ANALYSE DES CARTES. 35
Sophie. Byzance, au rapport de Pausanias1, était une des villes les mieux fortifiées
de l'antiquité.
Le plan de l'Hellespont , de la Chersonèse de Tlirace et d'une grande partie de
la Troade, a été dressé particulièrement d après les cartes que le général Truguet
a eu la bonté de me communiquer. Ces cartes mont donné toutes les côtes avec un
degré d'exactitude que peut-être celles de France n'ont point; et comme on a relevé
en même temps plusieurs pics dans l'intérieur des terres , j'ai eu le moyen de placer
les montagnes d'une manière assez sûre. Le plus haut sommet de l'Ida, le mont
Gareara a été observé par le général Truguet lui-même, à yyS toises (i6iomè-
très ) au dessus du niveau de la mer. La vallée du Scamandre est réduite de plu-
sieurs cartes que ™m ^e ^hc-iseul-Gouffier a fait lever dans le pays, et quil a eu la
bonté de mG communiquer ; une grande partie de la vallée du Granique se trouve
dans les cartes du général Truguet; et pour les rivières de l'intérieur du pays, j'ai
eu des renseignements très-sûrs d'un de mes amis, le C." Martin, consul de la Ré-
publique Française aux Dardanelles. En général, ce plan est très-différent de celui
des anciennes éditions.
Je ne finirais pas si je voulais entrer dans le détail de tous les travaux que ce plan
m'a occasionnés ; il suffira de dire que tous les points en sont examinés avec le plus
grand soin, et que je n'ai rien épargné pour le rendre exact. J'ai beaucoup profité,
pour la Troade, de l'ouvrage du C.n Chevalier2, ainsi que de celui de M. de Choi-
seul-Gouffier , intitulé Matériaux pour servir au 13.e chapitre du Voyage pitto-
resque de la Grèce, qu'il a eu la complaisance de nous faire communiquer, à
Barthélémy et à moi ; mais je ne puis être de leur avis sur la position qu'ils as-
signent tous deux 3 à l'Ilium récens, qui est celle qui existait du temps du Yoyage
du jeune Anacharsis. Je crois que cette ville était dans le même emplacement que
l'ancienne Ilium , comme le soutenaient les habitants 4\ et, d'après la description
que Strabon nous fait de l'Ilium de son temps , qui était située sur une hauteur ,
adossée à une montagne et proche d'un défilé 5, il me semble qu'il n'y a que le sol
de la colline de Bounar-bachi qui puisse lui convenir. Je reconnais , dans le Kirke-
keuzler, avec M. de Choiseul et le C.n Chevalier 6, le Scamandre d'Homère ; mais
je crois en même temps , qu'après que cette contrée eut été dévastée par les Grecs ,
lorsqu'elle se repeupla, les nouveaux venus appliquèrent mal adroitemeut le nom
de Scamandre au Simoïs d'Homère, et que delà viennent quantité d'erreurs qui se
sont opposes jusqu'à cette heure à la reconnaissance du terrain. Il est certain que
du temps de Démétrius de Scepsis , c'est-à-dire, peu après Alexandre le grand , on
appelait Scamandre la rivière qui prend sa source dans le mont Cotylus , presque
à côté de celles du Granique et de l'Esèpe?, et le nom de Mendéré-sou, que porte
encore cette rivière, en est une preuve. On ne doit donc pas s'étonner si mon plan
' Pausan. lib. 4 , cap. 3l , p- 357-
'Description of the
16 , p. 112.
* Strab. lib. i3,p. 5<)3, 600 et 602.
5 M. ibid. p. 597 et ôçg.
ni- ■> '"-f- 6 Choiseul-Gouffier , ibid. p. 46. Chevalier, ibid. chap. 11, p. 82 et
3 Choiseul-Govffiert Mater, p0!/r ]e i3.e chap. du Voyage piltor. de suîv.
la Grèce, p. 23 ; Chèmlîer, Description of the Plain of Troy , chap. j 7 strab. ibid. p.
if. «*• 1 r- — '
e Plain ofTroy, efc. hy M.Chevalier, translatée!
fvom the originai not yet published by Andrew Dalzel, Ed.nburgh,
Ijql , in-4.0
602.
