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Bégin, Émile Auguste Nicolas Jules; Rouargue, Émile [Ill.]; Rouargue, Adolphe [Ill.]
Voyage pittoresque en Espagne et en Portugal — Paris: Belin-Leprieur et Morizot, éditeurs, 1852

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https://doi.org/10.11588/diglit.70977#0325

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XXVIII

LA RELIGION, LE CELTE ET LE PRÊTRE
« L'Espagne a beaucoup perdu de son caractère
pittoresque à la suppression des moines, et je ne
lois pas ce qu'elle y a gagné sous d'autres rap-
ports.»
Tu. Gautier, Tra los Montes, I, 99.
Diversité dans les formes du culte. — Je ne comprends pas l'Espagne sans les moines. — Processions à
Girone, à Barcelone, à Valence. — Singulier laisser-aller dans les cérémonies religieuses. — Célébra-
tion du dimanche. — Ornementation des églises. — Prédicateurs en plein air. — Le bulero et les
différentes bulles. — L'Angelus. — Le viatique — Le culte des morts. — Organisation actuelle du
clergé.
L’unité dans la foi ne comporte pas plus l'unité dans les formes que
la condition bipède de l'espèce humaine ne comporte une même chaus-
sure, depuis les déserts glacés du Groënland jusqu'aux sables de l'Afri-
que. A chaque peuple sa manière de sentir et d'habiller sa croyance. On
ne saurait, dès lors, apporter trop de réserve dans l'exposé critique du
cérémonial ou des pratiques religieuses d’un pays, puisque ces choses
sont inhérentes au caractère national.
La première fois qu’il m’arriva de visiter l'Espagne, je n’imaginai
rien de mieux, en regard de ses édifices, du long manteau des hommes
et de la mantille des femmes, que le froc du moine ou l’énorme couvre-
chef du capellan. Quand je n’ai retrouvé ni le froc des moines, ni la
robe des pères capucins, il m’a semblé que ma vieille Espagne s’en al-
lait; et je remercie les confréries, les pèlerins, les processions de la re-
produire sous mes yeux; je remercie le peuple de conserver dévotement
à l’angle des carrefours ses madones, de les orner de bouquets et de les
illuminer le soir; je lui sais gré d’habiller encore, comme autrefois, ses
 
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