il est présumable que les Athéniens, au contraire, attendi-
rent et reçurent avec un grand courage l’attaque des Perses,
et que leurs bonnes dispositions, leur expérience de la guerre,
et leur valeur exaltée par une résolution désespérée, leur
procurèrent une victoire déjà assez digne d’être admirée,
sans qu’il soit nécessaire d’en rehausser l’éclat par le récit
d’une audacieuse imprudence.
PLANCHE IV.
PLAN DES TIIERMOPYLES.
Jusqu’à présent l’ancien plan de Barbié du Bocage, dressé
d’après celui que M. Foucherot a levé sur les lieux en 1781 ,
avait accompagné les atlas du Voyage d’Anacharsis : depuis
MM. Gell et Dodwell ont visité ce passage célèbre; ce dernier
en donne une description qui paraît d’une grande vérité, et
confirme les relations de ses prédécesseurs sur les change-
ments considérables que le temps a opérés dans la conligu -
ration de ce défilé.
La mer, qui a dû arriver jusqu’au pied des rochers qui en-
tourent la petile plaine de Trachis s’est retirée peu à peu,
laissant d’abord après elle des marais qui finissent par se des-
sécher d’eux-mêmes, en sorte qu’on peut présumer avec
quelque raison que l’île d’Eubée finira aussi par se joindre à
la terre ferme, et que le golfe Maliaque se changera en un
vaste lac marécageux.
Le défilé des Thermopyles, qui, au temps de l’invasion de
Xerxès, était resserré entre la croupe escarpée du mont OEla
et un marais impénétrable bordant la mer, est maintenant
fort élargi par le retirement continuel des eaux.
Le Sperchius communique par plusieurs canaux naturels
avec le fond du golfe Maliaque, et vient déboucher plus près
du passage qu’aulrefois, après avoir reçu les eaux du Dyras
et du Mêlas : mais la description de M. Dodwell m’empêche
d’adopter l’hypothèse que M. Lapie a exprimée dans la carte
qui accompagne l’Histoire de la Grèce de M. Pouqueville ,
hypothèse d’après laquelle le Sperchius coulerait mainte-
nant parallèlement à la mer jusqu’auprès du tertre présumé
être le tombeau de Léonidas ; en sorte que le passage serait
formé par les rochers d’un côté et le fleuve de l’autre. L’Aso-
pus se jetterait alors dans le Sperchius, qui recevrait aussi les
sources qui ont fait donner à cet endroit le nom de Thermo-
pyles. M. Gell, dans la carte qui accompagne son Itinéraire
de la Grèce, indique en effet ce cours singulier du fleuve; mais
M. Dodwell, dans son excellente description, dit positivement
que les sources qui s’échappent du pied du mont Callidrome
forment plusieurs petits ruisseaux qui vont se jeter directe-
ment dans la mer, et non dans le Sperchius : ce fleuve a doue
son embouchure plus reculée vers le fond du golfe Maliaque ,
ainsi que je l’ai tracée. Le passage, quoique fort élargi, con-
serve encore son ancien et sauvage aspect. En venant de la
Thessalie par une chaussée qui traverse les marais du fond du
golfe Maliaque, on passe le pont du Sperchius et celui du Dy-
ras pour entrer dans le défilé; à droite se trouvent les rochers
Trachinions, à gauche des marais impraticables : on tra-
verse ensuite le Mêlas; à droite on voit alors le mont Tichius,
rent et reçurent avec un grand courage l’attaque des Perses,
et que leurs bonnes dispositions, leur expérience de la guerre,
et leur valeur exaltée par une résolution désespérée, leur
procurèrent une victoire déjà assez digne d’être admirée,
sans qu’il soit nécessaire d’en rehausser l’éclat par le récit
d’une audacieuse imprudence.
PLANCHE IV.
PLAN DES TIIERMOPYLES.
Jusqu’à présent l’ancien plan de Barbié du Bocage, dressé
d’après celui que M. Foucherot a levé sur les lieux en 1781 ,
avait accompagné les atlas du Voyage d’Anacharsis : depuis
MM. Gell et Dodwell ont visité ce passage célèbre; ce dernier
en donne une description qui paraît d’une grande vérité, et
confirme les relations de ses prédécesseurs sur les change-
ments considérables que le temps a opérés dans la conligu -
ration de ce défilé.
La mer, qui a dû arriver jusqu’au pied des rochers qui en-
tourent la petile plaine de Trachis s’est retirée peu à peu,
laissant d’abord après elle des marais qui finissent par se des-
sécher d’eux-mêmes, en sorte qu’on peut présumer avec
quelque raison que l’île d’Eubée finira aussi par se joindre à
la terre ferme, et que le golfe Maliaque se changera en un
vaste lac marécageux.
Le défilé des Thermopyles, qui, au temps de l’invasion de
Xerxès, était resserré entre la croupe escarpée du mont OEla
et un marais impénétrable bordant la mer, est maintenant
fort élargi par le retirement continuel des eaux.
Le Sperchius communique par plusieurs canaux naturels
avec le fond du golfe Maliaque, et vient déboucher plus près
du passage qu’aulrefois, après avoir reçu les eaux du Dyras
et du Mêlas : mais la description de M. Dodwell m’empêche
d’adopter l’hypothèse que M. Lapie a exprimée dans la carte
qui accompagne l’Histoire de la Grèce de M. Pouqueville ,
hypothèse d’après laquelle le Sperchius coulerait mainte-
nant parallèlement à la mer jusqu’auprès du tertre présumé
être le tombeau de Léonidas ; en sorte que le passage serait
formé par les rochers d’un côté et le fleuve de l’autre. L’Aso-
pus se jetterait alors dans le Sperchius, qui recevrait aussi les
sources qui ont fait donner à cet endroit le nom de Thermo-
pyles. M. Gell, dans la carte qui accompagne son Itinéraire
de la Grèce, indique en effet ce cours singulier du fleuve; mais
M. Dodwell, dans son excellente description, dit positivement
que les sources qui s’échappent du pied du mont Callidrome
forment plusieurs petits ruisseaux qui vont se jeter directe-
ment dans la mer, et non dans le Sperchius : ce fleuve a doue
son embouchure plus reculée vers le fond du golfe Maliaque ,
ainsi que je l’ai tracée. Le passage, quoique fort élargi, con-
serve encore son ancien et sauvage aspect. En venant de la
Thessalie par une chaussée qui traverse les marais du fond du
golfe Maliaque, on passe le pont du Sperchius et celui du Dy-
ras pour entrer dans le défilé; à droite se trouvent les rochers
Trachinions, à gauche des marais impraticables : on tra-
verse ensuite le Mêlas; à droite on voit alors le mont Tichius,