22 ANALYSE DES CARTES.
ensuite dans le milieu de la Grèce même , par celle du golfe clAmbracie aux Ther-
mopyles : je vais la vérifier dans la partie la plus septentrionale , par la mesure de la
voie Egnatienne , qui conduisait dApollonie et d'Epidamne à Thessalonique , ou
Therme, dans le fond du golfe Thermaïque, et même au-delà. A la vérité , ce chemin
ne fat construit que par les Romains, longtemps après l'époque du voyage d'Ana-
cliarsis ; mais toutefois sa mesure jusqu'à Thessalonique servira-t-elle à déterminer
l'espace qui sépare les deux mers. Cette mesure est donnée en milles romains.
Polybe , au rapport de Strabon l, comptait 267 milles sur cette route, depuis Apol-
lonie en Illyrie, jusqu'à Thessalonique. Strabon remarque ensuite* que la route n'était
pas plus longue en partant de Dyrrhaehium ou Epidamne , que d'Apollonie ; ainsi il
sera indifférent d'en prendre la mesure de l'une ou de l'autre de ces villes. Je la pren-
drai d'Epidamne, parce que c'est un des lieux que j'ai fixés dans cette Analyse. Les
267 milles romains , à raison de 756 toises a chacun , comme les évalue M. d'An ville 3,
font une somme de 201852 toisesb; et l'on en mesure , sur ma carte , 167200c en droite
ligne , entre Epidamne et Therme. La réduction de la mesure itinéraire à la ligne
droite, est d'environ un sixième. Je crois qu'elle paraîtra convenable pour un pays
hérissé de montagnes , et dans lequel la route est obligée de traverser plusieurs dé~
filés d. D'ailleurs , Alberghetti dit que l'on ne compte guère actuellement que 200
milles d'Italie , de Durazzo à Salonique.
Dans l'intérieur de l'Epire , on remarquera quelques détails qui ne se trouvent
point sur les cartes publiées précédemment. Ils sont tirés en partie d'un voyage ma-
nuscrit, fait de l'Arta , autrefois Ambracie , par Joannina et Gomphi à Larisae en
Thessalie, et en partie de la géographie grecque de Mélétius , natif de Joannina
même , ville située sur le lac Achérusie. On s'étonnera peut-être de voir ce lac très-
loin de la mer dans l'intérieur des terres , tandis que toutes les cartes le plaçaient à
l'embouchure de lAchéron ; cependant Scylax et Strabon 4 font venir l'Aehéron de
ce lac , bien loin de le faire tomber dedans ; et Pline est encore plus positif, lorsqu'il
dit 5 que lAchéron , après être sorti du lac Achérusie, fait 36 milles de chemin pour
se rendre à la mer. C'est en effet la distance de Joannina au port Veliki, autrefois
Glycys ou le port doux. LAchéron , dans cet espace , se perd pendant quelque temps
sous terre, selon Mélétius 6, et c'est, sans doute , ce qui Fa fait prendre pour un
fleuve des enfers. Le Cocyte, qui sort du même lac , en fait vraisemblablement
autant e.
Je n'entrerai pas dans un aussi grand détail sur le reste de ce que représente ma
carte générale , quoique toutes les parties en aient été dressées sur même échelle
que mes cartes particulières. Ma carte générale n'est, pour ainsi dire , que l'extrait
d'un plus grand travail ; c'est pourquoi il suffira d'en indiquer les points généraux.
' Polyb. op. Strab. lib. 7, p. 323.
* Slrab. ibid.
" 1472 mètres 98 centimètres.
3 D'Anville, trait, des mes. ilin. p. 44.
* 398287 mètres 3g centimètres.
c 325771 mètres 61 centimètres.
d La mesure de cette route est encore plus courte sur la nouvelle
Carte générale de la Grèce avec ses Colonies, parce qu'elle est assujet-
tie aux positions de Durazzo et de Salonique.
* Scyl. p. 11 , ap. geogr. min. Greee. t. 1. Slrab. ibid. p. 324.
5 Plin. lib. 4, cap. 1 , t. I, p. 189.
6 MtteT. ytayç. lib. I , sect. 18, cap. 3, n.° 10, p. 3lg. Venet. 1728,
in-fol.
