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https://doi.org/10.11588/diglit.53594#0437
LES CHEFS DES FRANKS.
549
Ceux-ci se livraient à une sorte de frénésie belliqueuse, afin
de mériter les récompenses décernées aux braves dans les palais
des morts; mais s’ils surpassaient les autres Barbares en
cruauté, ils ne voulaient pas cependant que leurs chefs abusas-
sent du glaive. Khildéric Ier, qui régnait en 456, fut destitué
de la royauté et chassé de sa tribu, pour avoir violé les règle-
ments qui limitaient ses prérogatives. Les Franks s’étant sou-
mis, de guerre lasse, à Egidius, le gouverneur romain des
Gaules, Khildéric alla chercher un refuge auprès du roi de
Thuringie. Toutefois, après avoir vécu huit ans dans l’exil, il
se lit rappeler par ses compatriotes. Le chef des Saliens revint,
emmenant avec lui Bazine, la femme de son protecteur; elle
avait abandonné son pays et sa famille pour le suivre. « J’ai
« reconnu tes mérites et ton grand courage, disait-elle à Khil-
« déric, et c’est pour cela que je suis venue, afin d habiter avec
« toi; car il faut que lu saches que, si dans les pays d’outre-mer
j’avais connu quelqu’un plus capable et plus brave que toi.
« j’aurais été de meme le chercher et cohabiter avec lui. » Le
roi. tout joyeux, récompensa Bazine en l’épousant.
Khlovigh, issu de ce mariage romanesque, devint le véritable
fondateur de la monarchie franke. Cinq ans après avoir été
élevé sur le pavois, le chef du petit royame de Tournai proposa
à ses guerriers d’enlever Soissons au comte romain Syagrius.
Les soldats levèrent la frankiske, et se déclarèrent prêts à le
suivre; Ragnachar, autre roi qui occupait Cambrai, vint aussi
se ranger avec ses guerriers sous l’étendard du chef des Saliens.
Laspect de ces libres compagnies devait effrayer les popula
lions. Au milieu des siens, le roi marchait a pied: les soldats
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Ceux-ci se livraient à une sorte de frénésie belliqueuse, afin
de mériter les récompenses décernées aux braves dans les palais
des morts; mais s’ils surpassaient les autres Barbares en
cruauté, ils ne voulaient pas cependant que leurs chefs abusas-
sent du glaive. Khildéric Ier, qui régnait en 456, fut destitué
de la royauté et chassé de sa tribu, pour avoir violé les règle-
ments qui limitaient ses prérogatives. Les Franks s’étant sou-
mis, de guerre lasse, à Egidius, le gouverneur romain des
Gaules, Khildéric alla chercher un refuge auprès du roi de
Thuringie. Toutefois, après avoir vécu huit ans dans l’exil, il
se lit rappeler par ses compatriotes. Le chef des Saliens revint,
emmenant avec lui Bazine, la femme de son protecteur; elle
avait abandonné son pays et sa famille pour le suivre. « J’ai
« reconnu tes mérites et ton grand courage, disait-elle à Khil-
« déric, et c’est pour cela que je suis venue, afin d habiter avec
« toi; car il faut que lu saches que, si dans les pays d’outre-mer
j’avais connu quelqu’un plus capable et plus brave que toi.
« j’aurais été de meme le chercher et cohabiter avec lui. » Le
roi. tout joyeux, récompensa Bazine en l’épousant.
Khlovigh, issu de ce mariage romanesque, devint le véritable
fondateur de la monarchie franke. Cinq ans après avoir été
élevé sur le pavois, le chef du petit royame de Tournai proposa
à ses guerriers d’enlever Soissons au comte romain Syagrius.
Les soldats levèrent la frankiske, et se déclarèrent prêts à le
suivre; Ragnachar, autre roi qui occupait Cambrai, vint aussi
se ranger avec ses guerriers sous l’étendard du chef des Saliens.
Laspect de ces libres compagnies devait effrayer les popula
lions. Au milieu des siens, le roi marchait a pied: les soldats