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Babelon, Ernest [Hrsg.]
Le cabinet des antiques a la Bibliothèque Nationale: choix des principaux monuments de l'antiquité, du Moyen-Age & de la Renaissance conservés au département des médailles et antiques de la bibliothèque Nationale (Text) — Paris, 1887

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https://doi.org/10.11588/diglit.4845#0073
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— 50 —

véritable nom d'un artiste, nullement un sobriquet, et qu'en conséquence le graveur Olivier Coldoré
n'est pas le même que Julien de Fontenay '.

Cela n'empêche, toutefois, que Julien de Fontenay puisse être l'auteur de notre portrait de Henri IV,
car il figure comme graveur en pierres fines sur l'état de la maison du Roi, dès l'année 1590; il y
était encore en 1611, date où ses gages sont portés à 100 livres. Henri IV, dans ses lettres patentes,
appelle cet artiste « notre graveur en pierres précieuses et valet de chambre ». Il est donc probable
que Julien de Fontenay a sculpté lui-même quelques-uns des camées et intailles représentant
Henri IV, que possède le Cabinet des Médailles.

Cependant M. Chabouillet a démontré, dans un savant mémoire2, qu'un autre artiste célèbre,
contemporain de Henri IV, Guillaume Dupré, fut non seulement statuaire et médailleur, mais qu'il
cultiva aussi la gravure en pierres fines. Des intailles, où d'autres avaient lu C*D"F, en interprétant
Col Doré Yccit, portent en réalité G'D'F' (Guilklmus Dupré Fecii); et parmi ces intailles, il s'en trouve
une, actuellement dans la collection du duc de Devonshire, qui, précisément, représente le buste de
Henri IV. Cette pierre gravée n'est probablement pas la seule, avec la figure de Henri IV, qu'ait
sculptée le burin de l'habile artiste, de sorte que nous pouvons conjecturer que Guillaume Dupré,
tout aussi bien que Julien de Fontenay, pourrait être l'auteur du beau camée dont nous donnons
la reproduction. Enfin Olivier Codoré lui-même, qui n'était peut-être pas encore mort sous Henri IV,
a dû, aussi bien que ses deux émules, mettre son talent au service du roi. Ici, comme en bien des
cas, il faut savoir ignorer et se résigner à conclure que le véritable auteur de notre camée restera
probablement toujours inconnu.

Sardonyx à trois couches. Monture en or émaillé. Haut., 34 mill.; larg., 25 mill.

1. Archives de l'art français. Documents, t. III, p. 39. Cf. Chabouillet, Bulletin de la Société de l'art français, juillet 1875, p. 38.

2. Bulletin de la Société de l'art français, juillet 1875, p. 38-39.

3. Buste d'Apollon, la tête laurée, la chlamyde nouée sur l'épaule, et ayant pour attributs l'arc et le carquois ; la figure efféminée d'Apollon
pourrait, de prime abord, être prise pour celle de Diane. Intaille sur sardoinc, de style romain et d'exécution médiocre. Haut. 42 mill. ; larg. 32 mill.
(Chabouillet, Catalogue, n° 1459 ). M. F. de Mély, à l'obligeance de qui nous devons ce cliché, a cru reconnaître cette pierre gravée parmi celles qui
décoraient la châsse de la Sainte-Chemise, à la cathédrale de Chartres, et qui en furent arrachées le 17 septembre 1793 (voyez plus haut, pp. 22 et 34,
notes, et F. de Mély, Le Trésor de Chartres, p. 28 et pi. ix). Nous ne saurions partager l'opinion de M. de Mély; en effet, la pierre qu'il s'agit
d'identifier est décrite comme il suit dans l'inventaire du Trésor de Chartres de 1682 : « Une agate sur laquelle est gravée une chasseresse tenant un
arc en main. » Dans l'inventaire de 1726, on lit : « Une agate en figure de poire émaillée, gravée d'une Diane, sans chien. » Enfin, en 1793, on
décrit : « Une agate de 15 lignes de haut représentant Cupidon (Barthélémy a corrigé une Diane) ». Le rapprochement de ces textes permet de
conclure qu'il s'agit d'une figure en pied ; en outre, 15 lignes font 33 millimètres. Il ne saurait donc être question de rimaille dont nous donnons
ici l'image.

BUSTE D'APOLLON ( INTAILLE ) 3.
 
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