LXI
LA FRANCE EN ESPAGNE
Si la guerra, enemigo cruel de los progresos
cientificos, interupto algun tiempo el importante
comercio de las ideas entre las dos nacioues fran-
cesa y espanola; la pax, que laz reunid con nue-
vos vinculos, volvio à estimularnos al restablec:-
miento de tan importantes negoeiones 1.
Don Juan de Sylva.
Un peuple retardataire n'invente plus, il imite. — Influence qu'exerce la France sur 1 Espagne. — Les
véritables Français de l'Espagne sont Espagnols. — Relations multiples des deux pays. — Elles transpi-
rent dans les formes gouvernementales et dans les œuvres littéraires. — Voyageurs français en Espagne,
et voyageurs espagnols en France. — M. Yyguals de Yzco. — Le comte Bresson. — M. le général Aupick
et madame Aupick.
Dans le mouvement progressif de la civilisation, quand un peuple
s'est laissé devancer par les autres nations qui l'avoisinent, le peuple
retardataire s'en isole; il garde le privilège de demeurer lui-même; il ne
peut allier ses mœurs primitives aux mœurs d'une époque derrière la-
quelle il chemine; et ses efforts se bornent à des efforts d'imitation.
Vainement quelques esprits supérieurs lutteraient-ils contre ce résultat;
tous y succomberaient. Le seul parti qu'aient à prendre les hommes
sages, c'est d'attendre l'évolution de germes nouveaux, d'empêcher que
l'esprit national ne s'altère, et de ne rien emprunter aux étrangers qui
ne puisse cadrer avec les mœurs, les habitudes et les intérêts de la patrie.
La France s'est posée vis-à-vis de l'Espagne dans cette condition de
tutelle ou de guide. Elle l'a fait de plusieurs manières différentes; tantôt
par sa langue, sa littérature et son industrie; tantôt par son mouve-
1 Si la guerre, ce fléau destructeur des sciences, a pu faire cesser le commerce d'idées
qui existait entre les deux nations, la paix, qui les réunit aujourd'hui, nous fait un de-
voir de travailler avec plus de zèle à renouveler cette union précieuse.
LA FRANCE EN ESPAGNE
Si la guerra, enemigo cruel de los progresos
cientificos, interupto algun tiempo el importante
comercio de las ideas entre las dos nacioues fran-
cesa y espanola; la pax, que laz reunid con nue-
vos vinculos, volvio à estimularnos al restablec:-
miento de tan importantes negoeiones 1.
Don Juan de Sylva.
Un peuple retardataire n'invente plus, il imite. — Influence qu'exerce la France sur 1 Espagne. — Les
véritables Français de l'Espagne sont Espagnols. — Relations multiples des deux pays. — Elles transpi-
rent dans les formes gouvernementales et dans les œuvres littéraires. — Voyageurs français en Espagne,
et voyageurs espagnols en France. — M. Yyguals de Yzco. — Le comte Bresson. — M. le général Aupick
et madame Aupick.
Dans le mouvement progressif de la civilisation, quand un peuple
s'est laissé devancer par les autres nations qui l'avoisinent, le peuple
retardataire s'en isole; il garde le privilège de demeurer lui-même; il ne
peut allier ses mœurs primitives aux mœurs d'une époque derrière la-
quelle il chemine; et ses efforts se bornent à des efforts d'imitation.
Vainement quelques esprits supérieurs lutteraient-ils contre ce résultat;
tous y succomberaient. Le seul parti qu'aient à prendre les hommes
sages, c'est d'attendre l'évolution de germes nouveaux, d'empêcher que
l'esprit national ne s'altère, et de ne rien emprunter aux étrangers qui
ne puisse cadrer avec les mœurs, les habitudes et les intérêts de la patrie.
La France s'est posée vis-à-vis de l'Espagne dans cette condition de
tutelle ou de guide. Elle l'a fait de plusieurs manières différentes; tantôt
par sa langue, sa littérature et son industrie; tantôt par son mouve-
1 Si la guerre, ce fléau destructeur des sciences, a pu faire cesser le commerce d'idées
qui existait entre les deux nations, la paix, qui les réunit aujourd'hui, nous fait un de-
voir de travailler avec plus de zèle à renouveler cette union précieuse.