• Les possessions actuelles des français sur cette partie des côtes de
la Grèce, les mettra, sans doute , à même d'acquérir des connaissances
détaillées sur ces fleuves.
ensuite dans le milieu de la Grèce même , par celle du golfe clAmbracie aux Ther-
mopyles : je vais la vérifier dans la partie la plus septentrionale , par la mesure de la
voie Egnatienne , qui conduisait dApollonie et d'Epidamne à Thessalonique , ou
Therme, dans le fond du golfe Thermaïque, et même au-delà. A la vérité , ce chemin
ne fat construit que par les Romains, longtemps après l'époque du voyage d'Ana-
cliarsis ; mais toutefois sa mesure jusqu'à Thessalonique servira-t-elle à déterminer
l'espace qui sépare les deux mers. Cette mesure est donnée en milles romains.
Polybe , au rapport de Strabon l, comptait 267 milles sur cette route, depuis Apol-
lonie en Illyrie, jusqu'à Thessalonique. Strabon remarque ensuite* que la route n'était
pas plus longue en partant de Dyrrhaehium ou Epidamne , que d'Apollonie ; ainsi il
sera indifférent d'en prendre la mesure de l'une ou de l'autre de ces villes. Je la pren-
drai d'Epidamne, parce que c'est un des lieux que j'ai fixés dans cette Analyse. Les
267 milles romains , à raison de 756 toises a chacun , comme les évalue M. d'An ville 3,
font une somme de 201852 toisesb; et l'on en mesure , sur ma carte , 167200c en droite
ligne , entre Epidamne et Therme. La réduction de la mesure itinéraire à la ligne
droite, est d'environ un sixième. Je crois qu'elle paraîtra convenable pour un pays
hérissé de montagnes , et dans lequel la route est obligée de traverser plusieurs dé~
filés d. D'ailleurs , Alberghetti dit que l'on ne compte guère actuellement que 200
milles d'Italie , de Durazzo à Salonique.
Dans l'intérieur de l'Epire , on remarquera quelques détails qui ne se trouvent
point sur les cartes publiées précédemment. Ils sont tirés en partie d'un voyage ma-
nuscrit, fait de l'Arta , autrefois Ambracie , par Joannina et Gomphi à Larisae en
Thessalie, et en partie de la géographie grecque de Mélétius , natif de Joannina
même , ville située sur le lac Achérusie. On s'étonnera peut-être de voir ce lac très-
loin de la mer dans l'intérieur des terres , tandis que toutes les cartes le plaçaient à
l'embouchure de lAchéron ; cependant Scylax et Strabon 4 font venir l'Aehéron de
ce lac , bien loin de le faire tomber dedans ; et Pline est encore plus positif, lorsqu'il
dit 5 que lAchéron , après être sorti du lac Achérusie, fait 36 milles de chemin pour
se rendre à la mer. C'est en effet la distance de Joannina au port Veliki, autrefois
Glycys ou le port doux. LAchéron , dans cet espace , se perd pendant quelque temps
sous terre, selon Mélétius 6, et c'est, sans doute , ce qui Fa fait prendre pour un
fleuve des enfers. Le Cocyte, qui sort du même lac , en fait vraisemblablement
autant e.
Je n'entrerai pas dans un aussi grand détail sur le reste de ce que représente ma
carte générale , quoique toutes les parties en aient été dressées sur même échelle
que mes cartes particulières. Ma carte générale n'est, pour ainsi dire , que l'extrait
d'un plus grand travail ; c'est pourquoi il suffira d'en indiquer les points généraux.
' Polyb. op. Strab. lib. 7, p. 323.
* Slrab. ibid.
" 1472 mètres 98 centimètres.
3 D'Anville, trait, des mes. ilin. p. 44.
* 398287 mètres 3g centimètres.
c 325771 mètres 61 centimètres.
d La mesure de cette route est encore plus courte sur la nouvelle
Carte générale de la Grèce avec ses Colonies, parce qu'elle est assujet-
tie aux positions de Durazzo et de Salonique.
* Scyl. p. 11 , ap. geogr. min. Greee. t. 1. Slrab. ibid. p. 324.
5 Plin. lib. 4, cap. 1 , t. I, p. 189.
6 MtteT. ytayç. lib. I , sect. 18, cap. 3, n.° 10, p. 3lg. Venet. 1728,
in-fol.
• Les possessions actuelles des français sur cette partie des côtes de
la Grèce, les mettra, sans doute , à même d'acquérir des connaissances
détaillées sur ces fleuves.