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2 5e Année

L'ART POUR TOUS

N° 624.

XVIe SIECLE. — orfèvrerie flamande SIX FACES DE TIROIRS

— An 1594 — Nielles

par nicolas de bruyn

(Photographié sur les Originaux)

5404

Dans notre Bulletin de Mars, nous montrions la savante J
organisation qui présidait au fonctionnement du travail
dans les ateliers des anciennes Corporations de métiers,
el les résultats extraordinaires, au point de vue du style
el de la valeur artistique, que produisit le groupement j
fraternel des associations industrielles constituées de façon j
à former une grande Famille du Travail. Nous avons fait 1
voir l'importance de l'art de l'Orfèvrerie, dont on se servait \
(dit Duchêne aîné, dans son Essai sur les Nielles, Paris,
Merlin, 1826) principalement pour l'ornement des églises, /
riches à cette époque, et dont les revenus, souvent em- î
ployés à faire fleurir les beaux-arts, ont ainsi efficacement
contribué à leur développement et à leur progrès. — Les j
Orfèvres étaient non seulement dessinateurs, mais encore )
sculpteurs, ciseleurs et graveurs : ils savaient modeler en
cire, et n'avaient pas recours à d'autres artistes pour faire
leurs modèles. Lorsque leur ouvrage était fondu en argent, j

ils le réparaient eux-mêmes: et quand, au Heu de figures
de ronde bosse ou de bas-reliefs terminés au ciselet, ils
voulaient représenter des ornements sur une surface plane,
ils devenaient graveurs et se servaient de la pointe ou du
burin pour tracer leur dessin sur le métal. Voulant faire
ressortir davantage les figures, ils employèrent des ha-
chures croisées dans les fonds, placèrent quelques tailles
dans les parties ombrées, et les couvrirent quelquefois
d'un émail noir, dont l'effet était de faire briller davantage
les parties d'argent qui restaient à découvert. Cette nature
de travail, auquel on donna le non de nielle (nigellum), à
cause de sa couleur noire, était employée pour orner des
calices, des couvertures d'évangéliaires, des poignées
d éliées, des manches de couteaux, enfin des coffrets ou
cabinets, dont l'usage alors remplaçait celui de nos com-
modes ou chiffonniers, et qui complétaient, avec le bahut m\
armoire, l'ameublement qu'apportait la mariée, dans son

) ménage. Ces petits meubles, ordinairement en bois d'èbène5
divisés par compartiments, plus ou moins ornés d'ivoire,
de nacre, d'écaillé, de pierres dures, etc., étaient quelque-
fois garnis de plaques de métal, suivant la richesse des
époux auxquels ils étaient destinés.
Ces ornements, en cuivre, en argent, en vermeil, étaient

j presque toujours gravés, et quelquefois, au lieu de repré-
senter de simples ornements ou des arabesques, on y

j traçait des tètes, des figures entières, et même des sujets
composés de plusieurs groupes. Cette tradition s'est con-
servée jusque vers le milieu du xvne siècle; les six compo-
sitions que nous donnons ici forment une suite intéres-
sante et rare de Jeux d'enfants, avec animaux, insectes.

j fleurs, etc. Le n»5399 est un écusson où peinent se placer

j les armoiries ou le chiffre du possesseur; les iv 5400 el
5404 montrent une line ornementation florale, dont le fond

j noir fait ressortir la délicatesse. — (Au Musée Reiber.)

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