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LÉON.
naissances humaines qui soient professées aujourd'hui dans cette ville.
Nous voudrions voir supprimer à son profit l'université de Valladolid,
qu'on remplacerait par une école des beaux-arts. Salamanque a tant
souffert des guerres de l'empire, a fait voir tant de patriotisme et de
dévouement, qu'elle mérite une compensation. Relever ses anciennes
écoles et ne point leur créer de rivales trop rapprochées, serait un acte
de justice en même temps que de convenances administratives.
Salamanque, sans industrie , sans commerce, habituée depuis le
quinzième siècle à ne vivre, comme Oxford, que par ses collèges et son
université, nous a fait l'effet d'une ville pauvre. Elle compte quatorze
mille habitants, petits rentiers, petits marchands, petits cultivateurs;
elle évite le luxe et les dépenses superflues. Je n'ai trouvé de recherche
que dans la mise des servantes qui portent des tabliers ornés de rubans,
du clinquant à leurs cheveux, des bandes de couleur à leurs robes
coupées de biais et ouvertes par derrière, de larges et longues ceintures
et des chemises blanches bordées de liserés noirs. C'est aussi le costume
des paysannes. Les paysans, couverts d'énormes sombreros plats, vêtus
en noir, ont une veste ouverte sur le devant, une culotte courte, du
linge très-blanc et un manteau qu'ils tiennent sur l'épaule. Malheureu-
sement ils sont mal faits, d'un physique grêle et d'une physionomie
dépourvue d'expression. Les femmes nous ont paru mieux.
Trois jours suffisent pour bien voir Salamanque, aidé surtout d'un
cicerone aussi zélé, aussi complaisant que M. Madrazo, neveu du
directeur du musée royal de Madrid, qui avait eu l'obligeance de nous
recommander à lui de la manière la plus aimable.
LÉON.
naissances humaines qui soient professées aujourd'hui dans cette ville.
Nous voudrions voir supprimer à son profit l'université de Valladolid,
qu'on remplacerait par une école des beaux-arts. Salamanque a tant
souffert des guerres de l'empire, a fait voir tant de patriotisme et de
dévouement, qu'elle mérite une compensation. Relever ses anciennes
écoles et ne point leur créer de rivales trop rapprochées, serait un acte
de justice en même temps que de convenances administratives.
Salamanque, sans industrie , sans commerce, habituée depuis le
quinzième siècle à ne vivre, comme Oxford, que par ses collèges et son
université, nous a fait l'effet d'une ville pauvre. Elle compte quatorze
mille habitants, petits rentiers, petits marchands, petits cultivateurs;
elle évite le luxe et les dépenses superflues. Je n'ai trouvé de recherche
que dans la mise des servantes qui portent des tabliers ornés de rubans,
du clinquant à leurs cheveux, des bandes de couleur à leurs robes
coupées de biais et ouvertes par derrière, de larges et longues ceintures
et des chemises blanches bordées de liserés noirs. C'est aussi le costume
des paysannes. Les paysans, couverts d'énormes sombreros plats, vêtus
en noir, ont une veste ouverte sur le devant, une culotte courte, du
linge très-blanc et un manteau qu'ils tiennent sur l'épaule. Malheureu-
sement ils sont mal faits, d'un physique grêle et d'une physionomie
dépourvue d'expression. Les femmes nous ont paru mieux.
Trois jours suffisent pour bien voir Salamanque, aidé surtout d'un
cicerone aussi zélé, aussi complaisant que M. Madrazo, neveu du
directeur du musée royal de Madrid, qui avait eu l'obligeance de nous
recommander à lui de la manière la plus aimable.