DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.3856#0270
222 DISSERTATION
espéce de précis; de rapprocher les disserens traits dont il est compofé , &
de les rendre d'autant plus srappans, qu'ils seront réunis sous un feu! & même
point de vue.
La Religion Chrétienne tire fon nom d'un Dieu fait homme, nommé Chrijl,
c'eft-à-dire , Oint du Seigneur , d'où ses Disciples ont été appelles Chrétiens.
Elle eft sondée sur l'unité d'un Dieu en trois perfonnes réellement diltinguées
entr'elles , Créateur du Ciel & de la Terre, & Père du genre humain : fur le
péché d'un premier homme, qui par sa désobeiftance a enveloppé dans fa
chute toute fa malheureuse postérité : fur la promefse d'un Rédempteur, qui
satisfaisant à la juftice divine pour les péchés de tous les hommes, devoit
leur rendre cette première innocence , qui les saifoit enlans de Dieu : sur la
venue de ce Libérateur promis , &long-tems attendu : fur le Sacrifice expia-
toire de fa mort: fur fa Réfurrection glorieufe : fur les mérites infinis de ce
Médiateur condamné pour nous au fupplice insâme de la Croix ; Se fur le
droit qu'ils nous donnent à la vie éternelle , qu'il nous eft permis de regar-
der comme notre bien Se notre héritage. De-là nauTenttous les dogmes, qui
forment le corps de la Religion Chrétienne ; la Trinité , le Péché originel,
l'Incarnation , la Divinité de Jefus-Chrift , la Rédemption, la Rémission des
péchés, la Communion des Saints , la Rélurreélion des Morts, Sec.
Cette Religion eft auffi ancienne que le monde même ,puifqu'en esset elle
n'eft autre chose que la Religion naturelle, réparée d'abord , & rétablie par
la Loi que Dieu donna aux Juifs par le miniftére de Moïfe, & perfectionnée
depuis par celle que le Fils de Dieu eft venu annoncer lui-même à toutes les
Nations de la terre. Ainsi tout ce dont la Religion Judaïque a pu fe vanter;
fa révélation, &les caractères de divinité qui l'accompagnent, ses dogmes
&sa morale, ses loix Se fes préceptes, ses miracles Se ses prodiges, fes pro-
meises & Tes avantages, fes sacriiiees Se ses cérémonies, ses Patriarches & ses
Prophètes ; tout cela appartient de droit à la Religion de Jefus-Christ , puif-
que tout cela n'étoit que l'ombre, le type, la sigure de ce qui devoit s'opé-
rer dans la Loi de Grâce. Mais parce que celle-ci n'a commencé proprement
qu'à la mort de fon Auteur ,&àl'abolition de la Synagogue, elle ne compte
que 1730 ans d'antiquité.
La vérité de la Religion Chrétienne eft fondée sur trois genres de preuves,
également capables de persuader tout homme sage , Se de confondre les In-
crédules, qui n'oppofent à ces sondemens de notre soi que des dissicultés
auffi srivoles qu'infoutenables.
I. La première efpéce de preuves fe tire des anciens Oracles, qui ont pré-
dit la Religion de Jesus-Christ : Oracles nombreux, contenus dans des Livres
dont l'antiquité Se l'autentické ne peut être contestée, &qui depuis près de
quatre mille ans sesont conservés, Se ont été tranfmis jusqu'à nous par ceux-
là mêmes, qui fe sont déclarés les plus mortels ennemis de cette Religion Se
de fon Auteur, qu'ils ont sait mourir par le fupplice le plus cruel Se le plus
infâme. Si cette Religion est véritablement divine, fi par conféquent celui
qui l'a enfeignée eft un homme divin , un Meffie, un Sauveur, un Libérateur
promis, annoncé plufieurs fiécles avant qu'il parût sur la terre , le Peuple
qui l'a méconnu , qui l'a crucifié, qui a rejette sa doctrine , ne peut se jufti-
fier du plus honteux aveuglement, Se du plus grand de tous les crimes. Et
c'eft afin qu'on ne pût contefter à ce Crucisié sa miffion divine, afin qu'on
ne pût révoquer en doute la vérité de la doctrine qu'il a annoncée , que la
Providence a permis, que ce Peuple même fi intérefTé à fupprimer les preu^
espéce de précis; de rapprocher les disserens traits dont il est compofé , &
de les rendre d'autant plus srappans, qu'ils seront réunis sous un feu! & même
point de vue.
