séparées par d'autres broderies d'or disposées en
rinceaux , et couvertes par des réseaux de cordonnets de
grosse soie blanche, dont les bouts retombent en dehors et
se détachent sur la bande de velours noir qui circonscrit
l'éohancrure de la robe. Celte bande porte six médaillons
d'argent repercé à jour, formés de rinceaux de fleurs et de
feuillages. Il n'y aurait rien d'étonnant à ce (pièces mé-
daillons, que nous ne retrouvons nulle part ailleurs ainsi
placés, fussent: des objets de curiosité rapportés de l'ex-
trême Orient par les navigateurs vénitiens qui, dès le
xiu» siècle (voir la relation îles voyages de Marco Po]o\
avaient noue des relations commerciales avec ces lointains
pays. Nous ne devons pas omettre dans notre description
la petite crête de passementerie qui forme les bords de la
broderie de l'ourlet, et qui, avec un goût très raffiné, corrige
la dureté du contour par une répétition de houpettes de
soie blanche saillantes. La broderie de cette chemisette
paraît d'origine vénitienne; et il n'y a rien d'extraordinaire
à cela, puisqu'à cette époque tous les pays suisses et les
contrées avoisinantes étaient inondées de colporteurs lom-
bards qui y pénétraient par la route du Saint-Gothard, la-
quelle, de temps immémorial, mettait les Pays-Bas en
communication avec l'Italie, par Bâle et la vallée du Rhin.
2587
L'ART POUR POU S
N° 622
XVIe SIECLE. — école suisse PORTRAIT DE FEMME
(costumes) par hans iiolbein
~,, /77ÎT,
ANNA SCHECKENPÛRLIN
UXOR IACOBI MEIERI
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Coniuliô quoLidaiii T^eipuJolica? J^nlïJiculI?
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Suivant la coutume du moyen âge, qui prescrivait aux I
femmes mariées de cacher leur chevelure, le portrait de
respectable Dame Anna Scheckenpurlin la présente coiffée
d'une pièce de fine toile de Venise ouvrée, serrant la tête
et les cheveux , et retombant en écharpe. Mlle porte un
collier de perles et une chaîne d'or dont les extrémités ne }
sont pas visibles parce que les femmes avaient coutume d'y
attacher quelques amulettes, médailles, reliques, ou autres
objets de saintelé. l'ornementation de la chemisette est
des plus curieuses : c'est une broderie d'or sur bandes de
soie de couleur, composée de palmettes à l'antique, aller-
nées d'entrelacs à la vénitienne, pour la bande qui couvre j
l'ourlet du pourtour. Sur le devant, trois bandes de soie
larges sont séparées par d'autres broderies d'or disposées en
rinceaux , et couvertes par des réseaux de cordonnets de
grosse soie blanche, dont les bouts retombent en dehors et
se détachent sur la bande de velours noir qui circonscrit
l'éohancrure de la robe. Celte bande porte six médaillons
d'argent repercé à jour, formés de rinceaux de fleurs et de
feuillages. Il n'y aurait rien d'étonnant à ce (pièces mé-
daillons, que nous ne retrouvons nulle part ailleurs ainsi
placés, fussent: des objets de curiosité rapportés de l'ex-
trême Orient par les navigateurs vénitiens qui, dès le
xiu» siècle (voir la relation îles voyages de Marco Po]o\
avaient noue des relations commerciales avec ces lointains
pays. Nous ne devons pas omettre dans notre description
la petite crête de passementerie qui forme les bords de la
broderie de l'ourlet, et qui, avec un goût très raffiné, corrige
la dureté du contour par une répétition de houpettes de
soie blanche saillantes. La broderie de cette chemisette
paraît d'origine vénitienne; et il n'y a rien d'extraordinaire
à cela, puisqu'à cette époque tous les pays suisses et les
contrées avoisinantes étaient inondées de colporteurs lom-
bards qui y pénétraient par la route du Saint-Gothard, la-
quelle, de temps immémorial, mettait les Pays-Bas en
communication avec l'Italie, par Bâle et la vallée du Rhin.
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