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https://doi.org/10.11588/diglit.24003#0027
Le Louvre sous François Ier et ses successeurs jusqu'à Louis xir.
Les lettres et les arts chassés de la Grèce par la férocité des Mahomé-
tans, avoient trouvé un asyle en Italie. Accueillis par la famille puis-
sante qui gouvernoit Florence, ils répandirent sur ce petit État tant de
splendeur, que les peuples voisins en furent éblouis et jaloux: leurs princes
s'efforcèrent d'attirer chez eux cette source féconde de prospérité et de
gloire. Léon x, à Rome, s'entoura d'hommes de lettres et d'artistes3 les
anciens manuscrits grecs et latins furent tirés de la poussière des couvens,
tandis que les statues et les grands monumens de l'antique Rome sortoient
des décombres qu'avoient entassées les siècles de barbarie. Tous ces restes
de la grandeur et du génie colossal des anciens, ces modèles du beau dans
tous les genres formèrent des hommes dignes de devenir à leur tour des
modèles. Cette grande révolution dans les esprits, date du xve sièclej
époque à jamais mémorable, où. la civilisation de l'Europe fit un pas
immense.
François Ier voulut partager avec les Médicis et les Léon x, l'honneur
d'être nommé le Restaurateur ou plutôt le Père des lettres et des arts, «Avant
» lui, dit Brantôme *, l'ignorance tenoit lieu quelque peu en France : encore
» qu'il y eust certes auparavant quelques gents savants 3 mais ils estoient clair-
» semés, et ne produisoient si belles moissons de savoir, comme l'on vit
» après qu'il eut érigé ces doctes professeurs royaux, lesquels il fut très-
» curieux de rechercher par toute l'Europe, comme un Tusan, Strapul, Va-
» table,Postel et autres tant grecs, qu'hébreux et latins, jusqu'à les envoyer
» pérégriner aux régions estrangères à ses dépens, comme ce grand voyageur
» Postel, pour faire rechercher des livres inconnus à nous, et papiers et
* Hommes Illustres. François Ier.— Vol. 5 de l'édit. de Bastien. Paris, 1787.
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Les lettres et les arts chassés de la Grèce par la férocité des Mahomé-
tans, avoient trouvé un asyle en Italie. Accueillis par la famille puis-
sante qui gouvernoit Florence, ils répandirent sur ce petit État tant de
splendeur, que les peuples voisins en furent éblouis et jaloux: leurs princes
s'efforcèrent d'attirer chez eux cette source féconde de prospérité et de
gloire. Léon x, à Rome, s'entoura d'hommes de lettres et d'artistes3 les
anciens manuscrits grecs et latins furent tirés de la poussière des couvens,
tandis que les statues et les grands monumens de l'antique Rome sortoient
des décombres qu'avoient entassées les siècles de barbarie. Tous ces restes
de la grandeur et du génie colossal des anciens, ces modèles du beau dans
tous les genres formèrent des hommes dignes de devenir à leur tour des
modèles. Cette grande révolution dans les esprits, date du xve sièclej
époque à jamais mémorable, où. la civilisation de l'Europe fit un pas
immense.
François Ier voulut partager avec les Médicis et les Léon x, l'honneur
d'être nommé le Restaurateur ou plutôt le Père des lettres et des arts, «Avant
» lui, dit Brantôme *, l'ignorance tenoit lieu quelque peu en France : encore
» qu'il y eust certes auparavant quelques gents savants 3 mais ils estoient clair-
» semés, et ne produisoient si belles moissons de savoir, comme l'on vit
» après qu'il eut érigé ces doctes professeurs royaux, lesquels il fut très-
» curieux de rechercher par toute l'Europe, comme un Tusan, Strapul, Va-
» table,Postel et autres tant grecs, qu'hébreux et latins, jusqu'à les envoyer
» pérégriner aux régions estrangères à ses dépens, comme ce grand voyageur
» Postel, pour faire rechercher des livres inconnus à nous, et papiers et
* Hommes Illustres. François Ier.— Vol. 5 de l'édit. de Bastien. Paris, 1787.
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