La Religion Chrétienne tire fon nom d'un Dieu fait homme, nommé Chrijl,
c'eft-à-dire , Oint du Seigneur , d'où ses Disciples ont été appelles Chrétiens.
Elle eft sondée sur l'unité d'un Dieu en trois perfonnes réellement diltinguées
entr'elles , Créateur du Ciel & de la Terre, & Père du genre humain : fur le
péché d'un premier homme, qui par sa désobeiftance a enveloppé dans fa
chute toute fa malheureuse postérité : fur la promefse d'un Rédempteur, qui
satisfaisant à la juftice divine pour les péchés de tous les hommes, devoit
leur rendre cette première innocence , qui les saifoit enlans de Dieu : sur la
venue de ce Libérateur promis , &long-tems attendu : fur le Sacrifice expia-
toire de fa mort: fur fa Réfurrection glorieufe : fur les mérites infinis de ce
Médiateur condamné pour nous au fupplice insâme de la Croix ; Se fur le
droit qu'ils nous donnent à la vie éternelle , qu'il nous eft permis de regar-
der comme notre bien Se notre héritage. De-là nauTenttous les dogmes, qui
forment le corps de la Religion Chrétienne ; la Trinité , le Péché originel,
l'Incarnation , la Divinité de Jefus-Chrift , la Rédemption, la Rémission des
péchés, la Communion des Saints , la Rélurreélion des Morts, Sec.
Cette Religion eft auffi ancienne que le monde même ,puifqu'en esset elle
n'eft autre chose que la Religion naturelle, réparée d'abord , & rétablie par
la Loi que Dieu donna aux Juifs par le miniftére de Moïfe, & perfectionnée
depuis par celle que le Fils de Dieu eft venu annoncer lui-même à toutes les
Nations de la terre. Ainsi tout ce dont la Religion Judaïque a pu fe vanter;
fa révélation, &les caractères de divinité qui l'accompagnent, ses dogmes
&sa morale, ses loix Se fes préceptes, ses miracles Se ses prodiges, fes pro-
meises & Tes avantages, fes sacriiiees Se ses cérémonies, ses Patriarches & ses
Prophètes ; tout cela appartient de droit à la Religion de Jefus-Christ , puif-
que tout cela n'étoit que l'ombre, le type, la sigure de ce qui devoit s'opé-
rer dans la Loi de Grâce. Mais parce que celle-ci n'a commencé proprement
qu'à la mort de fon Auteur ,&àl'abolition de la Synagogue, elle ne compte
que 1730 ans d'antiquité.
La vérité de la Religion Chrétienne eft fondée sur trois genres de preuves,
également capables de persuader tout homme sage , Se de confondre les In-
crédules, qui n'oppofent à ces sondemens de notre soi que des dissicultés
auffi srivoles qu'infoutenables.
I. La première efpéce de preuves fe tire des anciens Oracles, qui ont pré-
dit la Religion de Jesus-Christ : Oracles nombreux, contenus dans des Livres
dont l'antiquité Se l'autentické ne peut être contestée, &qui depuis près de
quatre mille ans sesont conservés, Se ont été tranfmis jusqu'à nous par ceux-
là mêmes, qui fe sont déclarés les plus mortels ennemis de cette Religion Se
de fon Auteur, qu'ils ont sait mourir par le fupplice le plus cruel Se le plus
infâme. Si cette Religion est véritablement divine, fi par conféquent celui
qui l'a enfeignée eft un homme divin , un Meffie, un Sauveur, un Libérateur
promis, annoncé plufieurs fiécles avant qu'il parût sur la terre , le Peuple
qui l'a méconnu , qui l'a crucifié, qui a rejette sa doctrine , ne peut se jufti-
fier du plus honteux aveuglement, Se du plus grand de tous les crimes. Et
c'eft afin qu'on ne pût contefter à ce Crucisié sa miffion divine, afin qu'on
ne pût révoquer en doute la vérité de la doctrine qu'il a annoncée , que la
Providence a permis, que ce Peuple même fi intérefTé à fupprimer les preu^