XIV
LÈBRE
Ici, c'est un torrent dont Ponde
Bondit, mugissante et profonde;
Là, c'est uniruisseau calme et pur;
C'est un ciel tout chargé d'orages,
Nais qui laisse, entre deux nuages,
Entrevoir un céleste azur.
Melanie Waldor, Poésies du cœur.
Cours de l'Èbre ; sa navigation. — Logroho. — Santo Domingo. — Najera. — Navarette. — Calahorra. —
Tudela. — Tarazona. — Canal de Tudela à Saragosse. — Champs de bataille. — Lefebvre-Dcsnouettes
et Palafox. — Tortose et embouchure de l'Èbre. — Traditions populaires des rives de l'Ebre. — Saint
Saturnins et saint Prudentius. — Le pré du Bouc et le Maître du sabbat.
Sous le rapport des sites, des limites qu'il destine, de l'étendue de
son parcours, des localités qu'il baigne, je regarde l'Èbre comme le
premier fleuve de l'Espagne. C'est Ylbems des anciens, l'Ebro des mo-
dernes. 11 naît à Fontèbre, dans la province de Santander, à cinq kilo-
mètres ouest de Reynosa; il arrose la Vieille-Castille, la Navarre, l'Ara-
gon, la Catalogne, traverse Miranda, passe près de Logroho et de Tudela,
arrose Saragosse, Mequinenza, Mombayo, Tortose; reçoit à gauche
1'Aragon, le Gallego, la Sègre; à droite le Xalon, le Guadalope, et tombe
dans la Méditerranée, près du golfe d'Amposta, après un trajet d'en-
viron cent vingt-cinq kilomètres. Je ne vous dirai pas si la Méditerranée
fait un accueil gracieusement sincère à son nouvel hôte; mais une
chose me paraît positive, c'est qu elle marche à sa rencontre, en formant
deux golfes latéraux, le golfe de Lluget et le golfe d'Amposta.
Dans le siècle dernier, les Hollandais avaient offert à l'Espagne de
rendre ce fleuve navigable; mais on n'est pas tombé d'accord sur les
conditions. Plusieurs fois depuis le gouvernement espagnol a fait étu-
dier le même projet. 11 paraît aujourd'hui décidé qu'on l'exécutera,
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LÈBRE
Ici, c'est un torrent dont Ponde
Bondit, mugissante et profonde;
Là, c'est uniruisseau calme et pur;
C'est un ciel tout chargé d'orages,
Nais qui laisse, entre deux nuages,
Entrevoir un céleste azur.
Melanie Waldor, Poésies du cœur.
Cours de l'Èbre ; sa navigation. — Logroho. — Santo Domingo. — Najera. — Navarette. — Calahorra. —
Tudela. — Tarazona. — Canal de Tudela à Saragosse. — Champs de bataille. — Lefebvre-Dcsnouettes
et Palafox. — Tortose et embouchure de l'Èbre. — Traditions populaires des rives de l'Ebre. — Saint
Saturnins et saint Prudentius. — Le pré du Bouc et le Maître du sabbat.
Sous le rapport des sites, des limites qu'il destine, de l'étendue de
son parcours, des localités qu'il baigne, je regarde l'Èbre comme le
premier fleuve de l'Espagne. C'est Ylbems des anciens, l'Ebro des mo-
dernes. 11 naît à Fontèbre, dans la province de Santander, à cinq kilo-
mètres ouest de Reynosa; il arrose la Vieille-Castille, la Navarre, l'Ara-
gon, la Catalogne, traverse Miranda, passe près de Logroho et de Tudela,
arrose Saragosse, Mequinenza, Mombayo, Tortose; reçoit à gauche
1'Aragon, le Gallego, la Sègre; à droite le Xalon, le Guadalope, et tombe
dans la Méditerranée, près du golfe d'Amposta, après un trajet d'en-
viron cent vingt-cinq kilomètres. Je ne vous dirai pas si la Méditerranée
fait un accueil gracieusement sincère à son nouvel hôte; mais une
chose me paraît positive, c'est qu elle marche à sa rencontre, en formant
deux golfes latéraux, le golfe de Lluget et le golfe d'Amposta.
Dans le siècle dernier, les Hollandais avaient offert à l'Espagne de
rendre ce fleuve navigable; mais on n'est pas tombé d'accord sur les
conditions. Plusieurs fois depuis le gouvernement espagnol a fait étu-
dier le même projet. 11 paraît aujourd'hui décidé qu'on l'exécutera,
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