DOI Heft:
No 630 (15 Septembre 1886)
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25e Année
L'ART POUR TOUS
N° 630
XVIe SIÈCLE. — école italienne PILASTRES DE COMPARTIMENTS ET D'ARABESQUES
Loges du Vatican par raphael
Les Heures
(N° i)
Digne continuateur des embellissements
entrepris par le pape Jules II au Vatican,
Jean de Médicis, fils de Laurent de Médicis,
lit fleurir les sciences et les arts dès son
avènement au trône pontifical, sous le nom
de Léon X, en 1513. Tout en donnant la plus
grande impulsion aux travaux de construc-
tion de la basilique de Saint-Pierre (Michel-
Ange), il chargea Raphaël de travaux de dé-
corations nouvelles, dans diverses parties du
magnifique Palais Pontifical.
Les célèbres Loges forment une galerie
ouverte (aujourd'hui protégée par un vitrage
contre les intempéries des saisons) composée
d'une série de travées séparées par des pi-
lastres formant point d'appui à des arcades,
sur lesquelles viennent s'appuyer des voûtes
peintes représentant des sujets de l'Ancien
Testament.
La surface murale qui s'étend en face des
arcades à jour est distribuée en pilastres,
accouplés par trois. Chacun des pilastres-
milieu est en saillie sur les deux autres et
se relie par un arc aux pilastres correspon-
dants des arcatures à jour. 11 est orné de
riches arabesques (feuillages, ligures di-
verses, etc.), qui se détachent sur les deux
pilastres voisins; ceux-ci sont, en général,
décorés de compartiments purement géomé-
triques, formant des caissons, panneaux, mé-
daillons, etc., entourés de moulures peintes.
On voit, dans chacun des pilastres latéraux
de notre gravure, trois médaillons (haut, bas
et milieu) à sujets empruntés aux camées an-
tiques. Ils sont reliés l'un à l'autre par des
caissons losanges avec sujets analogues, ac-
compagnés haut et bas de petits comparti-
ments rectangles formant frises en largeur,
et rappelant la disposition d'un appareil de
maçonnerie à lits horizontaux, qui donne à
l'ensemble un grand caractère de fermeté.
Ainsi la distribution correcte, technique,
du champ de ces pilastres latéraux est celle
d'un rectangle très allongé en hauteur, que
ces bandes ou frises égales répartissent en
cinq carrés parfaits, dans lesquels s'ins-
crivent alternativement des cercles et des
losanges.
Une simple plaque de marbre de couleur
forme soubassement à ces pilastres (pie relie
une frise générale décorée d'une poste (en-
roulement continu).
Le pilastre-milieu est connu sous le nom
des Heures, à cause du cadran (24 heures)
disposé vers son milieu et sur lequel sont
assises des personnifications du Jour et de
la Nuit. Sur un plateau supportant une base
moulurée, on voit Apollon et Diane person-
nifiant le Soleil et la Lune, armés d'arcs et
de flèches. L'amortissement du haut est formé
par un sablier terminé par une barre hori-
zontale sur laquelle deux petits génies ailés
tiennent des branchages entrelacés.
Le cadran est supporté par un piédouche
en forme de balustre. De chaque côté se
tiennent Vertumne et Pomone, symbolisant
les productions de la terre. Ils sont placés
sur un panneau à sujets marins, supporté
lui-même par une figure de Pan, à mi-corps,
surgissant d'un trépied à mascarons, orné
d'acanthes où s'enroulent des serpents. Dans
la plinthe du bas, un monstre marin au mi-
lieu de roseaux.
La disposition générale de celte arabesque
est rigoureusement symétrique et se classe
dans la famille des « enfilages. » On trouvera
à la page 2630 les détails de celte belle
disposition, grandis d'après les dessins
et gravures du célèbre Volpato :
ils sont suffisamment expli-
qués par la présente
notice.
-©-
25" année. —
n° 17. — 15 septembre 1886.