Sophie. Byzance, au rapport de Pausanias1, était une des villes les mieux fortifiées
de l'antiquité.
Le plan de l'Hellespont , de la Chersonèse de Tlirace et d'une grande partie de
la Troade, a été dressé particulièrement d après les cartes que le général Truguet
a eu la bonté de me communiquer. Ces cartes mont donné toutes les côtes avec un
degré d'exactitude que peut-être celles de France n'ont point; et comme on a relevé
en même temps plusieurs pics dans l'intérieur des terres , j'ai eu le moyen de placer
les montagnes d'une manière assez sûre. Le plus haut sommet de l'Ida, le mont
Gareara a été observé par le général Truguet lui-même, à yyS toises (i6iomè-
très ) au dessus du niveau de la mer. La vallée du Scamandre est réduite de plu-
sieurs cartes que ™m ^e ^hc-iseul-Gouffier a fait lever dans le pays, et quil a eu la
bonté de mG communiquer ; une grande partie de la vallée du Granique se trouve
dans les cartes du général Truguet; et pour les rivières de l'intérieur du pays, j'ai
eu des renseignements très-sûrs d'un de mes amis, le C." Martin, consul de la Ré-
publique Française aux Dardanelles. En général, ce plan est très-différent de celui
des anciennes éditions.
Je ne finirais pas si je voulais entrer dans le détail de tous les travaux que ce plan
m'a occasionnés ; il suffira de dire que tous les points en sont examinés avec le plus
grand soin, et que je n'ai rien épargné pour le rendre exact. J'ai beaucoup profité,
pour la Troade, de l'ouvrage du C.n Chevalier2, ainsi que de celui de M. de Choi-
seul-Gouffier , intitulé Matériaux pour servir au 13.e chapitre du Voyage pitto-
resque de la Grèce, qu'il a eu la complaisance de nous faire communiquer, à
Barthélémy et à moi ; mais je ne puis être de leur avis sur la position qu'ils as-
signent tous deux 3 à l'Ilium récens, qui est celle qui existait du temps du Yoyage
du jeune Anacharsis. Je crois que cette ville était dans le même emplacement que
l'ancienne Ilium , comme le soutenaient les habitants 4\ et, d'après la description
que Strabon nous fait de l'Ilium de son temps , qui était située sur une hauteur ,
adossée à une montagne et proche d'un défilé 5, il me semble qu'il n'y a que le sol
de la colline de Bounar-bachi qui puisse lui convenir. Je reconnais , dans le Kirke-
keuzler, avec M. de Choiseul et le C.n Chevalier 6, le Scamandre d'Homère ; mais
je crois en même temps , qu'après que cette contrée eut été dévastée par les Grecs ,
lorsqu'elle se repeupla, les nouveaux venus appliquèrent mal adroitemeut le nom
de Scamandre au Simoïs d'Homère, et que delà viennent quantité d'erreurs qui se
sont opposes jusqu'à cette heure à la reconnaissance du terrain. Il est certain que
du temps de Démétrius de Scepsis , c'est-à-dire, peu après Alexandre le grand , on
appelait Scamandre la rivière qui prend sa source dans le mont Cotylus , presque
à côté de celles du Granique et de l'Esèpe?, et le nom de Mendéré-sou, que porte
encore cette rivière, en est une preuve. On ne doit donc pas s'étonner si mon plan
' Pausan. lib. 4 , cap. 3l , p- 357-
'Description of the
16 , p. 112.
* Strab. lib. i3,p. 5<)3, 600 et 602.
5 M. ibid. p. 597 et ôçg.
ni- ■> '"-f- 6 Choiseul-Gouffier , ibid. p. 46. Chevalier, ibid. chap. 11, p. 82 et
3 Choiseul-Govffiert Mater, p0!/r ]e i3.e chap. du Voyage piltor. de suîv.
la Grèce, p. 23 ; Chèmlîer, Description of the Plain of Troy , chap. j 7 strab. ibid. p.
if. «*• 1 r- — '
e Plain ofTroy, efc. hy M.Chevalier, translatée!
fvom the originai not yet published by Andrew Dalzel, Ed.nburgh,
Ijql , in-4.0
602.