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Bégin, Émile Auguste Nicolas Jules; Rouargue, Émile [Ill.]; Rouargue, Adolphe [Ill.]
Voyage pittoresque en Espagne et en Portugal — Paris: Belin-Leprieur et Morizot, éditeurs, 1852

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https://doi.org/10.11588/diglit.70977#0159
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L'ARAGON.

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voure extraordinaire, et peut-être aussi par l'espoir de la plus attrayante
des récompenses que la beauté puisse offrir au guerrier valeureux.
L'expérience ayant appris aux assiégeants que les maisons, renversées
par l'explosion des fourneaux de mine, devenaient souvent un obstacle
aux progrès des attaques, le colonel Rogniat, qui dirigeait le siège de-
puis la mort du général de génie Lacoste, fit calculer la charge des
fourneaux de telle sorte qu'on put faire brèche, sans détruire entière-
ment les maisons; et l'on n'employa plus que la mine pour ouvrir les
murs des grands édifices, qui formaient dans l'intérieur de la ville au-
tant de citadelles. Les Espagnols avaient pris le parti de mettre le feu
dans les maisons qu'on les forçait d'abandonner, afin que l'incendie
établit une barrière entre eux et les Français, tandis qu'ils disposaient
plus loin de nouveaux moyens de défense. La combustion de ces mai-
sons, dans la construction desquelles il entrait peu de bois, étant dif-
ficile et fort lente, il fallait que les assiégeants éteignissent le feu moyen-
nant une grêle de grenades, ou qu'ils les laissassent brûler pendant
plusieurs jours avant d'y pouvoir avancer. Les progrès ne pouvaient
donc être que très-lents, et l'on ne se rendait maître d'une île de mai-
sons qu'après avoir employé tour à tour la mine, les pétards, la sape
ou bien en traversant de vive force les rues qu'enfilait le feu des Espa-
gnols.
« Lesjours suivants, l'arméefrançaise s'avança jusqu'aux ruesel Medio,
el Cosso; elle s'empara du monastère des Filles de Jésusalem, du bâti-
ment des Écoles-Pies, du couvent des Franciscains et du couvent de
Jésus, que le génie convertit aussitôt en une redoute défensive. Le Cosso,
le couvent de Saint-Lazare, le pont sur l'Èbre, puis tout le faubourg de
la rive gauche cédèrent enfin aux vaillants efforts de la division Gazan,
qui le 19 triompha des efforts du courage par un courage plus impé-
tueux.
« Le lendemain, cinquante pièces de canon qui avaient servi à l'attaque
du faubourg furent mises en batterie sur la rive gauche, contre les
maisons du quai de la ville, qu'elles battirent en ruines. Les six galeries
qui traversaient le Cosso, à l'attaque du centre, atteignaient déjà les
maisons en face des assiégeants : on commençait à charger les fourneaux,
chacun de trois milliers de poudre, et on devait les faire jouer simultané-
 
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