DOI Heft:
Novembre 1761
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TYPOGRAPHIQUES. 471
re. Nous avions aussi disserens jugemens sür
les Philosophes & les Poütes Anglois, & quel-
ques morceaux de ces derniers imites ou traduits
en vers, que nous avoit donnes cet homrae de
tous les talens, grand Potte & grand Philoso-
phe lui- meine, & qui suffiroit seul pour illustrer
Ion siecle, si dans cette Compagnie, Messieurs,
& parmi ceux qui meriteroient d’y £tre, ce sic-
ele tant decrie n’ofFroit encore des talens & des
elprits du premier ordre.
Depuis M. l’Abbd du Resnel, d’autres se
Pont attaches ä nous saire connoitre les ouvra-
ges des Anglois: il n’esl plus rare parmi nous
de savoir leur Languc ; leurs Auteurs tiennent
un coin dans nos ISibliotheques; il y a meine
des ge.ns qui les mettent fort au-dessus des nö-
tres. Est -ce prevention en eux ? ou ne seroit-
ce point cet efset de l’envie qui n’eleve les Etran-
gers que pour rabaisser ses compatriotes ? Quoi-
qu’il en soiu, si les Anglois sont loin d’ctre
pour nous des modeles, ce sont au moins des
Rivaux tres -estimables, Si nous leur sommes
superieurs dans des genres, s’ils nous le sont
peut-erre en d’autres, c’cst aux Narions neu-
tres ä en juger : il est du moins ccrtain que, si
dans leurs productions presque toujours mal or-
donnees il y a du gigantesque, de l’outre, du
bizarre, on y trouve presque toujours aussi des
pensees grandes & fortes: que ss leur imagina-
tion , semblable ä un coursier vigoureux, mais
sansbouche, les empörte souvent au-delä du
but, eile leur sait aussi quelquefois laisser loin
derriere eux les espaces connus, & decouvrir de
G g 4 nou-
re. Nous avions aussi disserens jugemens sür
les Philosophes & les Poütes Anglois, & quel-
ques morceaux de ces derniers imites ou traduits
en vers, que nous avoit donnes cet homrae de
tous les talens, grand Potte & grand Philoso-
phe lui- meine, & qui suffiroit seul pour illustrer
Ion siecle, si dans cette Compagnie, Messieurs,
& parmi ceux qui meriteroient d’y £tre, ce sic-
ele tant decrie n’ofFroit encore des talens & des
elprits du premier ordre.
Depuis M. l’Abbd du Resnel, d’autres se
Pont attaches ä nous saire connoitre les ouvra-
ges des Anglois: il n’esl plus rare parmi nous
de savoir leur Languc ; leurs Auteurs tiennent
un coin dans nos ISibliotheques; il y a meine
des ge.ns qui les mettent fort au-dessus des nö-
tres. Est -ce prevention en eux ? ou ne seroit-
ce point cet efset de l’envie qui n’eleve les Etran-
gers que pour rabaisser ses compatriotes ? Quoi-
qu’il en soiu, si les Anglois sont loin d’ctre
pour nous des modeles, ce sont au moins des
Rivaux tres -estimables, Si nous leur sommes
superieurs dans des genres, s’ils nous le sont
peut-erre en d’autres, c’cst aux Narions neu-
tres ä en juger : il est du moins ccrtain que, si
dans leurs productions presque toujours mal or-
donnees il y a du gigantesque, de l’outre, du
bizarre, on y trouve presque toujours aussi des
pensees grandes & fortes: que ss leur imagina-
tion , semblable ä un coursier vigoureux, mais
sansbouche, les empörte souvent au-delä du
but, eile leur sait aussi quelquefois laisser loin
derriere eux les espaces connus, & decouvrir de
G g 4 nou-