SÉVILLE.
463
des azulejos très-anciens et quelques tombeaux dignes d'intérêt; à la
Caridad, indépendamment des œuvres capitales de Murillo, déjà citées,
quelques autres toiles dignes d’attention; à l’hospice de la Sangre,
édifice du seizième siècle, construit par Martin de Gainza et Herman
Ruiz, et que nous placerons au premier rang des établissements philan-
thropiques de l’Espagne, nous avons remarqué d’excellentes peintures de
Zurbaran, de Maeda, etc., représentant des saints et des apôtres, et un
christ en croix d’un maître inconnu, dont l’expression de douce rési-
gnation, de calme dans la mort, nous a semblé fort belle.
L’université, bâtie par les jésuites, en 1565-1579, édifice massif
comme toutes les conceptions de Herrera, renferme dans son église une
véritable galerie. On y voit réunies des œuvres de Montanès, Cano,
Roelas; des tombeaux en pierre, en marbre, en bronze, ornés de pom-
peuses épitaphes. Nous nous sommes arrêté de préférence sur la dalle
où reposent les cendres du savant bénédictin Arias Montano, mort
en 1598.
Ces excursions diverses, à travers les dernières représentantes des
cent quarante églises qui formaient jadis une ville sainte au milieu
d’une ville profane, nous ont conduit au couvent de la Merced, devenu
musée provincial. Nous ne pouvions mieux clore notre revue artistique.
Le musée renferme quelques antiques peu remarquables; un beau
Saint Jérôme en terre cuite, par Torrigiano, et trois cent quatre-vingt-
deux tableaux, parmi lesquels s’en trouvent beaucoup d’un mérite
très-ordinaire contrastant avec des toiles hors ligne qui, pour la plupart,
ne sont point à leur jour. Nous y avons vu vingt-six tableaux de Juan
Espinal; vingt-quatre de Murillo; vingt-deux de Zurbaran; dix-huit de
Valdès Leal; douze des frères Polamos; douze de Juan Ruiz Soriano;
douze de Herrera le Vieux; dix d’Andrès Perez; six de Bernabé Ayala;
six de Francisco Pacheco; cinq de Juan de Castillo; cinq de Bernardo-
Simon Gutierrez. Les autres toiles sont aussi de maîtres espagnols, la
plupart sévillans; mais au-dessus de tous s’élève Murillo. Le salon
spécial qui renferme treize tableaux de cet illustre maître, malheureu-
sement trop éclairé, le fait voir dans toute sa grandeur, dans tout l’éclat
poétique de sa gloire. Nous ne saurions à laquelle de ses œuvres donner
la préférence, ni ce qu’il faut le plus admirer de son idéalisme, ou de
463
des azulejos très-anciens et quelques tombeaux dignes d'intérêt; à la
Caridad, indépendamment des œuvres capitales de Murillo, déjà citées,
quelques autres toiles dignes d’attention; à l’hospice de la Sangre,
édifice du seizième siècle, construit par Martin de Gainza et Herman
Ruiz, et que nous placerons au premier rang des établissements philan-
thropiques de l’Espagne, nous avons remarqué d’excellentes peintures de
Zurbaran, de Maeda, etc., représentant des saints et des apôtres, et un
christ en croix d’un maître inconnu, dont l’expression de douce rési-
gnation, de calme dans la mort, nous a semblé fort belle.
L’université, bâtie par les jésuites, en 1565-1579, édifice massif
comme toutes les conceptions de Herrera, renferme dans son église une
véritable galerie. On y voit réunies des œuvres de Montanès, Cano,
Roelas; des tombeaux en pierre, en marbre, en bronze, ornés de pom-
peuses épitaphes. Nous nous sommes arrêté de préférence sur la dalle
où reposent les cendres du savant bénédictin Arias Montano, mort
en 1598.
Ces excursions diverses, à travers les dernières représentantes des
cent quarante églises qui formaient jadis une ville sainte au milieu
d’une ville profane, nous ont conduit au couvent de la Merced, devenu
musée provincial. Nous ne pouvions mieux clore notre revue artistique.
Le musée renferme quelques antiques peu remarquables; un beau
Saint Jérôme en terre cuite, par Torrigiano, et trois cent quatre-vingt-
deux tableaux, parmi lesquels s’en trouvent beaucoup d’un mérite
très-ordinaire contrastant avec des toiles hors ligne qui, pour la plupart,
ne sont point à leur jour. Nous y avons vu vingt-six tableaux de Juan
Espinal; vingt-quatre de Murillo; vingt-deux de Zurbaran; dix-huit de
Valdès Leal; douze des frères Polamos; douze de Juan Ruiz Soriano;
douze de Herrera le Vieux; dix d’Andrès Perez; six de Bernabé Ayala;
six de Francisco Pacheco; cinq de Juan de Castillo; cinq de Bernardo-
Simon Gutierrez. Les autres toiles sont aussi de maîtres espagnols, la
plupart sévillans; mais au-dessus de tous s’élève Murillo. Le salon
spécial qui renferme treize tableaux de cet illustre maître, malheureu-
sement trop éclairé, le fait voir dans toute sa grandeur, dans tout l’éclat
poétique de sa gloire. Nous ne saurions à laquelle de ses œuvres donner
la préférence, ni ce qu’il faut le plus admirer de son idéalisme, ou de