XXXV
LA VIERGE
Ave regina cœlorum;
Ave domina angelorum ;
Salve, radix ; salve, porta,
Ex quâ mundo lux est orta.
Portrait de la Vierge par saint Luc. — Caractère byzantin des Vierges espagnoles. — Transformations dés
images représentant Marie. — Vierge radiée et Vierge couronnée par deux anges. — Poses données à la
Vierge par la sculpture. — Vierges produites dans une acception vulgaire. — Retour à la noblesse du
stylé byzantin. — Abandon de l'idéalisme primitif. = Vierges de Hernandez, d'Alonzo Cano, de Mu-
rillo. — Gardes-robes de la Vierge. — Pèlerinages. — Invocations et dédicaces à la Vierge.
Certes, aucun homme sérieux n'admettra l'existence du portrait
authentique de la Vierge Marie exécuté par saint Luc; mais ce qu'on
ne peut révoquer en doute, c'est l'exécution de ce même portrait par
quelque artiste grec de l'ancienne école byzantine, qui, dès le premier
siècle, aura dessiné ou modelé l'image traditionnelle de la mère du
Sauveur. Cette auguste effigie, devenue noire de vétusté, fut, pour les
artistes postérieurs, un modèle vénérable, qu'ils s'astreignirent reli-
gieusement à reproduire tel qu'ils le voyaient, et qui devint, de la
sorte, l'origine d'une si prodigieuse quantité de Vierges noires ou
bistres qu'on remarque dans les plus vieux sanctuaires de dévotion
d'Espagne, d'Italie et de la France méridionale. La cathédrale de Gre-
nade possède encore la copie du soi-disant tableau de saint Luc, repré-
sentant la Vierge et l'Enfant; copie donnée par le pape Innocent VIII à
la reine Isabelle. Elle porte le caractère d'une image bien ancienne,
image type, tres-intéressante pour l'histoire de l'art. Chaque année le
2 janvier, anniversaire de la prise de Grenade, on l'expose solennelle-
ment à la vénération des fidèles. Je la recommande à la vénération des
LA VIERGE
Ave regina cœlorum;
Ave domina angelorum ;
Salve, radix ; salve, porta,
Ex quâ mundo lux est orta.
Portrait de la Vierge par saint Luc. — Caractère byzantin des Vierges espagnoles. — Transformations dés
images représentant Marie. — Vierge radiée et Vierge couronnée par deux anges. — Poses données à la
Vierge par la sculpture. — Vierges produites dans une acception vulgaire. — Retour à la noblesse du
stylé byzantin. — Abandon de l'idéalisme primitif. = Vierges de Hernandez, d'Alonzo Cano, de Mu-
rillo. — Gardes-robes de la Vierge. — Pèlerinages. — Invocations et dédicaces à la Vierge.
Certes, aucun homme sérieux n'admettra l'existence du portrait
authentique de la Vierge Marie exécuté par saint Luc; mais ce qu'on
ne peut révoquer en doute, c'est l'exécution de ce même portrait par
quelque artiste grec de l'ancienne école byzantine, qui, dès le premier
siècle, aura dessiné ou modelé l'image traditionnelle de la mère du
Sauveur. Cette auguste effigie, devenue noire de vétusté, fut, pour les
artistes postérieurs, un modèle vénérable, qu'ils s'astreignirent reli-
gieusement à reproduire tel qu'ils le voyaient, et qui devint, de la
sorte, l'origine d'une si prodigieuse quantité de Vierges noires ou
bistres qu'on remarque dans les plus vieux sanctuaires de dévotion
d'Espagne, d'Italie et de la France méridionale. La cathédrale de Gre-
nade possède encore la copie du soi-disant tableau de saint Luc, repré-
sentant la Vierge et l'Enfant; copie donnée par le pape Innocent VIII à
la reine Isabelle. Elle porte le caractère d'une image bien ancienne,
image type, tres-intéressante pour l'histoire de l'art. Chaque année le
2 janvier, anniversaire de la prise de Grenade, on l'expose solennelle-
ment à la vénération des fidèles. Je la recommande à la vénération des