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Bégin, Émile Auguste Nicolas Jules; Rouargue, Émile [Ill.]; Rouargue, Adolphe [Ill.]
Voyage pittoresque en Espagne et en Portugal — Paris: Belin-Leprieur et Morizot, éditeurs, 1852

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https://doi.org/10.11588/diglit.70977#0451
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DE MADRID A TOLÈDE.
d'une richesse extraordinaire. On la pose sur un trône d'argent massif
que couronne un dais, également d'argent, exécutés en 1674. Au point
de vue de l'art du ciseleur et du graveur, nous donnons les bijoux de la
Vierge comme un type d'exécution fort curieux qui mériterait bien
d'être décrit et dessiné.
La garde-robe chapitrale, composée d'une grande quantité d'ob-
jets donnés par Ferdinand, par Isabelle et par d'autres monarques, ou
légués par les archevêques qui se sont succédé depuis trois siècles, se
compose au moins de trois mille pièces différentes. Nous y avons remar-
qué les chasubles du cardinal Ximenez Cisneros, tissues d'or et de soie,
rehaussées tantôt d'armoiries et de figurines représentant Nuestra Senora,
la Virgen, les quatre évangélistes , les apôtres, etc.; tantôt de dessins
mauresques, tantôt d'oiseaux et de fleurs. On ne sait ce qu'il faut le
plus admirer de la vivacité des couleurs, ou de la pureté des traits et
du goût qui a présidé à l'agencement général des choses. Les chasubles du
cardinal Sandoval y Rojas luttent d'élégance avec celles de Ximenez. Elles
sortent toutes des ateliers de Tolède, où la fabrication des tissus destinés
aux ornements d'église atteignit une perfection qui n'existait peut-être
en aucun autre lieu de l'Espagne. Sur une manga du seizième siècle,
on voit exécutées en point de tapisserie : une scène de la vie de la Vierge
à huit personnages, le don de la Casuella, des rois, des anges, un
martyr frappé du glaive, une Conception dont les figurines peuvent
rivaliser avec tout ce qui existe de plus beau dans le même genre.
Les cloîtres, érigés en 1389 sur l'emplacement d'un alcana, marché
juif, cloîtres spacieux, élégants, sont couverts de peintures médiocres
exécutées par Bayeu Maella, qui vivait à la fin du siècle dernier. Ces
fresques reproduisent différentes scènes empruntées aux légendes de
san Eugenio et de santa Leocadia; mais l'humidité, l'incurie en ont
laissé perdre plusieurs. Un bel escalier conduit aux étages supérieurs
des cloîtres, à la salle capitulaire d'été, Sala Capitular de Verano,
ainsi qu'à la bibliothèque, qu'on n'ouvre point sans recomman-
dation, mais où sont admis les étrangers désireux d'y faire des re-
cherches.
Après la cathédrale, l'édifice religieux le plus intéressant par son
exécution est l'église San-Juan de los Reyes, de laquelle Ferdinand et
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