XXXIII
JUSTICE ET MAGISTRATURE
En ce temps de miséricoride,
Salut! Que le ciel vous accorde
Plaisirs, paix et contrition.
Marie-Joseph Chenier, le Publie et l'Anonyme.
Ancienne pénalité espagnole, — Un souvenir de jeunesse. — Administration de la justice. — Juges et
tribunaux. — Juridictions différentes. — Audiences. — Personnel judiciaire. — La culpabilité dans
chaque province. •— • La garde civile. — Tribunaux de commerce. — Attitude et costume des juges,
avocats, gens de robe, etc. — Exécution à mort. — Les confrères de la paix et de la charité.
L'Espagne, qui déshabillait les matrones de mauvaise vie, qui les
frottait de miel, les garnissait de plumes et les envoyait ainsi se pro-
mener par les rues sous la conduite du bourreau; cette Espagne qui
punissait de mort une pauvre fille coupable d'avoir détruit son enfant
dans son germe pour échapper à la honte; qui frappait l'adultère de la
même peine; qui envoyait aux présides, accoutrés du bonnet, de l'habit
des forçats, les jeunes gens accusés d'infractions minimes aux lois établies;
cette Espagne qui laissait pourrir sur la même paille le brigand incu-
rable, l'homme endetté, le braconnier surpris en tirant un lapin;
l'Espagne qui perçait d'un fer rouge la langue du blasphémateur; qui
faisait passer par la corde ou par les armes le conspirateur politique le
plus vulgaire et qui massolait les grands criminels, supplice horrible,
d'une durée de quelques secondes; cette Espagne, qui, d'autre part, se
montrait d'une indulgence encourageante vis-à-vis de certains scélérats
privilégiés pour lesquels s'ouvraient les mines d'Oran et de Puerto-Rico ;
cette Espagne-là n'existe vraiment plus. Si l'on veut s'en former une
idée, il faut assister aux représentations du drame ancien, lire les
JUSTICE ET MAGISTRATURE
En ce temps de miséricoride,
Salut! Que le ciel vous accorde
Plaisirs, paix et contrition.
Marie-Joseph Chenier, le Publie et l'Anonyme.
Ancienne pénalité espagnole, — Un souvenir de jeunesse. — Administration de la justice. — Juges et
tribunaux. — Juridictions différentes. — Audiences. — Personnel judiciaire. — La culpabilité dans
chaque province. •— • La garde civile. — Tribunaux de commerce. — Attitude et costume des juges,
avocats, gens de robe, etc. — Exécution à mort. — Les confrères de la paix et de la charité.
L'Espagne, qui déshabillait les matrones de mauvaise vie, qui les
frottait de miel, les garnissait de plumes et les envoyait ainsi se pro-
mener par les rues sous la conduite du bourreau; cette Espagne qui
punissait de mort une pauvre fille coupable d'avoir détruit son enfant
dans son germe pour échapper à la honte; qui frappait l'adultère de la
même peine; qui envoyait aux présides, accoutrés du bonnet, de l'habit
des forçats, les jeunes gens accusés d'infractions minimes aux lois établies;
cette Espagne qui laissait pourrir sur la même paille le brigand incu-
rable, l'homme endetté, le braconnier surpris en tirant un lapin;
l'Espagne qui perçait d'un fer rouge la langue du blasphémateur; qui
faisait passer par la corde ou par les armes le conspirateur politique le
plus vulgaire et qui massolait les grands criminels, supplice horrible,
d'une durée de quelques secondes; cette Espagne, qui, d'autre part, se
montrait d'une indulgence encourageante vis-à-vis de certains scélérats
privilégiés pour lesquels s'ouvraient les mines d'Oran et de Puerto-Rico ;
cette Espagne-là n'existe vraiment plus. Si l'on veut s'en former une
idée, il faut assister aux représentations du drame ancien, lire les