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Banier, Antoine; Le Mascrier, Jean-Baptiste; Picart, Bernard [Ill.]
Histoire générale des cérémonies, moeurs et coutumes religieuses de tous les peuples du monde: représentées en 243 figures (Band 4) — Paris, 1741

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https://doi.org/10.11588/diglit.3859#0221
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RELIGIEUSES DES PROTESTAIS. 109
effet des sentimens allez, singuiiers , pour mériter de fonder une Secte particuliè-
re , séparée Se distinguée du corps général des Anabaptistes. Un Auteur moder-
ne que nous avons souvent cité (a) èc qui a écrit l'histoire de cet Importeur, nous
fournira ce que nous dirons de (es avantures 6c de sa doctrine.
Histoire de David George.
David George étoït né à Delf -, Se des l'année 1528. il s'y étoit signalé
<en faveur de l'Anabaptisme. Cette ville profesïbit encore alors l'ancienne Religion.
Dans une Procession solemnelle où , sélon là coutume de l'Eglise , on portoit en
triomphe le corps de J. C. l'Entousiâste eut l'audace d'insulter les Prêtres , qu'il
appelsa de vains Sacrificateurs Se des Ministres de l'Idolâtrie. Ensuite s'adressant au
Sénat Se au peuple qui suivoit le Clergé , il les exhorta à la pénitence. Renonce^
leur dit-il , à de srivoles supcrftitions , & purifîez^vous par un Baptême nouveau.
Cette saillie du Fanatique parut aux Magistrats de Delf digne d'une punition
exemplaire. David George fut donc condamné à être fouetté publiquement (b) à
avoir la langue percée comme un blasphémateur , Se à être banni pour six ans.
Mais il trouva des protecteurs qui adoucirent le châtiment 5 Se on se contenta de
faire sur ses lèvres une légère impression d'un fer chaud , qui ne lui altéra que
fort peu l'usage de la parole.
Le bégaiement qui depuis cet accident resta toujours à l'Entousiâste , ne servit
pas peu à lui concilier de l'autorité dans son parti ; Se lorsqu'après la réduction de
JVIunster & le renversement du Roiaume de Sion, la division se mit dans la Secte
David George s'étant porté pour médiateur applanit toutes les disficultés qui sem*
bloient s'opposer à la paix. Il réunit les esprits , du moins en apparence , Se par-
là se mit en poiïèssion d'être à jamais l'arbitre de toutes les contestations de {es
frères. Par malheur , la démangeaison de devenir Auteur diminua un peu l'estime
<juon avoit conçue de lui. Il mit au jour un livre , où il traitoit des points con-
troversés alors entre les différens Chefs des Anabaptistes , Se où il s'étoit fraie
une route mitoienne , pour concilier les diverses opinions. Mais son sistême ne
contenta personne , Se fut également rejette de tout le monde.
Rebuté de ce côté-là, il ne restoit plus d'autre ressource à David George, que
celle de se faire lui-même Chef de parti. Les Anabaptistes de sa contrée lui étoient
dévoués : ils étoient en assez grand nombre pour former une faction considérable •
Se David présumoit assez de sa douceur Se de ses talens , pour espérer qu'elle se
grossîroit encore du débris des autres. Il ne restoit plus au nouveau Législateur que
de faire approuver sa mission $ Se le fanatisme vint pour cela à son secours. Pour
méditer à loisir le plan de sa nouvelle doctrine , il le fit une solitude de son logis.
Il s'abstint du commerce des hommes j ses jeûnes qu'il avoit quelquefois poulies
auparavant jusqu'à parler plusieurs jours sans prendre de nourriture, devinrent plus
longs Se plus obstinés. L'afsoiblissement du corps asFoiblit sans doute l'esprit du
nouveau Prophète. Quoiqu'il en soit, il est certain qu'au sortir de sa retraite l'En-
tousiâste raconta des visions surprenantes, dont il prétendit que le Seigneur l'a-
voit favorisé. Toutes absurdes qu'elles étoient , elles furent applaudies Se reçues
avec une déférence parfaite ; Se sur sa garantie on se trouva disposé à adopter tous
les articles, qu'il lui plut d'introduire de nouveau dans la Religion.


Sa Doétrine.

Ce sut dans ces circonstances favorables , Se en l'année 1538. que l'Impo-
Ileur composa un Livre sous le titre des Oeuvres merveilleufcs de Dieu, où il réduis
sit en sistême l'autorité de sa mission. " Le Seigneur, disoit-il , a de toute éternité
« formé le décret de se manifester aux hommes, Se de se révéler à trois disféren-
*' tes reprises. Certainement l'Eternel n'a perfectionné ses créatures dans l'état sts*
» naturel , qu'avec succession , Se dans le même ordre qu'il donne achèvement à
») l'homme dans l'état naturel. De l'enfance, il est conduit par l'adolescence jusqu'à
(a) Catrou , Hiss. du Davidisme, dans son Hiss. du I (b) Hiss. des Anabapt. p. 3 5. Voiez aussï AnnaU
Fanât, dans la Rel. Prot. Tom. II. p. 2 15 • • Anabapt.
Tome IV. Ggg
 
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