•2617
L'ART POUR TOUS
N° 630
XVIe SIÈCLE. — école italienne PILASTRES DE COMPARTIMENTS ET D'ARABESQUES
Loges du Vatican par raphael
Les Heures
(N° i)
Digne continuateur des embellissements
entrepris par le pape Jules II au Vatican,
Jean de Médicis, fils de Laurent de Médicis,
lit fleurir les sciences et les arts dès son
avènement au trône pontifical, sous le nom
de Léon X, en 1513. Tout en donnant la plus
grande impulsion aux travaux de construc-
tion de la basilique de Saint-Pierre (Michel-
Ange), il chargea Raphaël de travaux de dé-
corations nouvelles, dans diverses parties du
magnifique Palais Pontifical.
Les célèbres Loges forment une galerie
ouverte (aujourd'hui protégée par un vitrage
contre les intempéries des saisons) composée
d'une série de travées séparées par des pi-
lastres formant point d'appui à des arcades,
sur lesquelles viennent s'appuyer des voûtes
peintes représentant des sujets de l'Ancien
Testament.
La surface murale qui s'étend en face des
arcades à jour est distribuée en pilastres,
accouplés par trois. Chacun des pilastres-
milieu est en saillie sur les deux autres et
se relie par un arc aux pilastres correspon-
dants des arcatures à jour. 11 est orné de
riches arabesques (feuillages, ligures di-
verses, etc.), qui se détachent sur les deux
pilastres voisins; ceux-ci sont, en général,
décorés de compartiments purement géomé-
triques, formant des caissons, panneaux, mé-
daillons, etc., entourés de moulures peintes.
On voit, dans chacun des pilastres latéraux
de notre gravure, trois médaillons (haut, bas
et milieu) à sujets empruntés aux camées an-
tiques. Ils sont reliés l'un à l'autre par des
caissons losanges avec sujets analogues, ac-
compagnés haut et bas de petits comparti-
ments rectangles formant frises en largeur,
et rappelant la disposition d'un appareil de
maçonnerie à lits horizontaux, qui donne à
l'ensemble un grand caractère de fermeté.
Ainsi la distribution correcte, technique,
du champ de ces pilastres latéraux est celle
d'un rectangle très allongé en hauteur, que
ces bandes ou frises égales répartissent en
cinq carrés parfaits, dans lesquels s'ins-
crivent alternativement des cercles et des
losanges.
Une simple plaque de marbre de couleur
forme soubassement à ces pilastres (pie relie
une frise générale décorée d'une poste (en-
roulement continu).
Le pilastre-milieu est connu sous le nom
des Heures, à cause du cadran (24 heures)
disposé vers son milieu et sur lequel sont
assises des personnifications du Jour et de
la Nuit. Sur un plateau supportant une base
moulurée, on voit Apollon et Diane person-
nifiant le Soleil et la Lune, armés d'arcs et
de flèches. L'amortissement du haut est formé
par un sablier terminé par une barre hori-
zontale sur laquelle deux petits génies ailés
tiennent des branchages entrelacés.
Le cadran est supporté par un piédouche
en forme de balustre. De chaque côté se
tiennent Vertumne et Pomone, symbolisant
les productions de la terre. Ils sont placés
sur un panneau à sujets marins, supporté
lui-même par une figure de Pan, à mi-corps,
surgissant d'un trépied à mascarons, orné
d'acanthes où s'enroulent des serpents. Dans
la plinthe du bas, un monstre marin au mi-
lieu de roseaux.
La disposition générale de celte arabesque
est rigoureusement symétrique et se classe
dans la famille des « enfilages. » On trouvera
à la page 2630 les détails de celte belle
disposition, grandis d'après les dessins
et gravures du célèbre Volpato :
ils sont suffisamment expli-
qués par la présente
notice.
-©-
25" année. —
n° 17. — 15 septembre 1886.
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