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L’Enfance criminelle
Air : Le chagrin de bébé.
Nous vivons dans une époque
Bien pénible, en vérité,
L’ poussin encore dans la coque
Comme un vieux coq veut chanter.
Un jour d’la semaine dernier’
Je vois un tout p’tit salé
Qui, zigouillant une rentière,
M’dit : « Monsieur, veux-tu m’aider. »
On m’a appris à l’école
Qu’ les lois c’était du chiqué,
Que la Société s’ décolle
Et qu’on a tord des’ gêner.
Voilà pourquoi je m’amuse
A couper la dame en deux
Avant d’brûler sa cambuse,
Aid’-moi donc, toi qu’es plus vieux.
Tu comprends qu’ si je m’ démanche
A la refroidir ainsi,
C’est que j’veux, au bal, dimanche,
Aller crâner moi aussi.
Avec mon Espagnolelte
Je sablerai le cliquot,
S’il passe un garçon d’recettes
Fais-moi signe, mon vieux poteau.
Peut-être Hamard et sa bande
Viendront m’ cueillir au p’tit jour.
C’est pas autr’ chose que j’ demande
Quand j’aurai connu l’amour.
Car j’irai aux colonies
Sans passer des examens...
Enfin, la vieille est finie,
T’es un frère, donn’ moi la main.
L’Enfance criminelle
Air : Le chagrin de bébé.
Nous vivons dans une époque
Bien pénible, en vérité,
L’ poussin encore dans la coque
Comme un vieux coq veut chanter.
Un jour d’la semaine dernier’
Je vois un tout p’tit salé
Qui, zigouillant une rentière,
M’dit : « Monsieur, veux-tu m’aider. »
On m’a appris à l’école
Qu’ les lois c’était du chiqué,
Que la Société s’ décolle
Et qu’on a tord des’ gêner.
Voilà pourquoi je m’amuse
A couper la dame en deux
Avant d’brûler sa cambuse,
Aid’-moi donc, toi qu’es plus vieux.
Tu comprends qu’ si je m’ démanche
A la refroidir ainsi,
C’est que j’veux, au bal, dimanche,
Aller crâner moi aussi.
Avec mon Espagnolelte
Je sablerai le cliquot,
S’il passe un garçon d’recettes
Fais-moi signe, mon vieux poteau.
Peut-être Hamard et sa bande
Viendront m’ cueillir au p’tit jour.
C’est pas autr’ chose que j’ demande
Quand j’aurai connu l’amour.
Car j’irai aux colonies
Sans passer des examens...
Enfin, la vieille est finie,
T’es un frère, donn’ moi la main.