VOYAGE EN ESPAGNE.
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Pampelune possède un évêché, suffragant de Burgos, un hôtel des
monnaies, un collège de médecine et de pharmacie, un théâtre, un
lycée, une audiencia dont la juridiction s'étend sur trois cent mille
habitants, un capitaine général, qui prenait autrefois le titre de vice-
roi, et quantité d'institutions nouvelles en remplacement d'institutions
anciennes que l'ouragan révolutionnaire est venu détruire.
Beux systèmes d'architecture religieuse ayant l'air de se regarder et
de se défier; des arcades byzantines recouvrant des tombeaux; des arcades
ogivales recouvrant d'autres tombeaux; les réminiscences de la vie du
cloître avec l'envahissement de la vie mondaine; une population crédule
qui vient offrir aux âmes des trépassés du blé, des pains, des prières,
telle m'apparut la cathédrale de Pampelune. On s'y arrête devant les
sépultures de Carlos el Mayor et de sa femme la reine Léonor de Castille;
devant celle du comte de Ganges, bien plus que devant les sépultures
de Michel Ancheta, qui le méritent pourtant davantage; on y voit plu-
sieurs beaux retables, différents morceaux de sculpture limousine
mêlés à des morceaux de sculpture aragonaise, et l'on assiste au spec-
tacle du conflit artistique de deux populations limitrophes.
Du haut de la citadelle, où les étrangers n'entrent qu'avec beaucoup de
difficulté, l'œil se promène au loin sur une campagne charmante, qui
a pour limites les premières assises des Pyrénées. 11 peut ainsi résumer
et la campagne et la ville.
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Pampelune possède un évêché, suffragant de Burgos, un hôtel des
monnaies, un collège de médecine et de pharmacie, un théâtre, un
lycée, une audiencia dont la juridiction s'étend sur trois cent mille
habitants, un capitaine général, qui prenait autrefois le titre de vice-
roi, et quantité d'institutions nouvelles en remplacement d'institutions
anciennes que l'ouragan révolutionnaire est venu détruire.
Beux systèmes d'architecture religieuse ayant l'air de se regarder et
de se défier; des arcades byzantines recouvrant des tombeaux; des arcades
ogivales recouvrant d'autres tombeaux; les réminiscences de la vie du
cloître avec l'envahissement de la vie mondaine; une population crédule
qui vient offrir aux âmes des trépassés du blé, des pains, des prières,
telle m'apparut la cathédrale de Pampelune. On s'y arrête devant les
sépultures de Carlos el Mayor et de sa femme la reine Léonor de Castille;
devant celle du comte de Ganges, bien plus que devant les sépultures
de Michel Ancheta, qui le méritent pourtant davantage; on y voit plu-
sieurs beaux retables, différents morceaux de sculpture limousine
mêlés à des morceaux de sculpture aragonaise, et l'on assiste au spec-
tacle du conflit artistique de deux populations limitrophes.
Du haut de la citadelle, où les étrangers n'entrent qu'avec beaucoup de
difficulté, l'œil se promène au loin sur une campagne charmante, qui
a pour limites les premières assises des Pyrénées. 11 peut ainsi résumer
et la campagne et la ville.