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Baron, Auguste Alexis Floréal; Altmeyer, Jean Jacques; Alvin, Louis Joseph; Jamar, Alexandre [Oth.]; Hen, Charles Gabriel [Oth.]
Les Belges Illustres (Troisième Partie) — Bruxelles: Librairie Nationale : A. Jamar Et Ch. Hen, 1845

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https://doi.org/10.11588/diglit.53596#0254
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LES BELGES ILLUSTRES.

l’invention, et a mettre si bien en évidence l’utilité que peuvent
en retirer les hommes, qu elle prend désormais un rang assuré
dans les sciences. Cette seconde création est sans contredit la
plus importante, c'est celle qui donne l ame et la vie.
Simon Stevin pouvait passer pour un des calculateurs les
plus habiles de son époque; et son mérite avait été parfaite-
ment apprécié dans le pays du monde où l’on calcule le plus et
par conséquent le mieux ; il n’est donc pas étonnant que son
génie inventif ait trouvé d’abord toutes les ressources que
présente le calcul décimal et l’économie de temps que l’on fait
en substituant les fractions décimales aux fractions ordinaires.
Plein de confiance dans son invention, notre savant en pro-
clama hautement les avantages; et il le fit sans restriction,
en homme bien convaincu de la valeur de sa découverte. Dans
la dédicace de son opuscule la Disme, il demande qu’on ne
juge pas de limportance de l invention par l’exiguïté du volume,
« pourtant, dit-il, si quelcun me voulust estimer pour vanteur
de mon entendement à cause de l'explication de ces utilitez :
sans double il demonstre. ou qu il n’y a en luy ny jugement ny
intelligence de sçavoir discerner les choses simples des ingé-
nieuses; ou qu'il soit envieux de la prospérité commune; mais
quoy qu'il en soit, il ne faut pas omettre l'utilité de cestui cy,
pour {inutile calomnie de cestuy là. »
Cette découverte si hautement proclamée eut ses conséquen-
ces habituelles. Il faut croire que les savants de l’époque se
mirent à feuilleter les écrits de leurs devanciers et y trou-
vèrent enfin, grâce à Simon Stevin, ce qu’ils n’avaient pas su
y lire par eux-mêmes, c’est-à-dire que le calcul décimal avait
 
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