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Audiganne, Armand; Benoist, Philippe [Ill.]
Paris dans sa splendeur: monuments, vues, scènes historiques, descriptions et histoire$ddessins et lithographies par MM. Philippe Benoist [und 17 weitere] ; texte par MM. Audiganne [und 23 weitere] (3ième volume): Histoire de Paris - environs de Paris — Paris: Henri Charpentier, 1861

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https://doi.org/10.11588/diglit.71015#0049

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PARIS SOUS LES CAPÉTIENS
987-1793.

FAIBLESSE DES PREMIERS ROIS. — COMMENCEMENT DU DÉVELOPPEMENT DE PARIS.

987-1 108.

aris sous les Carolingiens n’avait été que la capitale factice et idéale de la France, ou plutôt on se souvenait
qu’elle avait été la ville de Clovis et de Dagobert, et une primauté de convention lui était toujours attribuée
par habitude, mais la royauté était ailleurs, à Reims par exemple. Avec Hugues Capet, Paris redevient la tête
et le cœur du royaume et la résidence ordinaire des rois. La ville était bien chétive encore, les Northmans
en avaient détruit tout ce qui s’étendait hors de la Cité, et pendant les cent années du ténébreux Xe siècle, on y avait
peu rebâti; on pouvait cependant remarquer, en 987, les nouvelles églises suivantes : dans la Cité, Saint-Barthélemy,
Saint-Landri et Saint-Pierre-des-Arcis; sur la rive droite, Saint-Leufroy, Saint-Magloire, Sainte-Opportune et
Saint-Merry; sur la rive gauche, Notre-Dame-des-Champs et Saint-Étienne-des-Grès. Toutes, excepté Saint-Merry,
7 ) 1 étaient sans doute fort petites et ont disparu , ne laissant presque aucune trace.
6 Le premier Capétien, sentant sa faiblesse vis-à-vis de ses grands vassaux, hier encore ses égaux, se fit humble et
petit pour se faire pardonner son usurpation. Allié soumis du clergé, il abdiqua la dignité d’abbé de Saint-Denis et de
Saint-Germain, introduisit la réforme monastique dans ses domaines et tint à Saint-Denis un concile relatif aux dîmes
9ui dégénéra en dispute (99b). La terreur de l’approche de l’an mil paralysait toute activité, arrêtait toute pensée d’avenir:
aucun monument ne fut fondé sous son règne. Les évêques.Gislebert (mort en 991) et Rainald II, comte de Vendôme,
mort en 1016, n’ont attaché leur nom à aucun événement intéressant, quoique ce dernier eût été d’abord chancelier de Hugues
Capet et qu’il ait sanctionné un certain nombre de donations, transactions, etc.
Le bon Robert, si connu par sa piété enfantine et sa naïve bonhomie, ce docile et craintif époux de la terrible Constance, se
consolait en chantant avec les moines de Saint-Denis, Matines, Messes et Vêpres, en composant hymnes et motets, des famines
et des pestes qui dépeuplaient sans pitié ni relâche son malheureux royaume. Sur soixante-treize ans, il y en eut quarante-huit
de famines et d’épidémies. Le pauvre monarque, instrument, d’abord des Angevins Bouchard de Montmorency et Foulques Nerra,
puis des Normands Richard-le-Bon et Robert-le-Diable, semblait poursuivi par une fatalité malfaisante. Quoique pieux, il fut
excommunié, et venait faire ses prières sur le seuil de l’église de Saint-Barthélemy, n’osant y entrer : réconcilié avec le pape,
il releva quatorze monastères et sept églises, dont deux seulement à Paris, Saint-Germain-l’Auxerrois et la. chapelle Saint-Nicolas,
dans le palais'de la Cité qu’il reconstruisit aussi. Les évêques de Paris contemporains s’appelaient Azelin (1016 à 1020) et
Francon, mort en 1030. Le premier était un vieillard, fils de Baudouin-le-Jeune, comte de Flandre; soupçonné de simonie, il
fut contraint de se démettre de l’épiscopat et retourna mourir dans le diocèse de Gand. Quant à Francon, il avait été chancelier
de Robert et contribua à la condamnation des Manichéens d’Orléans, en 1022.
La nullité des deux rois suivants, Henri Ier et Philippe Ier (1031-1108), fut complète, et leur histoire sans intérêt. La royauté
française, dit M. Michelet, n’est guère encore qu’une espérance, un titre, un droit; le centre est impuissant, la vie est aux
extrémités de la France féodale, en Normandie, en Flandre et en Lorraine, surtout à la Croisade. La famine et la peste ne cessent
de désoler Paris et toute la région : l’incendie vient s’y joindre; c’est le sixième depuis Jules César. En 1034 la ville disparut en
partie dans les flammes, et au milieu de toutes ces horreurs, les guerres sont incessantes et furieuses; c’est l’abomination de la
désolation. L’Eglise seule représente l’ordre et la raison : elle fait des efforts pour ramener ces sauvages à un peu de calme et de
douceur. La trêve de Dieu est de 1041. L’évêque de Paris, Imbert de Vergy, nommé aussi Hécelin, était fort aimé de Henri Ier
qui le qualifie de grand dans une charte; il assista en 1060 à l’assemblée solennelle de Paris convoquée pour juger l’hérésie de
Bérenger sur la présence réelle : le synode indigné condamna Bérenger et ses complices, ainsi que l’ouvrage de Scot Érigène
qui, dès avant Bérenger, ne voyait dans l’Eucharistie qu’un symbole.




2"’ P. — P. A.

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