DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.70977#0102
IX <
LE DÉSERT
Je me suis plu à voir les mélilots dorés, les trèfles
empourprés et les vertes graminées, former des ' ondu-
lations semblables à des flots et présenter â mes yeux
une mer agitée de fleurs et de verdure!...
Bernardin de Saint-Pierre.
Collines, oasis et caravanes du désert de Castille. — Arrieros et muleteros. — Lerma. — Aranda de Duero,
ancienne demeure royale. — Bernard de Sandoval Rojas. — Les Trilladores. — Le défilé de Somo-
Sierra et les cheval-légers polonais. — Torquemada. — Juan et Th. de Torquemada. — Duchas et
le monastère de la Espina. — Arancel. — Caves du pays. — Qu'est-ce qu'un monument? — - Valla-
dolid, considérée dans son ensemble et dans ses détails. — Ses mœurs. — Edifices, musées, institu-
tions, industrie, commerce, société de Valladolid. — Ses souvenirs anciens, sa situation actuelle, etc.
— La Plaza Mayor et VEspolon. — Physionomie des rues et des maisons. — Maisons historiques. —
Un mot sur les peintures et les sculptures du musée: Berruguete; Alonso Cano; Juan de Juni ; Her-
nandez, etc, — La Bibliothèque publique. — Valladolid, ville littéraire, n'est point une ville lettrée.
On y retrouve les joailliers de Gil Blas et quelques disciples de Sangrado.
Dans la Vieille-Castille, ce qu'on appelle le Désert, c'est une im-
mense plaine cultivée d'environ trente lieues de diamètre, bornée par
la Pisuerga qui la festonne à l'occident, par le Duero au midi, et par
une sierra dont le croissant commence au Guadarrama pour aboutir
aux sources de la Mesa, entre Sigüenza et Medina-Celi. Les villages s'y
trouvent clair-semés; quelquefois cinq ou six kilomètres les séparent les
uns des autres, et la vue ne s'arrête que sur des collines très-loin-
taines, nuancées de blanc, de rouge et de vert sombre, ou sur de véri-
tables légions de moutons blancs ou noirs, éparpillés comme les pions
d'un damier.
Ce désert possède ses oasis et ses caravanes composées d'arrieros, voi-
turiers, marchant quelquefois en grand nombre, et de muleteros, mule-
tiers armés d'un fusil qu'ils portent en bandoulière. Quand la balte a
lieu, les chariots, presque tous à roues plates, et les bagages sont dis-
LE DÉSERT
Je me suis plu à voir les mélilots dorés, les trèfles
empourprés et les vertes graminées, former des ' ondu-
lations semblables à des flots et présenter â mes yeux
une mer agitée de fleurs et de verdure!...
Bernardin de Saint-Pierre.
Collines, oasis et caravanes du désert de Castille. — Arrieros et muleteros. — Lerma. — Aranda de Duero,
ancienne demeure royale. — Bernard de Sandoval Rojas. — Les Trilladores. — Le défilé de Somo-
Sierra et les cheval-légers polonais. — Torquemada. — Juan et Th. de Torquemada. — Duchas et
le monastère de la Espina. — Arancel. — Caves du pays. — Qu'est-ce qu'un monument? — - Valla-
dolid, considérée dans son ensemble et dans ses détails. — Ses mœurs. — Edifices, musées, institu-
tions, industrie, commerce, société de Valladolid. — Ses souvenirs anciens, sa situation actuelle, etc.
— La Plaza Mayor et VEspolon. — Physionomie des rues et des maisons. — Maisons historiques. —
Un mot sur les peintures et les sculptures du musée: Berruguete; Alonso Cano; Juan de Juni ; Her-
nandez, etc, — La Bibliothèque publique. — Valladolid, ville littéraire, n'est point une ville lettrée.
On y retrouve les joailliers de Gil Blas et quelques disciples de Sangrado.
Dans la Vieille-Castille, ce qu'on appelle le Désert, c'est une im-
mense plaine cultivée d'environ trente lieues de diamètre, bornée par
la Pisuerga qui la festonne à l'occident, par le Duero au midi, et par
une sierra dont le croissant commence au Guadarrama pour aboutir
aux sources de la Mesa, entre Sigüenza et Medina-Celi. Les villages s'y
trouvent clair-semés; quelquefois cinq ou six kilomètres les séparent les
uns des autres, et la vue ne s'arrête que sur des collines très-loin-
taines, nuancées de blanc, de rouge et de vert sombre, ou sur de véri-
tables légions de moutons blancs ou noirs, éparpillés comme les pions
d'un damier.
Ce désert possède ses oasis et ses caravanes composées d'arrieros, voi-
turiers, marchant quelquefois en grand nombre, et de muleteros, mule-
tiers armés d'un fusil qu'ils portent en bandoulière. Quand la balte a
lieu, les chariots, presque tous à roues plates, et les bagages sont dis-