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Audiganne, Armand; Benoist, Philippe [Ill.]
Paris dans sa splendeur: monuments, vues, scènes historiques, descriptions et histoire$ddessins et lithographies par MM. Philippe Benoist [und 17 weitere] ; texte par MM. Audiganne [und 23 weitere] (3ième volume): Histoire de Paris - environs de Paris — Paris: Henri Charpentier, 1861

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https://doi.org/10.11588/diglit.71015#0038

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PARIS DANS SA SPLENDEUR.

des beaux jardins royaux dépendants du palais des Thermes, où l’on dit que le roi de Paris aimait à cultiver les arbres fruitiers
qu’il avait plantés de sa main.
Clotaire, pendant ses trois ans de règne, séjourna fort peu à Paris. Fortunat raconté qu’il méprisa d’abord saint Germain, mais
que ce dernier l’ayant guéri d’une maladie que lui avait attirée sa faute, le roi eut dès lors pour lui plus d’égards encore que
son prédécesseur.

GUERRES CIVILES. — TROISIÈME RÉUNION DES ROYAUMES FRANCS.

>361-628.


es funérailles du dernier fils de Clovis étaient à peine terminées (561), dit Grégoire de Tours, que Chilpéric,
âle troisième de ses fils, s’empara des trésors de son père, et les distribuant aux Francs les plus braves, marcha
jÇ avec eux sur Paris et s’y établit dans le château qu’avait habité le roi Childcbert (château de la Cité) ; mais on


ÿjgy ne lui permit pas d’y rester longtemps. En effet, ses frères se réunirent tous trois contre lui, le contraignirent à diviser
Jb l’empire en quatre parties et à les tirer au sort. Le sort donna à Charibert le royaume de Paris. — Ce royaume était comme
les autres bizarrement découpé.
Pendant environ six ans (561-567), Charibert garda assez tranquillement la possession de la Neustrie; mais le déréglement
de ses mœurs lui attira les châtiments que l’Église, gardienne inflexible des lois du mariage, n’épargnait pas aux rois mérovingiens,
encore livrés à toutes les passions du sauvage. Charibert, comme plusieurs des chefs saliens, pratiquait une véritable polygamie;
il osa épouser la sœur d’une de ses femmes, qui était religieuse : saint Germain les excommunia tous deux, et, ajoute l’historien,
quelque temps après l’un et l’autre moururent.
Les trois frères de Charibert, Gonthramn, Sigebert et Chilpéric partagèrent son royaume après sa mort. Celte nouvelle
distribution se fit d’une façon encore plus étrange et plus désordonnée que la première : la ville de Paris resta toujours indivise,
à la condition qu’aucun des trois n’y entrerait sans la permission des deux autres. Cette clause fut ratifiée par un serment
solennel sur les reliques des trois saints vénérés, Hilaire, Martin et Polyeucte.
Ici commence le grand drame que résument ces noms terribles, Frédégonde et Brunehaut. Retenu par notre sujet, nous n’en
dirons absolument que ce qui le concerne.
Sigebert ayant épousé Brunehilde, on sait comment Chilpéric voulut l’imiter en épousant Galeswinlhe, et comment Frédégonde
la supplanta bientôt, Gonthramn, roi de Bourgogne, tenta de réconcilier les deux frères en remettant la médiation à un synode
ecclésiastique : tous les évêques de son royaume, neutres par position, se réunirent dans Paris, ville neutre. C’est le quatrième
concile de Paris (573). Les Pères, au nombre de trente-deux, rassemblés dans la basilique de Saint-Pierre, adressèrent au
roi de Neustrie, Chilpéric, les exhortations les plus pressantes pour qu’il gardât la foi jurée et respectât les droits de son frère.
Ces prières demeurèrent sans effet; les prélats retournèrent affligés auprès du roi Gonthramn.
En 575, Sigebert, violant les conventions qui assuraient la neutralité de Paris, voulut y pénétrer. « Paris, en effet, dit
l’illustre auteur des Récits des Temps Mérovingiens, lui était nécessaire comme point d’appui, et, pour employer une locution
toute moderne, comme bases de ses opérations ultérieures, soit qu’il voulût agir contre Hilpérik à l’Ouest, ou au Sud contre
Théodebert. 11 somma donc la ville de le recevoir en dépit du traité, et il y entra sans aucune résistance. » Il y établit ses
quartiers, et quelque temps après la reine Brunehilde quitta la ville de Metz pour venir l’y joindre; belle et majestueuse, elle
inspirait le respect aux populations. « Le jour de son entrée à Paris, dit encore Aug. Thierry, les habitants se portèrent en foule
à sa rencontre; le clergé des églises et les gens de famille sénatoriale s’empressèrent de venir la saluer, mais l’évêque Germain
ne se présenta pas. C’était un homme de.civilisation autant que de foi chrétienne, une de ces organisations délicates à qui la
vue du monde romain gouverné par des barbares causait d’incroyables dégoûts, et qui s’épuisaient dans une lutte inutile contre
la force brutale et contre les passions des rois Déjà il avait adressé en vain à Sigebert des sollicitations et des remontrances.
La fatigue et le découragement altérèrent sa santé; il tomba malade Ne pouvant faire entendre à Brunehilde ses exhortations
en faveur de la paix, il les lui adressa par écrit. » Sa lettre, qui nous a été conservée, est un modèle de gravité et de douceur;
c’est bien là le langage de l’homme de Dieu, fort de sa conscience et de sa foi, inspiré par sa charité.
Cette lettre était imposante, mais l’implacable ressentiment de la sœur de Galeswinthe n’en tint pas compte; elle fit partir
Sigebert pour Tournay, où s’était enfermé Chilpéric, afin de porter les derniers coups et de compléter sa victoire par un
fratricide. « Au moment du départ, lorsque le roi se mit en route, escorté de ses cavaliers d’élite, un homme pâle, en habits
sacerdotaux, parut au devant de lui; c’était l’évêque Germain qui venait de s’arracher à son lit de souffrance pour faire une
dernière et solennelle tentative : Roi Sigebert, dit-il, si tu pars sans intention de mettre à mort ton frère, tu reviendras vivant
 
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