Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Audiganne, Armand; Benoist, Philippe [Ill.]
Paris dans sa splendeur: monuments, vues, scènes historiques, descriptions et histoire$ddessins et lithographies par MM. Philippe Benoist [und 17 weitere] ; texte par MM. Audiganne [und 23 weitere] (3ième volume): Histoire de Paris - environs de Paris — Paris: Henri Charpentier, 1861

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.71015#0199

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
HISTOIRE. - PARIS MODEREE. 73
■ > ’ ■ ' ‘ . • ’ '' ' ' é ■ . ■' ■ ' ' ■ ' ’ .. - . '
armées de terre et de mer assiégeaient au Midi et au Nord l’empire russe, et ouvraient dignement la campagne de 1854 par la
prise de Bomarsund et le bombardement d’Odessa. La mer Blanche, la mer Baltique, la mer Noire, la mer d’Azof étaient bloquées
par nos flottes, et le maréchal Saint-Arnaud, à la tête des divisions de l’armée d’Orient, commençait à menacer la Crimée. Toutes
les préoccupations de Paris se détournaient vers l’Orient, théâtre de tant de gloire et but de tant d’espérances.
Au mois de septembre de cette même année, le service de la police municipale de Paris fut réorganisé sur de larges bases, afin
que la police parisienne ne restât pas inférieure à celle de Londres. Ce qui constitue le principe fondamental de cette police de
Londres, si justement admirée, c’est la présence partout, jour et nuit, à toute heure, de nombreux agents dont Chacun, chargé
de la surveillance exclusive d’un espace très-circonscrit, le parcourt constamment, en connaît à fond la population et les habitudes,
se trouve toujours là, prêt à donner son appui à qui le réclame, et, par ses allées et venues continuelles, ne laisse aux malfaiteurs
le loisir ni de consommer, ni même de préparer sur place leurs coupables projets. 11 y a incontestablement, dans les mailles si
serrées de cette vigilance tutélaire, une grande garantie de sécurité pour les citoyens. Le Gouvernement eut l’heureuse pensée
d’en doter Paris; il ne recula point devant les dépenses occasionnées par l’accroissement du personnel, et le service de surveillance
continue des douze arrondissements fut fondé sur la division topographique des sections en un certain nombre d îlots confiés à la
surveillance active d’un nombre pareil d’agents, se prêtant main-forte les uns aux autres, et appuyés au besoin par la garde de
Paris. Cette amélioration importante, due en même temps à l’initiative de l’Empereur et à l’administration intelligente et habile
de M. Billault, ministre de l’intérieur, fut promptement réalisée, et depuis lors Paris a continué de jouir nuit et jour d’une sécurité
sans exemple. \ >
En 1855, les glorieuses préoccupations de la guerre d’Orient dominèrent à Paris le sentiment public :.il y eut des fêtes, des
réunions, des cérémonies officielles, mais tous les regards étaient tournés vers l’armée alors employée au siège de Sébastopol, et
qui endurait, en face de l’ennemi, les rigueurs de l’hiver etJes souffrances d’un siège sans exemple. L’administration de Paris
n’en poursuivait pas moins l’exécution des vastes projets d’amélioration et d’assainissement qui doivent transformer la capitale de
la France, déjà privilégiée sous tant de rapports. M. le préfet de la Seine et la commission municipale étudiaient les moyens
d’amener à Paris, à l’altitude de 80 mètres au-dessus du niveau de la mer, des eaux de sources dérivées en quantité suffisante
pour le service de toutes les habitations, d’assurer la distribution de ces eaux dans la ville, de compléter et d’améliorer le régime
des égouts. Vers le même temps, la commission municipale mit à la disposition de M. le préfet les crédits nécessaires pour le
paiement des immeubles alors compris dans le périmètre de la plaine de Longchamps annexée au bois de Boulogne, et pour les
travaux d’appropriation, comme hippodrome, de cette plaine, destinée à être close, au Nord et au Sud, par des sauts-de-loup
longeant la rigole de Boulogne et la route conduisant au pont de Suresnes. On terminait alors l’église Sainte-Clotilde, bel édifice
commencé en 1847, conçu et continué dans le style gothique du XIVe siècle. On restaurait la tour de Saint-Germain-des-Prés,
massif de pierres, dont la construction remonte au VIe siècle, et qui, après le palais des Thermes, est le plus ancien édifice dont
s’enorgueillisse Paris; on remettait à neuf la façade de l’hôtel des Monnaies; on entreprenait les travaux de terrassement du
boulevard de l’impératrice, magnifique avenue de 100 mètres de largeur, destinée à relier Paris au bois de Boulogne; on installait,
sur la place du Palais-Bourbon, la statue de la Loi, due au ciseau de M. Feuchères; on poursuivait la restauration de la tour
Saint-Jacques, merveilleux monument, dont la population semblait ignorer l’existence, alors que d'innombrables maisons, basses
et laides, aujourd’hui démolies, le dérobaient de toutes parts à la vue. Tandis que l’on continuait de vastes quais de halage,
très-utiles au commerce, sur les deux rives de la Seine, la rapidité avec laquelle s’élevaient et s’achevaient les constructions
de la rue de Bivoli, offrait un spectacle dont l’histoire architectonique de la capitale n’avait point encore présenté l’exemple. Des
travaux non moins importants changeaient l’aspect de la place de la Concorde; on faisait disparaître les rues immondes qui
obstruaient les abords de la place du Châtelet et de l’Hotel—-de-Ville; on élevait, sur de vastes emplacements déblayés, l’immense
caserne Napoléon, et l’on dégageait le portail célèbre de Saint-Gervais, ce chef-d’œuvre classique de l’architecte de Brosse, que
personne n’avait vu depuis plusieurs années, et que tout le monde admirait sur parole. L’étrange aspect des grandes démolitions
qu’entraînèrent tant de travaux ne sera jamais oublié de ceux qui font vu. Des constructions anciennes ou nouvelles, des rues
entières disparaissaient comme par enchantement sous le marteau des démolisseurs, et se trouvaient presque immédiatement
remplacées par des quartiers splendides. C’étaient partout des avalanches de charpentes, des écroulements de moellons, des pans
de murs qui se renversaient d’un morceau. Partout les quais se redressaient, s’aplanissaient, se consolidaient, se plantaient
d’arbres, et déjà, de l’arc de triomphe à la Bastille, s’étendait une voie sacrée, sans égale au monde, plus belle et plus bordée de
monuments que celle de l’ancienne. Borne. ; \ ;
Quelques incidents graves signalèrent, en 1855, l’histoire de Paris. Le 28 avril, l’Empereur étant à cheval aux Champs-Élysées,
un homme bien vêtu s’approcha à quelques pas de lui, et tira un coup de pistolet. L’Empereur ne fut pas atteint, et, après
avoir salué les personnes qui l’avaient immédiatement entouré, il continua sa route au pas, pour rejoindre l’impératrice qui
se promenait au bois de Boulogne. La population, à la nouvelle de cet odieux attentat, rendit grâce à la divine Providence qui

2"" P. — ,P. M.

19
 
Annotationen