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Bégin, Émile Auguste Nicolas Jules; Rouargue, Émile [Ill.]; Rouargue, Adolphe [Ill.]
Voyage pittoresque en Espagne et en Portugal — Paris: Belin-Leprieur et Morizot, éditeurs, 1852

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https://doi.org/10.11588/diglit.70977#0278
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234 VOYAGE EN ESPAGNE.
ne leur en déplaise, malgré la bonne exécution des pilastres cannelés
du portail de cette église, je le trouve d'un lourd désolant, et malgré
les signatures respectables de ses tableaux, je n'estime qu'une Con-
ception de Ribera , et un Saint Augustin, tableaux qui ont souffert. Les
figures des fondateurs, dont le maître-autel se trouve accosté, sont manié-
rées, grimaçantes. Je n'ai rien vu non plus de remarquable, comme
peinture, à San-Esteban. Les fresques d'Antonio Palominio sont des
coups de brosse à tant la toise. Le Martyre de saint Étienne et le Cou-
ronnement de la Vierge, par Clodio Coelo, rentrent dans le système
d'exagération des naturistes péninsulaires. A la cathédrale nouvelle,
on nous vanta deux sculptures de Juan Juni, un Saint Jean et une
Sainte Anne plus que médiocres, et l'on ne dit mot de la chapelle du
Christ, œuvre du seizieme siècle, qui dut appartenir au vieux sanctuaire
dans l'emplacement duquel on éleva le sanctuaire actuel. Le Saint Pierre
et le Christ en croix formant le retable de cette chapelle sont des œuvres
fort estimables, le Christ surtout. Je le remarque d'autant plus volon-
tiers qu'il m'arrivera très-rarement en Espagne de trouver de la gran-
deur d'expression dans la figure du Sauveur.
Presque sans ressources scientifiques, Salamanque, malgré son
université, n'a pas des ressources littéraires bien importantes. Au collège
des Irlandais sont cinq ou six mille volumes d'histoire, de théologie et
de littératures française, anglaise, allemande, espagnole, du dernier
siècle, mais surtout française; à l'université se trouvent quinze mille
volumes, tous anciens, parmi lesquels deux cent cinquante ou trois
cents manuscrits d'intérêt plutôt local qu'universel. Les cabinets de
physique, de chimie, d'histoire naturelle ne peuvent suffire aux démon-
strations; à plus forte raison feraient-ils le désespoir de l'homme stu-
dieux qui voudrait les utiliser.
Au-dessus de la porte d'entrée du collège universitaire, Escoles
minores, on lit :
Docet omnium scientiarum princeps Salamanca.
Nous doutons fort qu'avec cette prétention de tout enseigner, les
collections et les maîtres actuels y suffisent. La philosophie, les belles-
lettres, la médecine, la jurisprudence sont les seules branches des con-
 
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