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22 CEREMONIES, MŒURS ET COUTUMES

CHAPITRE I.
Premier Principe de Religion ? dont les Juifs ôc les Chrétiens font
d'accord entr'eux. Examen de ce Principe.
(a) X ^ ^ Juiss, dit M. Simon, conviennent en cela avec la plupart des Chrétiens,
\__j que leur Religion est également appuiée fur la parole de Dieu, & fur la Tradi-
tion. On peut même dire qu'ils ne reconnoifient les uns & les autres qu'un feul principe
de leur créance, auquel ils donnent le nom de révélation, ou parole de Dieu révélée
aux hommes. Car soit que cette parole ait été écrite ou non, elle eft toujours la même ,
pourvu qu'il foit confiant qu'elle vienne de Dieu. C'est pourquoi les Juifs ne font aucune
difficulté de rendre leurs Traditions égales à la Loi de Moife* : ils disent même que cette
Loi écrite ne feroit qu'un corps fans ame , ôc une lampe sans lumière , fi elle étoit séparée
de la Loi de bouche, ou des Traditions. Ils font obligés de croire , fous peine d'excommu-
nication , que Dieu a diclé à Moïfe tout ce qui eft renfermé dans le Pentateuque jufqu'aux
moindres sillabes, ôc de plus que Dieu a aufli donné à Moïfe fur la montagne de Sinaï
l'explication de cette même Loi, laquelle explication ils prétendent s'être conservée parmi
eux fans interruption depuis Moïse, jufqu a ce qu'ensin on ait été obligé de la mettre par
écrit.
( b ) Moïse écrivit avant sa mort de sa propre main plusieurs Exemplaires de la Loi, ôc
en donna un à chaque Tribu ; ôc outre ces Exemplaires il en mit un autre dans l'Arche.
Il communiqua enfuite de vive voix au Sanhédrin de fon tems l'Interprétation de cette
même Loi. Jofué, après la mort de Moïse, enfeigna aussi cette Interprétation, que Moïfe
avoit reçue immédiatement de Dieu, aux Anciens de son tems ; ôc ceux qui lui fuccéde-
rent en qualité de Chefs du Sanhédrin, firent la même chofe à l'égard des autres : de forte
que fi l'on veut s'en rapporter aux Juifs, leur Religion demeureroit encore aujourd'hui
entière, ôc dans fa pureté. Mais quoique leur principe touchant les Traditions puisse être
vrai en général, il eft aifé de le convaincre cfe faufleté , fi on l'examine en particulier,
non-feulement parce que les Prophètes ôc Notre Seigneur ont condamné plufieurs de leurs
Traditions, mais parce que leurs Docteurs ne font point d'accord entr'eux touchant les vé-
ritables fuccefleurs qui ont confervé ces Traditions, ôc qu'on en trouve disFérens Catalo-
gues drefles par divers Auteurs. Cela seul peut les rendre suspe&es, ôc moins dignes de foi.
On ne peut cependant nier, que pour conferver une Religion dans fa pureté, le prin-
cipe qui établit les Traditions en général, ne foit abfolument nécessaire, comme l'Auteur
du Livre qui a pour titre ( c ) Cozri , en rapporte plufieurs raifons convaincantes , ôc qui
font voir évidemment, que les divers sentimens des Philosophes ôc des Hérétiques tou-
chant la Religion , tirent leur origine de l'inconstance de leurs principes, d'autant qu'ils ne
font point fondés sur une véritable Tradition. Pour ce qui eft des Traditions Juïves que
Notre Seigneur a rejettées, il n'a prétendu combattre que quelques Traditions sausses, que
les Docteurs Juiss avoient ajoutées aux anciennes ; ôc lorsque ce sage Maître nous renvoie
à la Loi écrite, Scrutamini Scripturas, il ne saut pas s'imaginer qu'il ait voulu nous ren-
voier au simple Texte de l'Ecriture, mais à ce même Texte expliqué par les Docteurs ,
qui avoient succedé à Moïse. (d) Ils sont affis, dit-il en parlant de ces Docteurs , fur la
chaire de Moïfe ; obfervez & saites ce au ils vous diront y ôc cela consormément à ces paroles
de la Loi : « (e) Quand vous aurez quelque dissiculté touchant l'Interprétation de la Loi,
=» adressez-vous aux Sacrificateurs, ôcaux personnes qui vous seront données pour Juges. »
Si l'on examine même avec foin les témoignages du Vieux Testament, dont les Apôtres
fesontservis pour autoriser leur doctrine, on trouvera qu'ils ne les ont rapportés que fé-
lon le sens qui étoit alors reçu. Saint Irenée , Tertullien, ôc les autres premiers Pères de
l'Eglife ont eu recours à cette même Tradition dans leurs difputes contre les Hérétiques,
& à la fucceffion des Evêques dans les principales Eglises , sur-tout dans celle de Rome ,
qu'ils reconnoissoient avoir été établie par les Princes des Apôtres saint Pierre Ôc saint Paul.
Aussi voions-nous que plusieurs de ceux qui aflifterent au Concile de Trente, ne sirent au-
cune difficulté d'égaler les véritables Traditions à l'Ecriture Sainte , ôc de les considérer
comme une parole révélée. (/) Tanto le Tradizioni quanto le Scrittureson.parole ai Dio e primi
{a) Supplément à la Dissert. de Léon de Modéne. Ch. I. | ( d ) Matth. 23. z.
(b) Rambam en saPres. du Liy. Jad. Hazeha. ( e ) Deur. 17.
(c ) Cozri. \ (s) Palavic. Hift. du Conc. de Trent. ch. 14.
 
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